Retraite et économie du partage

De plus en plus de retraités continuent de travailler grâce à des plateformes collaboratives comme Uber et Airbnb.

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Quand Howard Petrook a mis fin à sa carrière, il y a quelques années, il voulait, comme bien d’autres nouveaux retraités, conserver un mode de vie actif. Ayant été entrepreneur toute sa vie, il ne s’imaginait pas passer ses journées à regarder la télévision ou à jouer au golf. Mais comment pourrait-il occuper son temps ? Après avoir utilisé les services d’Uber – le populaire service permettant de réserver un taxi au moyen d’une application mobile –, il a su ce qu’il voulait faire de sa retraite : devenir lui-même l’un de ses chauffeurs.

M. Petrook compte parmi les nombreux retraités qui peuvent non seulement arrondir leurs fins de mois, mais créer des contacts sociaux, grâce à l’économie du partage. Les plateformes collaboratives comme Uber ou Airbnb, le géant de la réservation de logements de vacances, donnent l’occasion à tous d’acheter, de louer ou de vendre des biens ou des services par l’entremise d’un site web ou d’une application mobile.

« Je travaille deux ou trois jours par semaine. Pour moi, ce n’est pas vraiment un salaire, mais plutôt de l’argent de poche, affirme M. Petrook au sujet de son nouvel emploi pour Uber. On peut facilement faire de 25 $ à 30 $ de l’heure. Et on rencontre des gens vraiment intéressants. »

La popularité des emplois à temps partiel auprès des retraités ne date pas d’hier, mais l’économie du partage est, pour eux, une nouvelle façon, parfois plus simple, de toucher un revenu additionnel et de rencontrer des gens.

La popularité des emplois à temps partiel auprès des retraités ne date pas d’hier, mais l’économie du partage est, pour eux, une nouvelle façon, parfois plus simple, de toucher un revenu additionnel et de rencontrer des gens. Selon une étude menée en 2015 par PricewaterhouseCoopers, 25 % des Américains âgés de 55 ans et plus gagnent de l’argent grâce à ce type d’entreprises. Un pourcentage qui devrait augmenter si l’on se fie à l’estimation de PwC voulant que le chiffre d’affaires des plateformes collaboratives passera de 15 milliards de dollars, en 2014, à 225 milliards, en 2025.

La flexibilité et la possibilité d’entretenir des rapports sociaux sont les principaux facteurs qui expliquent l’intérêt des retraités pour l’économie du partage, souligne Wanda Morris, chef des opérations et vice-présidente de la défense des droits de l’Association canadienne des individus retraités. « Les personnes retraitées recherchent des journées de travail plus courtes et moins nombreuses, ainsi que la possibilité d’avoir du temps libre pour voyager ou se consacrer à d’autres projets », déclare-t-elle.

Uber a d’ailleurs misé sur ce phénomène aux États-Unis et Mme Morris constate que l’entreprise sollicite activement les conducteurs plus âgés. « L’entreprise répond vraiment à ce besoin de flexibilité », souligne-t-elle.

Miles Schiller, planificateur financier agréé et directeur de la firme Schiller & Associates de Lloydminster, qui pratique la gestion privée de patrimoine pour Groupe Investors, observe la même tendance. Celui-ci compte parmi ses clients de nombreux retraités qui ont participé à l’économie du partage pour des entreprises comme VRBO qui, à l’instar d’Airbnb, permet de louer sa maison ou des chambres à des voyageurs.

« Je travaille avec un couple de retraités de Radium, en Colombie-Britannique, qui ont construit leur maison de rêve et y ont ajouté trois ou quatre chambres supplémentaires. Ils adorent recevoir des gens de partout dans le monde qui s’y rendent pour skier, jouer au golf et admirer les montagnes », relate-t-il.

M. Schiller mentionne également un couple de retraités de Lloydminster qui a recours à VRBO pour louer leur deuxième condo à Hawaii. « Ils gèrent toutes les tâches liées à la location, que ce soit le service de nettoyage et les communications avec les locataires. Ça leur donne quelque chose à faire, des gens avec qui ils peuvent rester en contact. C’est un petit travail qui leur convient. »

Si les clients retraités de M. Schiller aiment ce travail, c’est parce qu’il leur donne la flexibilité de choisir leurs heures de travail et de continuer à voyager fréquemment.

Alors que des entreprises comme Uber commencent à recruter des retraités et que ceux-ci réalisent les avantages de participer à l’économie du partage, il ne serait pas surprenant de voir de nombreux autres Canadiens plus âgés leur emboîter le pas.

« Si vous m’aviez dit il y a 10 ans que c’est ce que je ferais, je n’y aurais pas cru, lance M. Petrook. Mais c’est là que le monde s’en va. La vague va dans cette direction, aussi bien s’y adapter. »

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