Prendre en charge les finances de ses parents âgés : éviter ces trois erreurs courantes

Lorsqu'un parent âgé perd la capacité de s'occuper de ses factures, de ses placements et de la gestion de ses finances, quelqu’un doit prendre le relais. Le parent confie souvent cette responsabilité à un enfant adulte ou à un autre membre de sa famille. Bien qu’elle soit souvent avantageuse, cette solution peut aussi engendrer de vives frictions et des coûts évitables. Voici quelques erreurs courantes.

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Erreur n° 1 : Absence de communication

Même après avoir désigné un mandataire et/ou un fiduciaire successeur, la majorité des parents vieillissants lâchent difficilement prise. Quand le moment vient de prendre le relais, la personne nommée se heurte souvent à de la réticence, voire parfois à de l'hostilité. Si le parent âgé est en train de devenir inapte, mais ne le reconnaît pas ou ne veut pas l'admettre, il faut l’écouter. Expliquez-lui la situation en termes simples. Proposez-lui de payer d'abord les factures, car c'est souvent là où l'aîné reconnaît une certaine incapacité à en faire le suivi. Annoncez gentiment que vous allez lui donner un coup de main. Ne le faites pas en catimini ou sans rien dire. Vous risquez de vous heurter à des réticences alors que vous ne remplissez que votre mandat, et cette résistance ne doit pas vous freiner. À défaut de prendre en charge la gestion financière de votre parent, vous l’exposez au risque de se faire dépouiller par des gens sans scrupules.

Erreur n°2 : Se rendre à la banque de vos parents âgés avec le seul document de procuration portant votre nom et s'attendre à ce que ce document vous ouvre toutes les portes.

La plupart des banques sont tenues de signaler toute activité suspecte susceptible de porter préjudice à leurs clients. Elles sont censées porter une attention particulière aux abus financiers qui menacent les aînés. La procuration étant un document révocable, la banque ignore si la personne a été forcée de la signer, s'il s'agit d'un moyen de la voler ou si la procuration est légitime. La banque veut parfois que les aînés signent leur propre document de procuration. Mais si votre parent âgé est « confus », et c'est pourquoi vous prenez en charge la gestion de ses finances, il se peut qu’il lui soit impossible de signer légalement un autre document de procuration. La banque demandera probablement une preuve de l’incapacité de votre parent âgé. Elle exige souvent des lettres de médecins qui en attestent, ce qui peut représenter un véritable problème pour vous. Mais si vous pouvez obtenir une lettre de médecin attestant de l’incapacité, apportez-la avec votre procuration à la banque si vous voulez obtenir des résultats.

Erreur n° 3 : Ne pas examiner la fiducie de votre parent âgé pour savoir comment elle définit l'incapacité

Vous devez savoir qui peut légalement prendre le flambeau si votre proche vieillissant est inapte à s'occuper de ses finances. Vous devez savoir comment la fiducie de vos parents âgés définit l'incapacité et comment elle est déterminée. Les notaires ou avocats rédigent ces documents de manière très différente, à l’aide de logiciels. Les fiducies manquent cruellement de souplesse pour définir ce qu'il convient de faire lorsque le successeur, qui peut être vous-même, doit assumer la responsabilité de fiduciaire. À défaut d’anticiper des scénarios difficiles, vous pouvez faire vivre un vrai cauchemar à votre famille. Le planificateur successoral doit savoir réagir si le parent âgé est en perte d'autonomie et refuse de se faire évaluer et examiner par un médecin quant à sa capacité de gérer ses finances.

La fiducie prévoit souvent l'obligation irrévocable d'obtenir la déclaration écrite non pas d’un, mais de deux médecins, quant à l’incapacité d’une personne à gérer ses finances. C'est extrêmement risqué, car de nombreux médecins sont réticents à se prononcer sur une question juridique d'incapacité. Ils ne vous fourniront peut-être pas la lettre requise. Par ailleurs, il se peut que plusieurs spécialistes traitent les problèmes de santé de votre parent âgé. Tous rencontrent votre parent brièvement et se concentrent sur leur spécialité : cardiologues, internistes, orthopédistes, etc. Comme ils ne disposent pas de toute l’information nécessaire pour se prononcer en pleine connaissance de cause sur l’incapacité de la personne, ils peuvent eux aussi refuser de vous remettre une lettre d'incapacité concernant votre parent âgé. Vous risquez donc de vous retrouver dans une impasse.

Les personnes âgées souffrant de troubles neurocognitifs sont libres de faire avec leur argent toutes les folies qui leur traversent l'esprit tant que vous, en tant que fiduciaire successeur potentiel, ne disposez pas de la « preuve » d'incapacité que la fiducie ou la procuration peut exiger pour retirer la fiducie à ce proche. Il existe des moyens d'éviter ce problème.

Par exemple, ne tardez pas à discuter avec votre proche vieillissant du « pire scénario » en cas de perte d'autonomie. Faites-le de manière proactive, peut-être au moment de la retraite. Évitez de dire « si jamais vous êtes atteint de démence ». Cette formule effraie de nombreuses personnes et peut mettre fin à la conversation, car elles sont convaincues de ne jamais vivre un tel scénario. Il est préférable de laisser entendre que vous avez besoin de savoir ce qui se passerait si la personne recevait un coup sur la tête lors d'un accident. Dites comment vous voudriez les aider à se protéger.

Bien que de nombreux parents âgés ne parlent pas de leurs finances, il vaut la peine d'essayer de les amener à discuter de la façon dont leur plan successoral aborde la question de l'incapacité à gérer leurs finances. Si votre relation avec votre parent vieillissant est ouverte et conviviale, demandez à voir sa fiducie et à parler à son notaire ou à son avocat spécialisé dans la planification successorale, le cas échéant. Avec son autorisation, vous pouvez rencontrer ce spécialiste avec votre parent âgé pour savoir ce qui est écrit dans cette partie de sa fiducie. Si la fiducie stipule que deux médecins doivent attester de l’incapacité du parent, vous risquez de vivre d'énormes difficultés en tant que fiduciaire successeur éventuel. Si votre parent est encore parfaitement autonome lorsque vous rencontrez son notaire ou son avocat, cette formulation particulière pourra être modifiée de manière à disposer d'une solution plus sûre et plus pratique pour régler cette question à l'avenir.

Il est essentiel de planifier et de bien cerner les pires scénarios pour gérer avec succès la perte d'autonomie éventuelle d'un parent. Et pour éviter les conséquences désastreuses de documents de planification successorale mal rédigés, tels que les fiducies et les procurations de parents vieillissants, il convient de prendre certaines mesures préventives.

Nous devons tous faire face à la perspective d'une perte éventuelle de notre capacité à gérer nos finances de manière sûre et autonome. En vieillissant, la plupart des gens ont besoin d'aide pour gérer leurs finances. Lorsque les documents juridiques sont bien remplis, tout le monde est mieux protégé.

Traduction d’un article rédigé par Carolyn Rosenblatt publié par Forbes dont la diffusion a été autorisée par le réseau d’éditeurs d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, contactez legal@industrydive.com.

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