Pourquoi plus de Canadiens devraient investir dans un REEE

Peu de Canadiens épargnent, en vue des études de leurs enfants, dans un régime enregistré d’épargne-études. Voici comment surmonter certaines réticences.

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Quand Eva Facciolo, journaliste de radio-télévision, et son mari, Agostino, professionnel de la vente, se sont mariés il y a cinq ans, ils ont convenu de fonder une famille et de payer pour les études de leurs enfants. Maintenant établis à Whitby, en Ontario, avec deux enfants en bas âge, ils mettent tous les mois de l’argent de côté dans un régime enregistré d’épargne-études (REEE). Mais ils se demandent s’ils en auront assez le moment venu. « Comment savoir combien coûteront les frais de scolarité de mes filles ? s’interroge la mère de famille. J’espère que le REEE en couvrira une large part ».

En ne cotisant pas à un REEE, les ménages manquent une belle occasion de faire fructifier leur épargne-études et de profiter des subventions gouvernementales qui s’y ajoutent.

Le fait que les Facciolo cotisent à un REEE est en soi une très bonne chose. En effet, selon Statistique Canada, seule la moitié des familles canadiennes en possède un, ce qui est inférieur aux 65 % des ménages qui cotisent à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou à un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).

Bon nombre de couples remettent le REEE à plus tard, sous prétexte qu’il faut avant tout épargner pour la retraite. « Les gens placent leur argent en fonction de leur intérêt immédiat, et la plupart pensent davantage à préparer leur retraite qu’aux études futures de leurs enfants », explique Grant Smith, associé chez Clearline Chartered Accountants, à Vancouver.

En ne cotisant pas à un REEE, les ménages manquent une belle occasion de faire fructifier leur épargne-études et de profiter des subventions gouvernementales qui s’y ajoutent. En effet, les cotisants à un REEE reçoivent une subvention canadienne pour l’épargne-études*, une contribution automatique de 20 % qui est versée par le gouvernement, à hauteur de 2500 $ par année. C’est 500 $, versés sans obligation, et un maximum à vie de 7200 $. « Alors, oui, l’argent gratuit, ça existe ! », lance Grant Smith.

Du temps bien investi

Ce sont de bonnes raisons pour ouvrir un REEE. Pourtant, les gens semblent encore réticents. La principale raison invoquée ? Débordés, les parents disent ne pas avoir assez de temps pour ouvrir un REEE et remplir des formulaires. « C’est l’un des principaux obstacles », explique Sara Kinnear, directrice de la planification fiscale et successorale chez IG Gestion de patrimoine.

Eva Facciolo reconnaît qu’à l’ouverture de son REEE, la paperasse était importante. Elle a eu à remplir un document de cinq pages dans lequel on lui demandait un tas de renseignements allant de sa citoyenneté aux coordonnées de son employeur. Mais cela ne demande finalement qu’un peu de temps. Heureusement, une fois ouvert, le REEE ne nécessite qu’un minimum de démarches avant que les enfants commencent leurs études.

De l’argent bien investi

Selon Grant Smith, une autre raison pour laquelle les gens font l’impasse sur un REEE est qu’ils ne savent pas si leur progéniture fera des études. Il leur semble plus judicieux d’épargner pour leur retraite et de payer les études postsecondaires de leurs enfants le moment venu.

Mais l’argent mis de côté n’est pas perdu. Un REEE peut rester ouvert pendant 36 ans, au cas où son bénéficiaire (la personne pour qui il a été créé) déciderait d’attendre quelques années avant d’aller à l’université. Dans la plupart des cas, il est possible de transférer tout argent non utilisé à un autre enfant, de verser le revenu (le profit) tiré du REEE à soi-même ou à son REER et, dans certaines circonstances, à un régime enregistré d’épargne-invalidité.

Si vous transférez le revenu du REEE à vous-même, ce montant sera imposable et assujetti à une pénalité fiscale supplémentaire. Si vous virez le revenu du REEE dans votre REER, il vous faudra rembourser les subventions gouvernementales, et le montant transféré deviendra imposable si vous le retirez de votre REER. Mais, comme l’explique Sara Kinnear, vous n’aurez pas à payer d’impôts ou de pénalités sur l’épargne sortie du REEE.

Opter pour des virements automatiques

Comme les REER et les CELI sont prioritaires dans la plupart des ménages, il n’est pas toujours facile de trouver l’argent nécessaire pour cotiser à un REEE.

Eva Facciolo dit que la meilleure façon de contribuer à un REEE est d’opter pour des versements mensuels automatiques. L’argent est directement prélevé de son chèque de paie et déposé sur le compte.

Il suffit d’une cotisation mensuelle de 209 $ pour atteindre l’objectif annuel de 2500 $, et profiter d’un versement garanti de 500 $ de la part du gouvernement.

Comme pour tout placement, il est préférable de confier la gestion de son REEE à un professionnel de la finance. Bien sûr, il est bon d’en faire une révision périodique, afin de s’assurer d’en mettre suffisamment de côté pour avoir droit à toutes les subventions prévues et d’investir dans les produits appropriés.

Vous serez soulagé d’être allé à contre-courant et d’avoir investi dans un REEE, lorsque vous recevrez la première facture de droits de scolarité de votre enfant. « Le simple fait de savoir que nous cotisons à un REEE nous aide à mieux dormir », confie Eva Facciolo.
 

*La Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) et le Bon d’études canadien (BEC) sont des mesures du gouvernement canadien. L’admissibilité au BEC dépend des revenus de la famille. Certaines provinces offrent également des subventions d’épargne-études.
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