Nombreux investisseurs estiment à tort pouvoir anticiper le marché en se fondant sur les prévisions à court terme et retirer leurs billes quand ça va mal pour ne les replacer qu’une fois la tempête terminée. Si l’on pouvait effectivement prédire la performance du marché d’une année à l’autre, une telle stratégie serait sensée. Or, malheureusement, même les experts n’y parviennent pas. Comment un simple investisseur pourrait-il lui réussir?
Dans le graphique ci-dessous, les barres bleues représentent le rendement attendu du S&P 500 pour chaque année civile, au début de l’année, tel qu’il a été mesuré en fonction des prévisions par consensus pour les 12 prochains mois des analystes et stratèges de Wall Street. (Remarquez qu’ils se mettent systématiquement d’accord sur un chiffre positif, peut-être parce que c’est l’approche la plus prudente vu que les rendements s’avèrent positifs environ 70 % du temps).
Les points rouges indiquent le rendement réel de l’indice de référence cette année-là. Les experts se trompent presque toujours, et pas qu’un peu! En 2002 par exemple, les analystes s’attendaient à un rendement de +14 % et la réalité leur a donné -22 %. En 2008, les prévisions s’élevaient à +16 % et le marché a frappé les -37 %. En 2013, un prudent +2 % était attendu alors que le marché s’est enflammé pour atteindre +32 %.
De toute évidence, il ne faut pas trop se fier aux prévisions des experts quant aux rendements annuels des marchés de capitaux. Personne n’ayant de boule de cristal, il est impossible de prédire ce que feront les marchés à court terme. Comme on peut cependant compter sur l’appréciation des marchés à long terme, il suffit de faire preuve de patience, car le temps joue en votre faveur.