Ils sont encore plus nombreux à ne pas savoir qu’ils doivent fermer leur REER à la fin de l’année de leur 71e anniversaire. Trois options s’offrent alors à eux quant aux placements détenus dans leur REER :
- retirer la totalité de leur épargne (ce qui n’est pas recommandé, étant donné que toute la somme serait considérée comme un revenu imposable);
- convertir leur REER en FERR;
- transférer leurs placements dans une rente (un produit d’assurance versant un revenu régulier pendant une durée définie).
La plupart choisissent de convertir leur REER en FERR (nous en examinerons les raisons plus loin dans cet article). Un FERR est un régime à l’abri de l’impôt, enregistré auprès de l’État, dans lequel vous pouvez transférer les placements détenus dans votre REER sans avoir à les liquider d’abord (ce qui vous évite une importante facture fiscale, ainsi que l’inconvénient de devoir les vendre et les racheter et les coûts s’y rattachant). Ensuite, vous pouvez commencer à retirer de l’argent de votre FERR, à titre de revenu de retraite. Vous décidez de la somme à retirer, pour autant que vous effectuiez le retrait minimal annuel prescrit par la réglementation fédérale.
Pour vous aider à déterminer si le FERR est une solution faite pour vous, nous allons nous pencher sur son fonctionnement, notamment les retraits minimaux, les retenues d’impôt sur les retraits et la façon d’en tirer le meilleur parti.
Comment fonctionne un FERR?
Le FERR présente certaines similitudes avec le REER. La croissance de vos placements (intérêts, dividendes et gains en capital) s’y effectue à l’abri de l’impôt tant que vous ne retirez pas d’argent (vos retraits sont alors traités comme un revenu imposable). Vous pouvez ouvrir un FERR dans l’institution financière où vous aviez votre REER, ou vous pouvez changer d’émetteur.
La principale différence entre un FERR et un REER réside dans le fait que vous ne pouvez pas cotiser à votre FERR comme vous le faisiez à votre REER, une fois la conversion effectuée. Fondamentalement, un REER sert à épargner en vue de la retraite, tandis qu’un FERR a pour but de vous procurer un revenu durant vos années de retraite.
La plupart des gens décident d’ouvrir un FERR lorsqu’ils sont sur le point de prendre leur retraite ou en transition vers la retraite. L’épargne accumulée dans un FERR est censée durer jusqu’au décès, aussi est-il rare (et probablement peu judicieux) de transférer les avoirs de son REER dans un FERR avant d’être à l’étape de prendre sa retraite (même si, techniquement, il n’y a pas d’âge minimal pour le faire).
Beaucoup de gens ouvrent un FERR dans le courant de la soixantaine, mais, si vous possédez toujours un REER au jour de vos 71 ans, vous aurez l’obligation d’en transférer les avoirs dans un FERR avant la fin de l’année en cours. Les retraits du FERR commenceront l’année suivante.
Vous devrez faire un retrait minimal chaque année (même si cela représente plus que ce dont vous avez besoin), et cette somme sera traitée comme un revenu imposable. Le montant du retrait dépendra du revenu imposable total que vous recevez du FERR et d’autres sources.
Lorsque vous souhaiterez convertir votre REER en FERR, informez-en simplement votre institution financière, qui lancera le processus. Si vous décidez d’ouvrir votre FERR dans une institution financière autre que celle où se trouve votre REER, le processus de conversion sera un peu plus compliqué, et il vous faudra prévoir un peu plus de temps pour le faire.
Quels types de placements peut-on détenir dans un FERR?
Un fonds enregistré de revenu de retraite est comparable à un REER quant aux types de placements que l’on peut y détenir. Bien qu’il existe certaines restrictions, vous pouvez en général détenir les types de placements ci-dessous dans votre FERR :
- Comptes d’épargne en espèces,
- Certificats de placement garanti (CPG),
- Obligations de gouvernements et de sociétés,
- Fonds communs de placement,
- Fonds négociés en bourse (FNB),
- Actions individuelles cotées dans des bourses de valeurs désignées.
