Les Canadiens équipent leur terrain de piscines pour mieux vivre le confinement

Depuis mars dernier, Stanley, sept ans, enfile son maillot de bain et s’en va nager dans la piscine, pour se tenir occupé pendant le confinement imposé en raison de la pandémie de COVID-19.

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TORONTO — Depuis mars dernier, Stanley, sept ans, enfile son maillot de bain et s’en va nager dans la piscine, pour se tenir occupé pendant le confinement imposé en raison de la pandémie de COVID-19.

Il devra conserver ses habitudes cet été, étant donné que les camps resteront fermés pour prévenir la propagation du virus, affirme sa mère, Tory Crowder.

« La piscine nous donne tellement plus de souplesse en nous permettant de proposer des activités aux enfants au lieu de tout interdire, » nous explique-t-elle.

Personne n’avait encore même commencé à parler du virus quand la famille a fait construire une piscine en béton sur sa propriété de Toronto, mais aujourd’hui, la demande monte en flèche tandis que les propriétés résidentielles cherchent quelque chose à faire en ces temps incertains.

Comme bon nombre de détaillants de piscines, BonaVista Pools affiche complet jusqu’à la fin de la saison, sous l’effet conjugué d’une explosion de la demande et d’un ralentissement de la production chez son fournisseur de la région de Toronto. Les règles de distanciation sociale ont créé la combinaison gagnante pour l’entreprise.

« J’ai toujours eu l’impression que nous étions des fermiers qui s’empressent de faire les foins quand le soleil brille — aujourd’hui, il brille tout le temps, » affirme la propriétaire, Jennifer Gannon.

Elle affirme que le délai de 16 semaines pour exécuter les commandes résulte d’un désir de rénovation résidentielle engendré par la COVID-19 chez ses clients, qui souhaitent recréer une ambiance de vacances ou d’hôtel à la mer de bord de mer dans leur cour arrière.

« Nous prenons aujourd’hui les réservations pour l’automne, pour lancer la construction chez les gens qui veulent nager l’été prochain. »

Voyant leurs calendriers de vacances remis en question, les propriétaires perçoivent une valeur ajoutée dans l’amélioration de leur domicile, parce qu’ils y passent davantage de temps, ajoute Mme Gannon.

Le nombre de permis de construction délivrés cette année pour la réalisation d’une piscine à Hamilton est en hausse de 24 %, après s’être notamment vu multiplié par trois depuis le début de juin.

Malgré le désir de plonger au plus vite dans l’eau rafraîchissante, l’installation d’une piscine exige de la planification et bon nombre de décisions. Outre le choix de la forme et du style appropriés, l’acheteur doit se renseigner sur les règlements municipaux, dont les exigences de clôturage.

L’installation d’une piscine n’est généralement pas perçue comme le meilleur investissement qui soit en fait de rénovation résidentielle, mais la COVID pourrait changer la donne.

Une maison avec piscine ne reste pas aussi longtemps sur le marché et attire une prime substantielle, selon Marsha Brandes, agente ReMax à Dundas, banlieue de Hamilton, en Ontario.

Elle observe que les acheteurs sont ouvertement à la recherche d’espace.

« S’il faut de nouveau se retrouver confinés, et cela semble hautement probable... les gens veulent avoir une vie privée et quelque part où se dégourdir les jambes et s’offrir la belle vie, d’où une forte demande pour les terrains en bordure de ravin. »

Jusqu’ici, les piscines avaient un effet négligeable sur la valeur d’un bien : zéro effet sur le prix, ni vers le haut ni vers le bas.

« Aujourd’hui, l’acheteur est disposé à payer beaucoup plus s’il y a une piscine et un peu plus si le terrain est assez grand pour en recevoir une, » précise Mme Brandes.

L’installation d’une piscine ou d’un jacuzzi offre un rendement sur investissement très inférieur à celui d’autres innovations telles qu’une cuisine ou une salle de bain, une réfection du toit ou le remplacement des fenêtres.

Toutefois, avec le coronavirus, le rendement de l’investissement sur une piscine ou un jacuzzi « a probablement commencé à se bonifier quelque peu, » affirme Thomas Fox, ancien président de l’Institut canadien des évaluateurs.

Il demeure que le principal bénéfice est l’agrément personnel, le résultat financier de l’opération étant variable d’une région à l’autre du Canada. La saison de la piscine est si courte en Saskatchewan, par exemple, que bon nombre de gens ne voient pas l’avantage d’en installer une, ajoute M. Fox.

Il estime le rendement de l’investissement dans une fourchette de 25 à 30 % dans les Prairies, mais de 55 à 65 % sur un marché où la demande est forte.

« Si vous faites un investissement de ce genre dans l’espoir d’obtenir un rendement intéressant à court terme, ce n’est probablement pas votre meilleur choix de rénovation. »

M. Fox explique que bon nombre de propriétaires prospectifs de piscine ignorent les coûts supplémentaires qui vont faire suite à la dépense initiale, laquelle commence aux environs de 30 000 $ et peut atteindre 80 000 $ pour une luxueuse piscine personnalisée en béton.

Il faut compter l’entretien courant, les frais de chauffage et le remplacement périodique de la chaudière et de la doublure. Un contrat de service de maintenance se chiffre à plusieurs milliers de dollars.

Les équipements tels qu’un plongeoir, une glissade ou une chute d’eau allongent la facture, tout comme une housse permanente, un dispositif de nettoyage ou un automate piloté à partir d’un téléphone mobile, lesquels peuvent revenir à des milliers de dollars.

Certains propriétaires qui convoitent le plaisir de l’eau tout en espérant échapper au fardeau financier se tournent vers des modèles hors sol. Il va sans dire qu’un évaluateur ne tiendrait même pas compte d’un tel équipement pour apprécier la valeur d’une propriété, précise M. Fox.

La piscine fait souvent partie intégrante de l’aménagement paysager de la cour arrière, et peut représenter jusqu’à 10 % de la valeur d’une maison de luxe, d’après Mmm Gannon.

« J’ajouterai que l’avantage psychologique et physique de la thérapie aquatique est un bon moyen de surmonter l’angoisse de l’incertitude. »

Cet article a été publié à l’origine en anglais dans La presse canadienne le 25 juin 2020.

Ross Marowits, La presse canadienne

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