L’un des principaux avantages de l’investissement, c’est que vous obtenez (normalement) une certaine forme de revenu de placement. Comme la plupart des gens finiront par passer de la croissance aux retraits, il faut que leurs placements leur procurent un revenu.
En général, voici les cinq principaux types de revenus de placement :
- Revenu d’intérêt
- Revenu de dividendes
- Gains en capital
- Remboursement de capital
- Revenu de location
Dans le présent article, nous examinerons chaque type de revenu de placement et la façon dont il est imposé. On peut observer une différence notable entre les taux d’imposition des différentes sources de revenu de placement, d’où l’importance de connaître le revenu après impôt que chaque type de placement est susceptible de procurer.
Revenu d’intérêt
Essentiellement, lorsque vous placez de l’argent dans un compte d’épargne ou dans un compte similaire (comme un certificat de placement garanti), vous prêtez cet argent à la banque ou à un autre emprunteur et lui permettez de l’utiliser à sa guise. Puis, généralement, vous toucherez un revenu sous forme d’intérêt (en pourcentage du montant prêté).
Les actifs qui produisent un revenu d’intérêt, communément appelés placements à revenu fixe, sont habituellement considérés comme des options prudentes et sûres. Il s’agit notamment :
- De comptes d’épargne
- De certificats de placement garanti (CPG)
- D’obligations (il peut s’agir d’obligations gouvernementales émises par le gouvernement fédéral, un gouvernement provincial ou une municipalité, ou d’obligations de sociétés émises par de grandes entreprises)
- De fonds communs de placement ou de fonds négociés en bourse (FNB)
Normalement, parmi ces types de placements, les comptes d’épargne sont ceux qui procurent le revenu d’intérêt le plus faible (même les comptes d’épargne à « intérêt élevé »). Toutefois, ils offrent de meilleurs taux lorsque le taux du financement à un jour de la Banque du Canada est élevé (comme au moment où il a atteint un sommet de 5 % de juillet 2023 à juin 2024).
Lorsque le taux du financement à un jour est élevé, les taux des comptes d’épargne peuvent atteindre 5 %, voire plus. Or, lorsque le taux du financement à un jour est bas (comme ce fut le cas pendant la pandémie de COVID-19, où il était établi à 0,5 %), les comptes d’épargne rapportent souvent moins de 1 % d’intérêt.
Les CPG offrent généralement des taux d’intérêt plus élevés que ceux des comptes d’épargne, et, parmi ces trois options de placement, les obligations (en particulier les obligations des sociétés) peuvent parfois offrir les plus hauts taux d’intérêt.
Parmi toutes les sources de revenus de placement, le revenu d’intérêt est l’option la moins avantageuse sur le plan fiscal. Ces revenus sont imposés au même taux que les revenus de votre chèque de paie (que le revenu d’intérêt provienne du Canada ou d’ailleurs). Le revenu d’intérêt est entièrement imposable à votre taux marginal d’imposition, c’est-à-dire que, comparativement aux autres types de revenus de placement, il est imposé au taux le plus élevé. Par exemple, en Ontario, le taux applicable pourrait atteindre 53,53 % si vos revenus se situent dans la tranche d’imposition la plus élevée.
Revenu de dividendes
La plupart des grandes entreprises dont les actions se négocient en bourse versent un revenu de placement à leurs actionnaires sous forme de dividendes. Il s’agit normalement d’un pourcentage de la valeur des actions détenues. Selon l’entreprise, les versements peuvent être effectués mensuellement, trimestriellement, semestriellement ou annuellement.
Le pourcentage du dividende peut varier grandement en fonction de l’entreprise. Certaines d’entre elles versent aussi peu que 1,5 %, alors que d’autres versent des dividendes de 7 %, voire plus. Habituellement, vous pouvez utiliser les versements de dividendes comme revenu ou les réinvestir.
Le revenu de placement provenant de dividendes est imposé à un taux moins élevé que le revenu d’intérêt; or, au Canada, il s’agit d’une question assez complexe. Vous pourriez détenir des placements auprès de sociétés versant des dividendes au Canada, aux États-Unis et même ailleurs. Ces dividendes seront assujettis à différentes règles fiscales.
Il y a deux niveaux d’imposition pour le revenu de placement canadien en dividendes. Le premier concerne les dividendes canadiens déterminés; l’autre, les dividendes canadiens non déterminés. Les dividendes déterminés sont habituellement versés par des sociétés canadiennes cotées en bourse dont le revenu est assujetti à un taux d’imposition des sociétés plus élevé. Les dividendes canadiens non déterminés sont habituellement versés par des sociétés privées dont le revenu est assujetti à un taux d’imposition des sociétés moins élevé.
Les deux options de revenu de dividendes canadiens sont habituellement moins imposées que les revenus d’intérêt en raison du crédit d’impôt fédéral pour dividendes, lequel est conçu pour réduire l’impact de la double imposition. Par exemple, en Ontario, le taux marginal le plus élevé pour les dividendes déterminés est de 39,34 %; celui des dividendes non déterminés est de 47,74 %.
