J’ai récemment lu qu’un tribunal avait ordonné à un homme de 30 ans de quitter le domicile de ses parents. Ouah!
Alors que la plupart des gens n’auront jamais à engager une procédure judiciaire pour faire sortir leurs enfants majeurs de la maison, cette histoire met en relief une statistique troublante du Pew Research Center : au moins un tiers des adultes de 18 à 34 ans vivent encore chez leurs parents! On n’avait plus vu un tel taux depuis les années 1940!
Qui plus est, pas moins de 50 % à 60 % des personnes de cette tranche d’âge admettent recevoir une certaine aide financière de leurs parents. Eh bien!
Comment en est-on arrivé là? La majeure partie des analystes avancent que la Grande Récession a accentué cette tendance et que la conjugaison de la pandémie et de la hausse du coût des logements et de tout le reste n’a rien fait pour améliorer les choses. C’est un problème. Une génération censée affecter une proportion accrue de ses revenus à l’épargne-retraite continue de soutenir tardivement ses enfants, tandis que de jeunes adultes n’ont pas l’occasion de développer des compétences cruciales en matière de gestion financière.
Pensez-y. Il est de tradition depuis longtemps pour les parents d’aider leurs enfants à démarrer dans la vie, mais une aide excessive durant trop longtemps peut engendrer une tendance malsaine de dépendance et d’attentes difficile à juguler. Cela peut aussi entraîner des tensions émotionnelles et des dysfonctionnements, ainsi que l’illustre l’article.
Éviter les pièges financiers et relationnels de ce scénario n’implique pas de se demander si on doit aider ses enfants, mais comment on doit les aider. Si vous savez qu’il vous faut aider votre grand enfant à gagner son indépendance financière, mais hésitez sur la façon de vous y prendre, les conseils pratiques ci-après vous seront utiles.
1. Ayez une discussion sur vos attentes et les conditions de votre soutien financier
Les parents ne peuvent pas s’attendre à ce que leurs enfants sachent quand ils sont censés quitter le nid, trouver un travail et commencer à assumer différentes dépenses personnelles. Il est important d’aborder ouvertement ces attentes et ces conditions, et de leur demander (et d’écouter!) ce qu’ils en pensent et ce qu’ils attendent eux aussi. Certains enfants ont simplement besoin d’un petit coup de pouce et d’un peu d’aide pour comprendre que les privilèges d’adulte ne viennent pas sans des responsabilités d’adulte. Cette discussion n’a pas à être trop intense ou angoissante – ce n’est qu’un point de départ.
2. Établissez une stratégie de transition et de retrait progressif de votre soutien financier
Les jeunes adultes, en plus d’une définition claire des attentes, ont besoin d’une stratégie de transition précise. Si certains parents optent pour une attitude du type « à prendre ou à laisser », la plupart des jeunes adultes ne sont tout simplement pas prêts à passer instantanément d’une dépendance complète à une totale indépendance. Il est réaliste de penser qu’une transition complète peut nécessiter d’un à deux ans. Commencez par fixer des dates limites à partir desquelles vous cesserez de payer leurs petites dépenses – épicerie, essence, assurance auto ou factures de téléphone cellulaire –, à mesure qu’ils deviendront aptes à les assumer. Cette approche leur permet de forger leur expérience de la gestion de leurs propres finances et de gagner en confiance.
3. Aidez-les à définir un plan et à s’y tenir
La jeune génération a des rêves et des objectifs, mais elle ne sait pas toujours comment les atteindre. Livrez-vous à un exercice de remue-méninges avec vos enfants et mettez tout par écrit, en les amenant à tenir compte des aspects de la responsabilité financière qu’ils oublient ou sous-estiment. S’ils recherchent un emploi, consignez leurs efforts dans une feuille de calcul et assurez-vous régulièrement de leurs progrès. Ne faites pas le travail à leur place, mais n’oubliez pas que certains enfants ont besoin d’encouragements pour persévérer et s’atteler à la tâche.
4. Aidez-les autrement
Tout en réduisant votre soutien financier, tranquillisez-vous en cherchant d’autres moyens constructifs d’aider vos enfants. Bien des choses sont susceptibles d’être bénéfiques pour leur santé financière et leur sens de l’indépendance. Vous pourriez par exemple les aider à établir un budget « 50/20/30 » créant un équilibre entre factures, épargne et dépenses. Vous pouvez aussi les aider à améliorer leur curriculum vitae et leur recherche d’emploi, leur trouver des outils financiers gratuits ou les mettre en rapport avec un conseiller en crédit.
5. Donnez-leur le bon exemple
Les enfants s’inspirent de leurs parents dans tous les domaines de la vie, et les finances n’y font pas exception. Lorsque vous établissez vos attentes en matière de finances, soyez aussi un modèle au chapitre des bonnes habitudes financières. Vos enfants seront d’autant plus motivés à suivre vos conseils qu’ils vous verront recueillir les fruits d’une sage gestion financière.
6. Réévaluez constamment leur situation
Les choses se déroulent rarement comme prévu, et le passage d’un enfant à l’indépendance financière pourrait bien être une de ces choses. Si votre enfant majeur peine à atteindre les jalons que vous avez établis, analysez-en les raisons et les circonstances et soyez prêts à réévaluer la situation. Venir en aide à vos enfants en cas d’urgence ou leur consacrer plus de temps s’ils ont du mal à s’améliorer ne fait pas de vous de mauvais parents. À l’inverse, il peut être temps de vous retirer et de les laisser patauger un peu. Après tout, on tire souvent certaines des meilleures leçons de sa vie de situations où l’on a dû prendre des décisions difficiles ou sortir de sa zone de confort.
Traduction d’un article de Jessica Sommerfield publié par MoneyNing dont la diffusion a été autorisée par DiveMarketplace d’Industry Dive. Envoyez toute question sur les droits de reproduction à legal@industrydive.com.