Votre Fitbit vous aide-t-il vraiment ?

Les bracelets d’entraînement sont attrayants, mais des études révèlent qu’ils ne sont pas si utiles pour perdre du poids.

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Abbey Sharp avait l’habitude de consulter chaque jour le tableau de bord de l’application Fitbit pour mesurer les progrès qu’elle avait accomplis et comparer ses performances à celles de ses amis. « Je suis compétitive. Les bracelets d’entraînement ont été conçus pour des gens comme moi », observe cette nutritionniste et auteure d’un blogue de cuisine. Pendant un an, elle n’a cessé d’augmenter ses objectifs de pas effectués quotidiennement en marchant davantage et en courant plus longtemps sur le tapis roulant. N’ayant eu aucun mal à accomplir les 10 000 pas recommandés, elle a tenté d’en faire 15 000 par jour, puis 20 000. « J’ai souffert de périostites tibiales parce que je repoussais continuellement mes limites », confie-t-elle.

Abbey se dépassait, mais uniquement pour ce type d’entraînement. Consacrant tout son temps à la course, elle négligeait de tonifier ses muscles en faisant du yoga ou en levant des poids. C’est ce qu’elle a réalisé en passant un test de composition corporelle à sa salle de sport. « J’avais perdu de la masse musculaire », déplore-t-elle. Lorsque son bracelet a cessé de fonctionner, elle ne l’a pas remplacé.

Les gadgets mesurant l’activité physique, dont les bracelets Fitbit, ont aidé de nombreuses personnes à perdre du poids, à s’entraîner davantage ou à se coucher plus tôt, mais ils ne sont pas toujours efficaces. L’engouement qu’ils ont suscité s’est essoufflé faisant place à certaines préoccupations concernant les programmes d’exercice misant sur la technologie.

L’an dernier, le Journal of the American Medical Association publiait une étude portant sur près de 500 personnes désireuses de maigrir, dont le tiers avait reçu un bracelet d’entraînement. Au bout de deux ans, cet échantillon avait perdu en moyenne 3,6 % de leur poids originel, contre 6,4 % pour ceux n’ayant pas eu recours à cette technologie. Plusieurs autres études de moindre envergure présentent toutefois des résultats contraires.

L’une des raisons pour lesquelles les bracelets d’entraînement sont souvent plus nuisibles qu’utiles, c’est qu’ils encouragent les activités cardiovasculaires, comme celles qu’Abbey accomplissait. Le tableau de bord de ces applications donne plus de visibilité aux kilomètres parcourus et au nombre de pas effectués ; pour mesurer les exercices de musculation, on doit entrer manuellement les données, ce qui peut en inciter plusieurs à les laisser tomber. C’est leur principal défaut d’autant plus que, si on veut maigrir, la musculation demeure « la meilleure façon d’obtenir des résultats », soutient Gregg Parris, entraîneur personnel et coach de vie de Toronto.

Et c’est sans compter le faux sentiment d’accomplissement que ces gadgets nous procurent. « On peut facilement faire 10 000 pas par jour sans même le savoir. Mais lorsqu’on voit ce résultat à l’écran, on se dit : “J’ai bien le droit à une récompense” », prévient Gregg Parris. Par ailleurs, des études démontrent qu’il est plus facile de perdre du poids en suivant une diète qu’en faisant de l’exercice, mais aussi qu’on a tendance à surévaluer la quantité de nourriture qu’on peut manger après un entraînement.

S’offrir un hamburger comme récompense est d’autant plus risqué que ces gadgets ne donnent pas une mesure exacte des calories brûlées. Une étude réalisée en 2014 révélait que, selon le modèle, il existe un écart de 10 % à 23 % entre la quantité indiquée et la réalité. D’autres études ont démontré que les mesures du rythme cardiaque et d’autres activités, comme le cyclisme, sont inexactes.

Si Abbey a rompu avec son Fitbit, c’est à cause d’un problème majeur : elle se fiait davantage à lui qu’à son propre corps. Lorsque son bracelet lui signalait qu’elle avait atteint son objectif, elle se disait : “Je n’ai plus besoin de bouger pour le reste de la journée”, même lorsqu’elle avait encore l’énergie pour une séance de yoga, par exemple.

Grâce à son expérience, elle a tout de même pris conscience du temps qu’elle passait en position assise au cours d’une journée. Gregg Parris ajoute que partager ses résultats sur les réseaux sociaux demeure une excellente manière de se motiver. Alors, portez votre bracelet, mais n’oubliez pas d’écouter votre corps.

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