Contrairement aux dividendes canadiens, les dividendes de source étrangère ne donnent pas droit au crédit d’impôt fédéral pour dividendes, ce qui signifie qu’ils sont assujettis à des taux élevés, comme c’est le cas pour le revenu d’intérêt. De nombreux pays prélèvent une retenue d’impôt (entre 15 % et 25 %) sur les dividendes versés aux non-résidents. Vous pourriez demander un crédit fédéral pour impôt étranger dans votre déclaration de revenus canadienne si vous avez payé de l’impôt étranger sur vos dividendes, comme c’est le cas pour le revenu d’intérêt. Ce crédit peut réduire l’impôt canadien payable d’un montant correspondant à l’impôt payé dans un autre pays.
En ce qui concerne le revenu de dividendes provenant de sociétés américaines, aucun impôt ne sera prélevé sur ces actions si elles sont placées dans un REER ou un FERR (grâce à la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis). Autrement, ces dividendes seront assujettis à une retenue d’impôt de 15 %.
Toutefois, il vaut également la peine de souligner que certaines des plus grandes entreprises ne versent pas de dividendes. Les investisseurs et investisseuses achètent les actions de ces entreprises parce qu’elles ont historiquement connu une croissance rapide et généré des rendements sous forme de gains en capital.
Revenu de gains en capital
Lorsque vous achetez un bien immobilisé, tel qu’un fonds commun de placement ou des actions dans une entreprise, et que vous le revendez à profit, vous réalisez ce qu’on appelle un gain en capital. On parle aussi de gain en capital lorsque le ou la gestionnaire du fonds commun de placement dans lequel vous avez investi vend certaines des actions qu’il renferme à profit.
Lorsque vous investissez en bourse sur une longue période, les gains en capital peuvent représenter un pourcentage important de vos revenus de placement. Les gains en capital comme source de revenu de placement présentent un avantage fiscal. Depuis le 25 juin 2024, le taux d’inclusion proposé pour les particuliers est de 50 % sur les premiers 250 000 $ de gains en capital et de 66,67 % sur l’excédent. Ainsi, selon son montant total, seuls la moitié ou les deux tiers de votre gain en capital seront imposés. Par contre, au moment de rédiger ces lignes, cette proposition n’a pas encore force de loi.
La portion imposable de vos gains en capital s’ajoute à vos autres revenus et est imposée à votre taux marginal d’imposition. Ce taux varie en fonction de votre revenu total et de votre province ou territoire de résidence. Revenons à l’exemple des taux d’imposition en Ontario : le taux d’impôt le plus élevé pour les gains en capital est de 26,76 %, ce qui est nettement inférieur à ceux des dividendes et du revenu d’intérêt.
Les gains en capital ne sont imposés qu’au moment de la vente de l’actif. Les gains non réalisés (c.-à-d. que l’actif est toujours détenu) ne sont pas imposés. Les gains en capital réalisés peuvent être compensés par les pertes en capital afin de réduire votre revenu imposable. Par ailleurs, si vos pertes excèdent vos gains, elles peuvent être reportées rétrospectivement de trois années, ou reportées prospectivement indéfiniment pour contrebalancer les gains futurs.
Remboursement de capital
Lorsque vous investissez de l’argent, le terme capital (ou coût de base rajusté) est utilisé pour désigner le montant initialement investi. Lorsque vous retirez ce capital de votre épargne (contrairement aux gains de capital, aux dividendes ou à l’intérêt), on parle de remboursement de capital (car l’argent que vous avez placé au départ vous revient).
Certains produits de placement (tel que la série T des portefeuilles Profil d’IG et des Portefeuilles de revenu IG) vous permettent de retirer une partie de votre capital, ce qui réduit ainsi le prix de base rajusté de votre placement. Le remboursement de capital est une façon efficace sur le plan fiscal de recevoir des distributions, car il permet de reporter l’impôt jusqu’à la vente du placement. Le remboursement de capital n’est pas considéré comme un revenu gagné, donc les retraits ne seront pas imposés (contrairement aux gains de capital, aux dividendes ou à l’intérêt). Veuillez cependant noter que cette règle ne s’applique qu’aux placements non enregistrés (c.-à-d. ceux qui ne sont pas détenus dans des comptes enregistrés auprès du gouvernement, comme les REER et les FERR).
Le fait de recevoir une partie de vos revenus de placement sous la forme de remboursement de capital vous permettra non seulement de potentiellement réduire votre facture fiscale, mais aussi de réduire votre revenu annuel total afin de ne pas dépasser le seuil de revenu pour certaines prestations, comme la Sécurité de la vieillesse, et donc éviter de devoir rembourser une partie de ces prestations.
