Au troisième trimestre, le marché américain a continué d’afficher une meilleure performance que celle de la plupart des autres marchés du monde. L’indice composé S&P 500 s’est apprécié de 5,8 % en dollars canadiens, tandis que l’indice Dow Jones a progressé de 7,1 %. La croissance économique est demeurée vive et l’inflation, contrôlée. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a cédé 0,6 % en raison des tensions entourant la renégociation de l’ALÉNA. Le nouvel accord É.-U.-Mexique-Canada annoncé le 1er octobre dissipe le lourd climat d’incertitude qui gênait les décideurs et les entreprises, en plus d’ouvrir la voie à une appréciation du dollar canadien, à la hausse des taux d’intérêt et à de meilleurs rendements boursiers au quatrième trimestre.
Recul des titres de ressources canadiens
Au Canada, les titres de ressources – notamment métallurgiques et miniers – ont été les principaux perdants, tandis que les prix des produits de base ont souffert de la vigueur du dollar américain et des craintes entourant le ralentissement de l’économie chinoise. Le pétrole brut est la seule grande matière première dont les prix ont augmenté ; stimulé par l’amplification des préoccupations quant à l’offre, il a terminé le trimestre sur un sommet de quatre ans. Les titres énergétiques canadiens étaient quand même à la peine, plombés par la décision de la Cour d’appel fédérale d’annuler l’approbation du projet d’agrandissement du pipeline Trans Mountain. C’est le secteur de la santé qui a le mieux tiré son épingle du jeu grâce à la flambée des titres liés au cannabis.
Croissance soutenue des bénéfices des sociétés américaines
Les gains des indices américains résultent en partie des retombées persistantes de la réforme de la fiscalité des entreprises, qui ont porté à près de 25 % la hausse sur 12 mois des bénéfices pour un troisième trimestre de suite. Dynamisés par des perspectives de croissance prometteuses et des indices de confiance des consommateurs et des entreprises à des sommets inégalés depuis des dizaines d’années, les secteurs de la technologie, de l’industrie et de la santé ont tous empoché des gains. Comme au Canada, les grands perdants ont été les secteurs des matériaux et de l’énergie, en raison du recul des prix des marchandises. Les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme l’immobilier et les services aux collectivités, ont également affiché de mauvais résultats, les taux des bons et des obligations du Trésor ayant presque atteint des sommets pluriannuels.
Dur trimestre pour les marchés internationaux
La plupart des marchés internationaux ont aussi subi des pertes. Bien qu’il ait progressé de 3,2 % en dollars canadiens, l’indice MSCI Monde doit principalement cette hausse à la bonne tenue des marchés américains et japonais. Les indices MSCI Asie Pacifique et MSCI Europe étaient en baisse de 1,3 % et de 1,0 %, respectivement, en dollars canadiens. Les actions européennes ont été grevées par la montée des inquiétudes sur le commerce, le potentiel déstabilisateur de l’évolution de la situation politique en Italie et des craintes de propagation de la crise monétaire en Turquie. Les titres britanniques ont aussi pris du plomb dans l’aile en raison des craintes croissantes à l’égard d’un Brexit désordonné.
Chute des cours des titres à revenu fixe
La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont toutes deux augmenté leur taux de financement à un jour, ce qui a entraîné une hausse des taux et une baisse des cours. Certains marchés obligataires internationaux ont subi des dégagements massifs à cause de la possibilité que la crise monétaire turque, provoquée en partie par l’appréciation du dollar américain, se propage à d’autres pays fortement endettés en dollars américains. À ce jour, l’impact sur les marchés obligataires des pays développés a été négligeable.
