L'économie a créé 55 000 emplois en décembre et le taux de chômage a reculé à 5,9%

OTTAWA — L'économie canadienne a créé 55 000 emplois en décembre, avant que les cas de COVID-19 ne commencent à augmenter à la fin du mois, ce qui a entraîné la mise en place de restrictions de la santé publique forçant de nombreuses entreprises à fermer ou à réduire leurs activités.

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L'économiste Dominique Lapointe, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, fait valoir que le rapport de Statistique Canada donnait un aperçu de l'économie avant l'arrivée du variant Omicron. 

«Il faut le prendre avec des pincettes, mais ce qu'il dit, c'est qu'avant le variant, la situation de l'emploi était vraiment solide», a-t-il affirmé. 

«Le rapport global montre un gain d'emplois deux fois plus important que celui que nous attendions.» 

Le rapport de Statistique Canada s'appuie sur les résultats d'une enquête réalisée au cours de la semaine du 5 au 11 décembre, soit avant que les restrictions de santé publique ne soient mises en place pour ralentir la dernière hausse des cas de COVID-19. 

Le variant Omicron, hautement transmissible, a alimenté un pic massif de cas de COVID-19, avec des augmentations quotidiennes de nouveaux cas par dizaines de milliers ces derniers jours. 

Dans son enquête sur la main-d'œuvre, l'agence fédérale a précisé que le taux de chômage a légèrement baissé à 5,9 %, après s'être établi à 6,0 % en novembre. 

Il s'agissait du plus faible taux de chômage depuis février 2020, soit avant la pandémie. Il était alors de 5,7 %. En outre, le nouveau taux de chômage ne se trouve plus qu'à un demi-point de pourcentage de son creux record de 5,4 %, atteint en mai 2019. 

Statistique Canada a également noté que le nombre d'emplois avait augmenté de 886 000 par rapport à décembre 2020, et de 240 500 par rapport à février 2020, avant la pandémie. 

Le plein emploi pour une hausse des taux ? 

Ces nouvelles données sur l'emploi précèdent la prochaine décision de la Banque du Canada sur son taux d'intérêt directeur, ainsi que la publication de son rapport sur la politique monétaire, deux événements prévus le 26 janvier. La banque centrale devrait commencer à relever son objectif de taux d'intérêt plus tard cette année. 

Le mois dernier, lors du renouvellement de son cadre de politique monétaire avec le gouvernement fédéral, la Banque du Canada a convenu de maintenir sa fourchette cible d'inflation entre 1,0 % et 3,0 %, mais aussi de garder un œil plus formel sur le marché du travail lorsqu'elle prenait des décisions au sujet de son taux directeur. 

M. Lapointe a estimé que le rapport sur l'emploi de décembre permettait de croire que l'économie était proche du plein emploi. 

«C'est quelque chose que la Banque du Canada voulait avoir avant de commencer à augmenter les taux d'intérêt, à coup sûr», a-t-il affirmé. 

L'économiste croit que la banque centrale attendra jusqu'en avril avant de commencer à augmenter les taux d'intérêt, mais a ajouté qu'il était possible qu'elle agisse plus tôt.

«En raison de l'incertitude liée au variant, nous pensons qu'il est un peu prématuré de commencer à augmenter les taux aussi tôt que dans deux semaines», a-t-il observé, ajoutant que Statistique Canada publierait son prochain rapport sur l'inflation le 19 janvier, soit avant la décision de la banque centrale sur les taux d'intérêt. 

M. Lapointe a dit s'attendre à ce que le rapport sur l'inflation montre que la cadence annuelle des augmentations de prix atteigne 5 %, ou peut-être juste un peu plus. 

L'économiste Sri Thanabalasingam, de la Banque TD, a noté que l'augmentation du nombre d'emplois pour décembre était bien supérieure à la prévision générale d'un gain de 25 000 emplois pour le mois. 

«Avec le nombre de cas (de COVID) quotidiens augmentant à un rythme incroyable et les provinces resserrant la vis sur la mobilité, les chiffres du marché du travail de janvier seront probablement plus faibles», a écrit M. Thanabalasingam dans un rapport.

«J'espère que l'impact d'Omicron sera de courte durée, ce qui permettrait au marché du travail de se redresser rapidement dans les mois à venir.» 

L'augmentation globale des emplois en décembre était attribuable à un gain de 123 000 emplois à temps plein, tandis que l'emploi à temps partiel a diminué de 68 000. 

Le gain d'emplois en décembre a été alimenté par les secteurs de la construction et des services d'enseignement. 

L'industrie de la construction a créé 27 000 emplois en décembre, enregistrant sa première augmentation depuis août, mais le secteur reste encore 41 000 en dessous de son niveau prépandémique de février 2020. 

Les services d'enseignement ont accueilli 17 000 nouveaux employés en décembre. 

Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,7 % par rapport à l'année précédente. 

Principaux progrès en Ontario et en Saskatchewan

L'emploi a progressé en Ontario et en Saskatchewan, tandis qu'il a diminué à Terre-Neuve-et-Labrador. Les autres provinces ont enregistré peu de variations. 

Au Québec, le taux de chômage a légèrement augmenté de 0,1 point de pourcentage, s'étant établi à 4,6 % en décembre, a précisé Statistique Canada. Sur un an, l'emploi a progressé de 3,8 % au Québec. 

Au Nouveau-Brunswick, le taux de chômage a reculé de 0,6 point en décembre par rapport au mois précédent, pour s'établir à 7,9 % — un taux identique à celui de la Nouvelle-Écosse, où il a reculé de 0,2 point. À l'Île-du-Prince-Édouard, le taux de chômage a baissé de 0,2 point par rapport à novembre pour s'établir à 7,8 %. 

Statistique Canada doit publier le 4 février son rapport sur le marché du travail pour le mois de janvier. 

Craig Wong, La Presse Canadienne

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