Sachez que, lorsque vous vendrez le placement, le prix de base rajusté réduit pourrait se traduire par un gain en capital supérieur ou une perte en capital inférieure. Si le remboursement de capital a pour effet de réduire votre prix de base rajusté sous zéro, le montant négatif sera considéré comme un gain en capital l’année où il se produit.
Revenu de location
Si vous êtes propriétaire d’immeubles locatifs, le revenu que vous en tirez sera traité comme un revenu imposable à votre taux marginal d’imposition. Vous pouvez toutefois déclarer certaines dépenses pour réduire le montant total de votre revenu de location. Ces dépenses comprennent :
- Les services publics
- Les taxes foncières municipales
- Les assurances
- Les réparations et l’entretien
- Les honoraires professionnels
Vous pouvez en apprendre plus sur l’imposition des revenus locatifs ici.
Moyens de réduire l’impôt sur vos revenus de placement
Il existe plusieurs régimes enregistrés auprès du gouvernement vous permettant d’investir et de faire fructifier votre argent en franchise d’impôt ou en report d’impôt. En voici quelques exemples :
- Régime enregistré d’épargne-retraite (REER)
- Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR)
- Compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
- Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP)
- Régime enregistré d’épargne-études (REEE)
- Régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI)
Peu importe le revenu de placement réalisé dans ces comptes, vous n’aurez pas à payer le moindre sou d’impôt tant que ces actifs demeurent dans le compte enregistré (dans le cas d’un REER, les actifs ne sont pas non plus imposés lorsqu’ils sont transférés vers un FERR).
En ce qui concerne les REER et les FERR, les retraits sont entièrement imposables à titre de revenu à votre taux marginal d’imposition. Les REEE et les REEI, qui comprennent les subventions gouvernementales et les revenus de placement, sont imposables au nom de l’étudiant(e) (REEE) ou au nom du (de la) bénéficiaire (REEI). Il est important de noter que les cotisations initiales faites au REEE et au REEI sont non imposables lorsque retirées. Dans certaines provinces, le retrait d’un REEI pourrait influer sur le montant des prestations provinciales que vous recevez. Il est important de vous renseigner auprès de votre gouvernement provincial pour savoir quelles pourraient être les conséquences sur vos prestations.
Comme les retraits d’un CELI et d’un CELIAPP sont libres d’impôt, vous profitez d’un revenu de placement entièrement exempt d’impôt (pourvu que vous utilisiez le produit du CELIAPP pour acheter votre première maison et que vous répondiez à toutes les conditions de retrait).
Il est donc judicieux de placer le plus d’argent possible dans des comptes enregistrés afin que cet argent puisse croître à l’abri de l’impôt.
Commencez à optimiser votre revenu de placement
Il est crucial d’obtenir des conseils financiers complets avant d’investir dans un actif. Un conseiller ou une conseillère IG peut élaborer une stratégie de placement sur mesure qui répondra à vos besoins particuliers en n’utilisant que les types de comptes enregistrés qui conviennent à votre situation personnelle et à vos objectifs financiers.
Vous bénéficierez d’une gestion professionnelle pour choisir les bons placements générateurs de revenus, pour diversifier votre portefeuille avec différentes sources de revenus et pour ajuster continuellement votre portefeuille afin de maximiser la croissance et de gérer le risque.
Communiquez avec votre conseiller ou conseillère IG dès aujourd’hui pour découvrir quelles options de revenu de placement vous conviennent le mieux. Si vous n’avez pas de conseiller ou conseillère IG, vous pouvez en trouver un ou une ici.
Ce contenu, rédigé et publié par IG Gestion de patrimoine, contient des renseignements de nature générale seulement. Son but n’est pas de vous inciter à acheter ou à vendre des produits de placement précis, ni de vous fournir des conseils juridiques, fiscaux ou de placement. Il convient d’obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle auprès d’un conseiller ou d’une conseillère d’IG Gestion de patrimoine.
CPG émis par La Compagnie de Fiducie du Groupe Investors Ltée ou par d’autres émetteurs non affiliés. La Subvention canadienne pour l’épargne-invalidité et le Bon canadien pour l’épargne-invalidité sont versés par le gouvernement du Canada. L’admissibilité dépend du revenu familial.
Les placements dans les fonds communs, et l’utilisation du programme de gestion de l’actif ProfilMC, peuvent donner lieu à des commissions ainsi qu’à des frais. Veuillez lire le prospectus et consulter un conseiller ou une conseillère IG avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le service de répartition de l’actif Profil est un programme de gestion de l’actif destiné aux clients et clientes ayant un actif minimum de 250 000 $ dans le programme Profil. Fonds communs, produits et services de placement offerts par Services Financiers Groupe Investors Inc. (au Québec, cabinet de services financiers). D’autres produits de placement et des services de courtage sont offerts par l’entremise de Valeurs mobilières Groupe Investors Inc. (au Québec, cabinet en planification financière). Valeurs mobilières Groupe Investors Inc. (au Québec, cabinet en planification financière) est membre du Fonds canadien de protection des investisseurs.