Sommaire et perspectives des marchés – T2 2019

Après un trimestre positif à l’échelle mondiale et l’apparition de signes de ralentissement économique, ce n’est pas le moment d’aller à contresens de la Réserve fédérale américaine.

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Les actions mondiales ont inscrit des gains au deuxième trimestre, et les actions canadiennes et américaines ont conclu la période proches de sommets records. En avril, la remontée amorcée au premier trimestre s’est poursuivie, alors que les marchés s’attendaient à ce que la Réserve fédérale américaine (la Fed) abaisse les taux d’intérêt cette année. Puis, en mai, l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine a entraîné un net repli des titres, qui se sont redressés lorsque la Fed a laissé entendre qu’elle réduirait les taux d’intérêt en juillet. Les inquiétudes suscitées par la croissance ont propulsé l’or à son plus haut niveau en six ans et exercé des pressions à la baisse sur les prix du pétrole pendant la majeure partie du trimestre, jusqu’à ce que la montée des tensions dans le golfe Persique à la fin juin leur donne un nouvel élan.

Le secteur de la technologie, dynamisé par l’action de Shopify, a mené le bal au Canada. Celui de l’industrie a inscrit de solides gains, et la hausse des prix de l’or a donné un coup de fouet aux matériaux. L’énergie a enregistré le pire rendement parmi les principaux secteurs, en raison de la baisse des prix du pétrole pendant la majeure partie de la période. Pour sa part, le secteur de la santé a enregistré le recul le plus marqué, car les titres des producteurs de cannabis ont pâti des contraintes d’approvisionnement et de la lenteur du déploiement des points de vente. Dans les services de communications, les titres boursiers ont plongé lorsque Rogers et Bell ont lancé de nouveaux forfaits sans fil qui ont relevé d’un cran les pressions sur les prix dans le secteur. Au sein de l’indice S&P 500, seule l’énergie a reculé durant le trimestre. La santé a été à la traîne, alors que la campagne électorale s’est mise en branle. Les entreprises américaines de ce secteur sont en effet désavantagées par les propositions démocrates et républicaines à l’orée de la présidentielle de 2020 aux États-Unis. Le secteur de la finance a affiché une vigueur exceptionnelle dans la foulée de la publication de solides résultats financiers pour le premier trimestre. Les secteurs de la technologie, des matériaux et de la consommation discrétionnaire ont le plus contribué à la progression de l’indice S&P 500.

La plupart des marchés européens ont grimpé. Les actions allemandes ont dégagé les meilleurs rendements, la Banque centrale européenne ayant laissé entendre, à l’instar de la Fed, qu’elle décréterait une baisse de taux si la croissance ralentissait. Parmi les principaux marchés, l’Espagne est arrivée en queue de peloton, alors que le parti d’extrême droite Vox a accru sa présence au parlement. La faiblesse des données économiques en Chine a déstabilisé la plupart des marchés asiatiques, surtout celui de Hong Kong. Pays tributaire des exportations, le Japon a aussi connu des difficultés, mais la promesse de la Banque du Japon de maintenir sa politique expansionniste a stimulé le marché. L’Australie n’a pas suivi la tendance observée dans la région; contre toute attente, le gouvernement sortant, qui est apprécié par les marchés, a été réélu, ce qui a donné un coup de fouet au marché boursier.

Les cours des obligations mondiales ont progressé, tandis que les taux ont diminué. La Fed et la Banque du Canada ont laissé leurs taux directeurs inchangés. Néanmoins, à la fin du trimestre, alors que les tensions commerciales ont avivé les inquiétudes au sujet de l’économie mondiale, le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans a reculé, passant sous la barre des 2 % pour la première fois depuis 2016, pendant que celui des obligations du gouvernement du Canada de même échéance touchait un creux de deux ans, à 1,40 %. En Europe et au Japon, les taux, qui étaient déjà négatifs, ont continué de sombrer à des creux jamais vus depuis plusieurs années. Comme le potentiel de baisse des taux dans ces régions est limité, les obligations américaines ont surpassé les obligations européennes et japonaises. Plusieurs courbes de taux se sont inversées. Devant ce phénomène, généralement considéré comme un signe de déclin économique éventuel, la Fed a indiqué qu’elle pourrait décréter des baisses de taux « préventives ». Résultat, les attentes plus fermes à l’égard d’une diminution des taux ont contribué à accentuer les courbes de taux et à stabiliser les marchés.

Les sources d’inquiétudes ne manquent pas pour les investisseurs : guerres commerciales, inversion des courbes de taux, tensions géopolitiques, ralentissement de la croissance mondiale. Notamment, une intensification de la guerre commerciale pourrait provoquer un ralentissement au second semestre de 2019. Cela dit, il ne semble pas y avoir de risque appréciable de récession dans un avenir rapproché. Aux États-Unis, la confiance est élevée, le marché du travail est robuste et l’inflation n’est pas un problème. L’inversion des courbes de taux n’a pas duré assez longtemps pour véritablement signaler une récession, et la baisse des taux d’intérêt de la Fed attendue en juillet devrait rétablir la pente positive des courbes. L’économie chinoise commence à montrer des signes de raffermissement, grâce aux importantes mesures de relance prises par le gouvernement. À elles seules, ces conditions parviendront à stimuler la croissance mondiale. Et par-dessus tout, il semble que nous soyons au début d’un cycle mondial d’assouplissement des banques centrales : ce n’est donc pas le moment d’aller à contresens de la Fed, puisque la baisse des taux d’intérêt pourrait bien stimuler l’activité économique.

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