Prendre un pas de recul et inviter d’autres personnes à la table : diversité, équité et inclusion, avec Camille Dundas

Camille Dundas, consultante en égalité raciale, et Manjit Minha, animatrice du balado, parlent de l’importance de l’alliance inclusive et de la représentation.

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« Avoir la possibilité de voir une personne réussir dans un domaine qui vous semblait inaccessible peut faire une grande différence dans les choix que vous faites », explique Camille Dundas. 

Nommée au sein du groupe des 100 Afro‑Canadiennes les plus accomplies, Mme Dundas est formatrice principale, The IDEA Practice Inc. Cet organisme, qui encourage l’inclusion, l’équité, la diversité, l’antiracisme et l’alliance inclusive, regroupe des formatrices et des formateurs qui offrent un cours en ligne appelé « Inclusive Communications », chapeauté par l’Université Dalhousie.

Au cours des dernières années, elle est devenue l’une des conseillères en équité raciale les plus reconnues au pays. Spécialisée dans le domaine de l’alliance inclusive et de l’éducation antiraciste, elle précise que les ateliers et les séances de formation qu’elle offre sont ancrés dans la compréhension historique du racisme systémique et la façon dont il a influencé la culture d’entreprise.

Elle se joint à l’animatrice Manjit Minhas dans le plus récent épisode de la série de balados A Wealth of Women’s Stories, où elle raconte qu’elle a commencé sa carrière comme journaliste affectée au téléjournal pour les réseaux CBC, CTV et CP24. Mme Dundas explique que ces expériences l’ont beaucoup sensibilisée aux injustices qui se sont immiscées dans un secteur comme celui des médias d’information.

« Au début, je n’avais pas le courage de dénoncer ces injustices, précise-t-elle. Mais j’ai fini par m’accorder ce droit après avoir réalisé qu’il n’y avait rien de plus important que de faire connaître la vérité et de remettre en cause le statu quo. »

Elle affirme que tôt dans sa carrière de journaliste elle a réalisé qu’elle avait été embauchée dans le cadre d’un programme de promotion de la diversité. Ceci, conjugué aux microagressions et aux commentaires inappropriés de certains collègues, l’a amenée à remettre en question ses compétences en tant que journaliste.

« Je me suis mise à me demander si j’étais vraiment aussi bonne que je pensais. Est-ce que j’avais vraiment été choisie selon mon propre mérite? Je savais que j’étais la seule étudiante noire de toute ma promotion. Est-ce que c’est pour ça que j’étais là? Ça m’a beaucoup affectée et je me sentais humiliée », raconte-t-elle.

Elle a discuté avec l’un de ses collègues, qui était aussi le seul chargé de cours noir qu’elle ait jamais eu, de ce qu’elle avait découvert.

« Il m’a prise par les épaules en me disant : ‘‘Et alors? Ce programme t’a peut-être facilité les choses, c’est peut-être ce qui t’a permis de mettre un pied dans la porte, mais ce n’est pas pour ça que tu es ici. Alors, essuie tes larmes et montre de quoi tu es capable. Retourne à la salle de presse’’ », raconte Mme Dundas.

Elle explique que même s’il était important pour elle d’avoir quelqu’un à qui parler, cela n’a pas été suffisant.

« J’aimerais vous dire que ces mots d’encouragement ont complètement changé ma vie et m’ont permis d’avancer, mais bien franchement, ça n’a pas été le cas. Il m’a fallu des années pour regagner ma confiance, des années avant de me sentir à ma place dans la salle de presse d’un réseau de télévision national. »

Ces expériences l’ont amenée à s’intéresser aux microagressions ou aux actes d’exclusion. Elle décrit les microagressions comme des échanges verbaux ou non verbaux subtils ou explicites qui visent à dénigrer des groupes de personnes qui sont systématiquement exclus.

« Ces actes d’exclusion ne sont jamais des actes isolés, explique Mme Dundas. C’est comme se couper avec une feuille de papier. Ça fait mal, mais ça ne tue pas. Par contre, se couper plusieurs fois par jour pendant toute une carrière peut causer de réels dommages. »

Mme Dundas explore ces thèmes dans ses séances de formation en entreprise, et ses propos sont largement inspirés de sa propre expérience de femme noire sur le marché du travail.

Elle dit que lorsqu’elle commence à décrire en détail la discrimination dont elle a été victime pas seulement en tant que femme, mais aussi en tant que femme noire, les gens ressentent un malaise.

« Ils se disent qu’ils étaient venus pour discuter des questions de genre. Mais je ne peux pas parler de genre sans parler de ma race. Pour moi les deux sont interreliés, je ne peux pas séparer les deux », explique-t-elle.

Camille Dundas est aussi rédactrice en chef du plus important magazine en ligne afro-canadien, ByBlacks.com. Elle mentionne que le magazine vise à mettre en valeur les succès des personnes noires et cherche à encourager et à promouvoir les entrepreneurs, les propriétaires d’entreprise, les professionnels et les artistes afro-canadiens. Le magazine en ligne a reçu trois prix de la presse nationale et un certificat de reconnaissance du premier ministre.

« On y voit des médecins, dentistes, avocates, artistes et autres personnes de couleur noire provenant de différents milieux, ajoute Mme Dundas. On a une chronique spécialisée où des juristes offrent des conseils sur différents enjeux. On a des personnes qui sont des comptables, des spécialistes de la finance, des spécialistes de la condition physique et de l’éducation parentale, bref des gens de tous les horizons, parce qu’en ayant été aux premières loges d’un média traditionnel, j’ai pu voir comment on nous représente dans les médias et il y a beaucoup d’exceptionnalisme. »

Elle dit que le simple fait de voir une personne réussir permet à un plus grand nombre de personnes de réaliser que c’est possible.

« On connaît tellement de gens formidables qui démarrent des entreprises, dirigent un organisme de bienfaisance, donnent une chance aux jeunes, redonnent à leur collectivité, toutes des choses extraordinaires, mais on ne les voit pas à la télévision. Pourquoi? », se demande-t-elle.

Selon Mme Dundas, aucun conseil aux personnes des groupes minoritaires ne peut aider à éliminer les inégalités basées sur la race.

« Comme on n’a pas érigé ces barrières nous-mêmes, tout ce qu’on peut faire, c’est s’en accommoder et essayer de sauter par-dessus. Pour ma part, j’en ai assez de donner des conseils de survie et je ne le ferai plus, parce que toutes les PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur) ont trouvé leurs propres moyens pour survivre et croyez-moi, on n’a plus besoin de conseils pour ça. On n’a pas besoin de conseils, mais d’action. »

Vous pouvez écouter cet épisode ici ou sur votre appli de balados préférée.

Pour en savoir plus : ig.ca/femmes

* À noter : ces balados sont uniquement diffusés en anglais.

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