La transformation des quartiers canadiens

Selon le dernier recensement, les ménages canadiens sont en pleine mutation. Toutefois, les villes et les logements ne sont pas adaptés à cette nouvelle réalité. Voici des solutions trouvées par certains promoteurs immobiliers.

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Que vous soyez un célibataire habitant seul, que vous viviez en couple dans un condo urbain, ou que vous partagiez le même toit que d’autres membres de votre famille multigénérationnelle, vous correspondez au profil actuel du Canadien moyen.

Les données du recensement publiées en 2017 révèlent que les familles monoparentales forment 28 % des ménages, alors que les couples avec enfant et ceux qui n’en ont pas arrivent nez à nez et en représentent chacun 26 %. Les enfants quittent le nid plus tard : 34 % des 20 à 34 ans vivent encore chez leurs parents. Enfin, les foyers multigénérationnels correspondent à 6 % des ménages et sont la catégorie qui connaît la plus rapide progression au pays.

Bien que la démographie canadienne et les besoins en logement aient changé, l’offre immobilière propose surtout des maisons pour les familles nucléaires.

Bien que la démographie canadienne et les besoins en logement aient changé, l’offre immobilière propose surtout des maisons pour les familles nucléaires. À part des îlots d’appartements locatifs, quelques résidences pour aînés et un nombre croissant de condos urbains, il existe peu d’options convenant aux besoins des familles canadiennes contemporaines.

Les entrepreneurs et les municipalités commencent à explorer de nouvelles avenues, mais les changements n’arriveront pas du jour au lendemain. « Ça prend du temps », déclare Ren Thomas, professeur adjoint à la School of Planning de l’Université Dalhousie. Plans d’urbanisme, règlements de zonage, allègements fiscaux et formules bancaires contribuent à maintenir l’ancienne façon de faire.

Des modes de vie diversifiés

Plusieurs facteurs incitent les entrepreneurs à y réfléchir à deux fois avant de construire une énième maison unifamiliale. Il y a les données du recensement, mais aussi des cohortes de baby-boomers vieillissants et l’arrivée de familles d’immigrants, qui ont tendance à avoir des besoins plus complexes en matière de logement.

Nos vies professionnelles changent également. « Il y a eu un glissement vers l’économie de services, affirme Raphael Fischler, professeur agrégé à l’École d’urbanisme de l’Université McGill. Les gens n’ont plus à faire le trajet vers les manufactures comme c’était le cas auparavant. »

Ils travaillent plutôt dans des bureaux, que ce soit au centre-ville ou en banlieue, et changent plus souvent d’employeur. Sans compter le travail autonome qui est en hausse.

Au-delà de ces transformations, les Canadiens ont un souci croissant pour la santé et l’environnement, et nombre d’entre eux désirent vivre en ville ou dans un quartier piétonnier. « Ils veulent que leurs enfants se rendent à l’école à pied, ajoute M. Thomas. On trouve, en banlieue, beaucoup de citadins qui ont été délogés. »

Une ville dans la ville

Certains promoteurs repensent la façon dont les quartiers sont aménagés. Par exemple, un projet immobilier de Brookfield Residential à Seton, à l’extrémité sud de Calgary, comprend une zone commerciale et des bureaux qui sont à distance de marche d’édifices de copropriétés, de maisons unifamiliales et d’habitations en rangée de taille moyenne.

C’est l’équivalent d’une ville dans la ville. « D’habitude, on trouve ce type de projet immobilier au centre-ville », observe Careen Chrusch, directrice principale du marketing stratégique de Brookfield Residential.

De même, les projets résidentiels de Quarry Park, près de Calgary, et de Bridgwater, aux limites de Winnipeg, proposent un éventail d’habitations à distance de marche de la nature et de milieux de travail.

Ce sont toutefois les maisons elles-mêmes qui font la différence. À Seton, Brookfield Residential a imaginé un type d’aménagement novateur qui permet de jumeler les pièces de trois maisons sur un terrain et demi. Une option abordable pour les familles multigénérationnelles. Un autre projet immobilier albertain propose des maisons dotées d’un bureau au rez-de-chaussée, idéal pour le travail à domicile.

Ces types de projets demeurent toutefois marginaux au Canada. Les municipalités favorisent plutôt la construction de maisons unifamiliales ou de copropriétés. Et les banques aussi. « Le financement en est encore à l’âge de pierre. Les banques n’offrent que des hypothèques ou des prêts pour les types de projets qu’elles ont l’habitude de voir », soutient Ren Thomas.

Les Canadiens devront eux-mêmes combler le manque. Selon M. Thomas, des jeunes se regroupent pour acheter des maisons en zones d’étalement urbain ; quant à M. Fischler, il affirme que plusieurs doivent se rabattre sur la rénovation pour répondre à leurs besoins.

Nombreux sont ceux qui sont attachés à l’idée d’une maison unifamiliale avec un petit bout de terrain, mais avec la transformation des familles (et celle des villes), cette façon de voir est peut-être aussi sur le point de changer.

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