De l’intestin au cerveau : À la découverte du lien étonnant entre la digestion et la santé cérébrale

Dans le monde effréné des affaires, les gestionnaires cherchent constamment des moyens d’optimiser leurs résultats et de se démarquer. Alors que beaucoup privilégient le perfectionnement de leurs compétences et se tiennent au courant des tendances de leur secteur, il existe un facteur souvent méconnu qui peut avoir un effet tangible sur la réussite : la santé du système digestif.

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Des études récentes ont mis en évidence le lien entre le cerveau et l’intestin, soulignant l’incidence vitale des processus digestifs sur l’humeur, la prise de décision et les capacités cognitives globales.

L’axe intestin-cerveau et son importance pour la prise de décision et l’humeur

L’intestin abrite le système nerveux entérique (SNE), un réseau spécialisé de neurones situés dans les parois du tractus gastro-intestinal, qui s’étend de l’œsophage à l’anus. Il est souvent appelé « deuxième cerveau », car il peut fonctionner indépendamment du système nerveux central (SNC), qui comprend le cerveau et la moelle épinière.

Le SNE commande et régule diverses fonctions gastro-intestinales telles que la digestion, l’absorption des nutriments et la motilité intestinale. Il peut recevoir et traiter l’information sensorielle provenant de l’intestin et envoyer des signaux moteurs pour coordonner les contractions musculaires nécessaires à la digestion et au déplacement des aliments dans le tube digestif. 

La connexion entre l’intestin et le cerveau, connue sous le nom d’axe intestin-cerveau, implique un jeu complexe de signaux hormonaux, neuronaux et immunitaires qui permet la communication et la coordination entre ces deux organes. Cette communication emprunte différentes voies, notamment les connexions neuronales, la signalisation hormonale et l’influence du microbiote intestinal.

Ces micro-organismes sont responsables de la production de neurotransmetteurs et de divers composés bioactifs qui peuvent avoir un impact notable sur les fonctions cérébrales et le comportement, en influant sur les capacités de prise de décision et l’humeur.

Le stress, fréquent chez les cadres, peut perturber ce lien, entraînant des problèmes digestifs comme le syndrome du côlon irritable (SCI) ou le reflux gastro-œsophagien (RGO). Ces désordres peuvent entraîner des malaises, de la douleur et un brouillard mental, ce qui a un effet direct sur les capacités de prise de décision et la concentration.

Dans son livre La Connexion cerveau-intestin : agir avec efficacité sur cette relation essentielle qui gouverne notre humeur, notre comportement et notre santé dans sa globalité, le Dr Emeran Mayer, gastro-entérologue, neuroscientifique et chercheur émérite, examine les interactions entre le système digestif et le cerveau. Il explique comment les perturbations du lien entre le cerveau et l’intestin peuvent entraîner toute une série de problèmes de santé, notamment des troubles digestifs, l’obésité, des troubles de l’humeur et des maladies chroniques.

Un microbiote intestinal sain favorise la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine, souvent appelée l’hormone du bonheur. La sérotonine joue un rôle clé dans la régulation de l’humeur, et des déséquilibres dans sa production ont été associés à des troubles tels que l’anxiété et la dépression.

Cultiver la santé de son microbiote peut améliorer le bien-être émotionnel et favoriser un état d’esprit positif, ce qui est essentiel pour une prise de décision efficace dans des contextes stressants.

Voici comment les problèmes digestifs peuvent nuire à la réussite professionnelle

Lorsque l’on examine la myriade de facteurs pesant sur la réussite dans les milieux professionnels à stress élevé, la santé digestive est souvent reléguée à l’arrière-plan. Pourtant, son incidence est considérable et multiforme, allant de l’acuité mentale à l’efficacité du leadership. Les problèmes digestifs courants peuvent nuire de manière subtile mais appréciable à des aspects clés de la vie professionnelle, dans des contextes où chaque décision compte.

Des pathologies telles que le syndrome du côlon irritable, le reflux gastro-œsophagien et d’autres problèmes gastro-intestinaux liés au stress peuvent être exacerbés par des horaires exigeants, entraînant des malaises, des ballonnements et des selles irrégulières qui nuisent à la concentration et à la productivité. Il est primordial de donner la priorité à la santé digestive pour obtenir des résultats optimaux et maintenir une forte présence dans la salle du conseil.

Optimiser la digestion et favoriser la santé intestinale pour stimuler les fonctions cognitives

Pour préserver la santé de son microbiote, il faut prêter attention à ses choix en matière d’alimentation et de mode de vie. Une mauvaise digestion peut conduire à la malnutrition, même avec un régime alimentaire sain. Il est important d’optimiser la digestion pour favoriser l’absorption et l’assimilation des nutriments.

Voici quelques stratégies simples pour optimiser la santé digestive et stimuler les fonctions cognitives :

Bien mâcher et manger en pleine conscience : dans un emploi du temps chargé, il est courant de manger sur le pouce entre deux réunions, mais manger lentement, sans distraction, permet de mieux digérer et de mieux percevoir les signes de satiété.

Utiliser du jus de citron et du vinaigre de cidre de pomme : ils stimulent la production de bile et de sucs digestifs qui, à leur tour, favorisent la décomposition des aliments.

Prendre des enzymes digestives/de la bile de boeuf : essentiel pour ceux et celles qui ont des problèmes digestifs, en particulier après l’ablation de la vésicule biliaire, pour aider à la digestion des graisses.

