Dire adieu aux réseaux sociaux

Un nouveau mouvement nommé la « Joie de manquer quelque chose » vient de voir le jour. On choisit d’éteindre son téléphone intelligent pour profiter de tout ce qui nous entoure. Explications.

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Lorsque Judah Wiedre a supprimé ses comptes Facebook et Instagram en 2015, il a dû traverser une sérieuse période de sevrage. « Je ne savais plus quoi faire de mon corps, se souvient le vice-président des ventes de Mashable, une entreprise de médias multiplateforme et de divertissement. J’avais l’habitude de consulter les réseaux sociaux sur mon téléphone lorsque je faisais la file à la banque ou que j’attendais le début d’une réunion. C’est ce qui a été le plus difficile : me tenir là et ne rien faire. » N’empêche que cette décision a changé sa vie. « J’ai repris conscience de ce qui m’entourait. Soudainement, je pouvais de nouveau rêvasser et laisser mes pensées vagabonder. Mes échanges avec les autres se sont aussi approfondis », poursuit l’homme de 37 ans.

Judah Wiedre n’est pas le seul à chercher l’équilibre dans notre monde ultra rapide et constamment connecté. JOMO (acronyme de Joy of Missing Out) est un mouvement qui gagne en popularité et qui s’oppose à l’anxiété que peut provoquer la peur de manquer une opportunité ou un événement ou, à notre époque, de ne pas être au courant de tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux (FOMO pour Fear of Missing Out).

Une étude de Pew Research révèle que 67% des détenteurs de téléphones intelligents ont tendance à vérifier s’ils ont reçu des messages, des notifications ou des appels même si celui-ci n’a pas sonné ou vibré.

Les chercheurs ont démontré à quel point il était difficile de se déconnecter de Facebook et de Twitter : une étude de Pew Research révèle que 67 % des détenteurs de téléphones intelligents ont tendance à vérifier s’ils ont reçu des messages, des notifications ou des appels même si celui-ci n’a pas sonné ou vibré. Un grand nombre d’entre eux (soit 44 %) l’ont déjà posé sur leur table de chevet pour être certains de ne pas manquer un appel ou un texto pendant la nuit. Il y a toutefois un prix à ce besoin constant d’être connecté : un stress accru, une incapacité de se concentrer et même un sentiment d’envie à l’égard de nos amis Facebook qui mènent soi-disant une vie formidable.

Christina Crook a elle aussi été déjà accro à son téléphone. « C’était pratiquement comme une réponse pavlovienne », affirme cette auteure et conférencière TED qui habite Toronto. Elle y est allée pour la méthode radicale : vivre sans Internet pendant 31 jours, une expérience dont elle fait le récit dans le livre The Joy of Missing Out: Finding Balance in a Wired World, publié en 2015. En se déconnectant, Christina Crook est parvenue à vivre le moment présent. « Je me suis sentie libre et sans attache. Mon esprit était clair et j’étais capable d’accomplir beaucoup plus de tâches », relate-t-elle. Ce qu’elle a appris de plus important ? En étant entièrement présent pour les autres – par exemple, en évitant d’apporter son cellulaire à la table – on renforce nos liens et, en fin de compte, on entretient des relations plus profondes.

Bien sûr, l’idée de tourner le dos à la technologie est intimidante pour la majorité des gens. Pour ceux qui adoptent la philosophie JOMO, tout est une question de modération. « Je considère [l’Internet] comme un outil qui répond à un besoin. Je concède même qu’il répond à plusieurs besoins, mais si on limite son utilisation à ceux-ci, alors on peut se déconnecter et passer à autre chose », soutient Christina Crook, qui a récemment lancé Daily JOMO, une dose d’inspiration quotidienne pour nous éloigner de notre écran et vivre une vie meilleure.

Pour ceux qui aimeraient faire une désintox, elle recommande une « pause dominicale » : déconnectez-vous une journée par semaine. Changez vos habitudes étape par étape, en laissant par exemple votre téléphone à la maison pour le brunch du dimanche avec des amis. « Observez comment vous réagissez à cette période sans téléphone, même si ce n’est que pour quelques heures. Portez attention à vos pensées, à vos sentiments et à votre corps. Ou choisissez de commencer votre journée en méditant ou en échangeant avec votre conjoint plutôt qu’en consultant votre cellulaire », suggère-t-elle.

En vous déconnectant peu à peu, vous ressentirez sans doute la joie de manquer quelque chose. « Se débrancher, c’est se donner la permission de ne pas toujours en faire plus, explique-t-elle. C’est aussi se donner du temps pour créer. C’est être moins anxieux, approfondir ses relations et, finalement, être plus heureux. »

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