Pourquoi dort-on moins en vieillissant ?

En vieillissant, notre sommeil peut décliner en quantité et en qualité. Voici comment éviter qu’il soit affecté par les effets de l’âge.

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Richard Flohil n’a jamais aimé dormir. « J’ai remarqué que j’en ressentais moins le besoin avec l’âge et, franchement, je ne vais pas m’en plaindre », affirme ce Torontois de 83 ans. Il n’est pas du genre à paresser au lit. « Je pense à toutes les autres choses que je pourrais faire. » Cet impresario « à la retraite » sort presque tous les soirs pour aller voir des ensembles de jazz ou de blues et il représente encore une poignée de musiciens. Il se couche habituellement après minuit, et ne dort que cinq à six heures par nuit.

C’est bien loin des sept à huit heures recommandées par Santé Canada. Bien que la plupart des gens de son âge ne se couchent pas aussi tard, Richard n’est pas le seul à négliger de se reposer. Des études démontrent que les septuagénaires dorment en moyenne une heure de moins que les vingtenaires, et qu’un tiers des aînés canadiens ne passent pas suffisamment de temps au lit.

La qualité de leur roupillon est aussi affectée. La phase de sommeil profond, qui a des effets réparateurs notamment sur la mémoire et le système immunitaire, peut commencer à décliner dès la trentaine.

La phase de sommeil profond, qui a des effets réparateurs notamment sur la mémoire et le système immunitaire, peut commencer à décliner dès la trentaine.

Débat soporifique

Des chercheurs de l’Université Harvard ont récemment déterminé la cause de ce phénomène : les neurones qui régulent le sommeil s’éteignent au fur et à mesure que l’on vieillit. Est-ce grave ? La question est de savoir si les aînés doivent dormir plus, mais en sont incapables, ou s’ils ont simplement moins besoin de sommeil. « C’est un débat qui dure depuis des décennies », constate Judith Davidson, psychologue et spécialiste du sommeil de l’Université Queen’s.

Dans le premier camp, on a démontré que les aînés qui ne parviennent pas à dormir profondément réussissent moins bien les tests cognitifs. Tandis que, dans le deuxième camp, on fait valoir qu’ils sont moins affectés par le manque de sommeil que les jeunes adultes puisque, dans ce cas, ils présentent moins de signes de fatigue et de difficulté à se concentrer.

Les aînés doivent-ils s’inquiéter de moins bien dormir ? Seulement s’ils se sentent fatigués durant la journée ou s’ils souffrent d’insomnie au milieu de la nuit, assure Judith Davidson. « Une personne qui a un problème de sommeil le ressent automatiquement », soutient-elle.

Mieux se reposer

Il est impossible de freiner les changements neuronaux (pour l’instant, du moins), mais il existe tout de même des solutions pour mieux dormir. « Plusieurs facteurs peuvent entraver le sommeil et s’aggraver avec l’âge, sans pour autant être liés au vieillissement normal du cerveau », explique Judith Davidson.

Les aînés peuvent souffrir de maladies chroniques ou prendre des médicaments, ce qui représente deux causes d’insomnie. Surveiller de près son état de santé et se renseigner auprès de son médecin sur les effets secondaires de nos médicaments sur notre sommeil sont deux bonnes façons de se rapprocher des bras de Morphée.

Plusieurs aînés déplorent s’endormir plus tôt et se réveiller avant l’aube. Judith Davidson recommande à ceux qui désirent modifier cette habitude de s’exposer à la lumière du jour en après-midi afin de décaler leur horloge biologique. Selon la psychologue, les rayons du soleil stimulent les hormones qui régulent le cycle du sommeil, comme se coucher et se lever chaque jour à heures fixes. L’exercice physique peut aussi améliorer le ratio de sommeil profond et léger.

Et, si on se fie au niveau d’énergie de Richard Flohil, la musique et du bon temps passé avec des amis peuvent faire une différence !

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