Faire le plein de fibres : intégrez dans votre alimentation une variété de fruits, de légumes, de céréales complètes, de légumineuses et de noix. Ces aliments fournissent des fibres prébiotiques qui nourrissent les bactéries intestinales bénéfiques, favorisant leur croissance et leur diversité.

Consommer des légumes verts amers : ils stimulent la production de bile, facilitant la digestion et l’absorption des graisses.

Marche post-prandiale : la marche après les repas facilite la circulation des aliments dans le système digestif, réduisant ainsi les ballonnements et les indigestions.

Manger en pleine conscience - consommer des aliments riches en probiotiques : intégrez à vos repas des aliments fermentés tels que le yaourt, le kéfir, la choucroute et le kimchi. Ces aliments contiennent des bactéries vivantes qui peuvent contribuer à régénérer et à maintenir un microbiote intestinal sain.

Adopter une alimentation restreinte dans le temps : limitez la fenêtre temporelle durant laquelle vous prenez vos repas afin de vous donner une période suffisamment longue de jeûne naturel pendant le sommeil pour faciliter le métabolisme et la digestion.

Ajouter un supplément de butyrate : bénéfique pour la santé intestinale, il renforce la paroi intestinale, améliore le microbiote, favorise la fonction immunitaire et aide à gérer les troubles métaboliques.

Éviter les aliments transformés et sucrés : limitez la consommation d’aliments transformés, de sucres raffinés et d’additifs artificiels, car ils peuvent perturber l’équilibre des bactéries intestinales et favoriser l’inflammation.

S’hydrater : boire beaucoup d’eau a des effets bénéfiques sur la muqueuse intestinale et sur l’équilibre des bonnes bactéries intestinales.

Un mode de vie sain améliore la diversité de votre flore intestinale

Outre les changements alimentaires, certaines modifications du mode de vie peuvent avoir un effet positif sur la diversité du microbiote intestinal et atténuer les problèmes digestifs.

L’activité physique régulière : l’exercice améliore non seulement votre santé globale, mais a également un effet positif sur la diversité de votre microbiote intestinal. Même un exercice modéré comme la marche peut être bénéfique.

Maintenir un poids santé : on associe l’obésité à une diversité réduite du microbiote intestinal. L’atteinte et le maintien d’un poids santé peuvent contribuer à améliorer la flore intestinale.

Éviter les antibiotiques inutiles : si les antibiotiques sont essentiels pour traiter les infections bactériennes, leur utilisation inutile peut nuire au microbiote intestinal. Limitez la prise d’antibiotiques à ceux qui sont prescrits par un(e) professionnel(le) de la santé.

Gérer le stress : un niveau élevé de stress peut avoir un impact négatif sur votre microbiote intestinal. Pratiquez des activités de réduction du stress comme la méditation, le yoga ou des exercices de respiration profonde.

Envisager des suppléments de probiotiques : si votre alimentation ne vous apporte pas suffisamment de probiotiques, des suppléments peuvent s’avérer utiles. 

Éviter une désinfection excessive : l’utilisation excessive de savons antibactériens et de désinfectants peut inhiber l’exposition aux bactéries bénéfiques. Le microbiote intestinal bénéficie d’un certain niveau d’exposition à diverses bactéries.

Bien dormir : un sommeil insuffisant a été associé à un déséquilibre des bactéries intestinales. Visez de sept à neuf heures de sommeil de qualité par nuit.

S’exposer à divers milieux : la fréquentation régulière de différents milieux naturels (tels que les forêts, les plages et les zones rurales) peut vous exposer à une vie microbienne plus variée. Tout comme une alimentation diversifiée nourrit votre microbiote intestinal, une exposition à une diversité d’environnements introduit des micro-organismes bénéfiques dans votre système.

Ces stratégies ne sont pas seulement des étapes vers une meilleure santé digestive. Elles représentent aussi un investissement dans vos capacités cognitives, en améliorant la clarté d’esprit, la concentration et votre résilience dans le monde des affaires. En tant que gestionnaires et décideurs/décideuses, votre plan d’action est clair : faire de la santé intestinale une priorité et un élément fondamental de votre boîte à outils professionnelle. Ce faisant, vous ne vous contentez pas d’entretenir votre bien-être physique, mais vous renforcez également votre principal atout : votre cerveau.

 

Cet article a été rédigé par Dre Nathalie Beauchamp. Les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement les points de vue d’IG Gestion de patrimoine. 

Attention : Ce texte fournit de l’information générale uniquement et ne remplace en rien l’avis d’un(e) professionnel(le) de la santé. Demandez toujours l’avis de votre médecin ou d’un(e) autre professionnel(le) de la santé qualifié(e) pour toute question relative à des préoccupations médicales.

Références :

Jeremy Appleton : The Gut-Brain Axis: Influence of Microbiota on Mood and Mental Health.

Emeran Mayer : La Connexion cerveau-intestin : agir avec efficacité sur cette relation essentielle qui gouverne notre humeur, notre comportement et notre santé dans sa globalité.

C. Liddicoat, H. Sydnor, C. Cando-Dumancela, R. Dresken, J. Liu, N.J.C. Gellie, J.G. Mills, J.M. Young, L.S. Weyrich, M.R. Hutchinson, P. Weinstein and M.F. Breed: Naturally diverse airborne environmental microbial exposures modulate the gut microbiome and may provide anxiolytic benefits in mice. 

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