Un des principaux avantages d’un FERR par rapport à une rente est de pouvoir exercer plus de contrôle sur vos placements. Vous pouvez choisir exactement les types d’actifs que vous souhaitez détenir dans votre FERR, alors que, dans le cas d’une rente, d’autres font ce choix à votre place.
Retraits minimaux d’un FERR
Les fonds enregistrés de revenu de retraite sont spécialement conçus pour vous assurer un revenu durant votre retraite, aussi devez-vous effectuer un retrait minimal chaque année. Le montant du retrait minimal dépend généralement de votre âge, mais vous pouvez aussi choisir de fonder ce montant sur l’âge de votre conjoint ou conjointe, s’il ou elle est plus jeune que vous. Cela peut être intéressant si vous n’avez pas besoin d’une somme importante et souhaitez réduire vos impôts.
Le retrait minimal est fondé sur un pourcentage de la valeur totale des placements de votre FERR. Voici quelques exemples :
Âge Retrait minimal du FERR
71 5,26 %
75 5,82 %
80 6,82 %
85 8,51 %
90 11,92 %
95 ou plus 20 %
Vous trouverez les taux de retrait d’un FERR à d’autres âges sur cette page Web du gouvernement du Canada. Vous pouvez retirer une somme supérieure au montant du retrait minimal, mais vous pourriez devoir assumer une retenue d’impôt.
Application de la retenue d’impôt sur les retraits d’un FERR
Le retrait annuel minimal d’un FERR peut ne pas être suffisant pour permettre à certaines personnes de jouir d’une retraite confortable. Dans un tel cas, il est possible de retirer plus que le montant minimum, mais l’institution financière procédera alors à une retenue d’impôt sur l’excédent du retrait par rapport au retrait minimal. Les montants et taux sont les suivants :
Excédent du retrait par Pourcentage de retenue d'impôt Pourcentage de retenue
rapport au minimum sur le retrait du FERR d'impôt sur le retrait
du FERR (Québec)
Jusqu’à 5 000 $ 10 % 5 %
De 5 000 $ à 15 000 $ 20 % 10 %
Plus de 15 000 $ 30 % 15 %
Vous devez malgré tout déclarer la totalité de la somme que vous retirez en tant que revenu imposable; selon le montant total de votre revenu imposable et votre situation fiscale, votre impôt sur le revenu pourrait être plus élevé ou vous pourriez recevoir un remboursement.
Avantages et inconvénients du FERR
Comme nous l’avons indiqué plus haut, si vous avez de l’épargne dans un REER, vous ne disposez en réalité que de deux options lorsque vient le temps de prendre votre retraite et d’utiliser cette épargne pour vous assurer un revenu de retraite : convertir votre REER en FERR ou utiliser ces fonds pour acheter une rente.
Le principal avantage d’une rente est la tranquillité d’esprit de savoir que vous recevrez un montant prédéfini pendant une durée convenue (généralement le reste de votre vie). Certaines rentes prolongent les paiements jusqu’au décès du conjoint survivant, tandis que d’autres garantissent le versement du solde du capital de la rente (ce qu’il reste de la somme initialement versée pour acquérir la rente) à vos héritiers si vous décédez avant d’avoir reçu toute cette somme.
Il existe cependant de bonnes raisons pour expliquer pourquoi le FERR tend à être plus populaire que la rente chez les titulaires de REER. Par exemple :
Une souplesse accrue : vous avez votre mot à dire sur les placements dans lesquels votre argent est investi. Comme on vit plus longtemps que jamais, vous pourriez souhaiter qu’une partie du portefeuille de votre FERR soit constituée de placements offrant un meilleur potentiel de croissance et que le reste soit affecté à des placements plus sûrs, comme des obligations. En fin de compte, un FERR vous laisse plus de marge de manœuvre.
Un potentiel de croissance supérieur : dans un fonds enregistré de revenu de retraite, vos placements continuent de croître à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vous les retiriez. Cette faculté, combinée à la possibilité d’investir dans des actions offrant un potentiel de croissance élevé, peut vous aider à faire durer votre épargne plus longtemps. Bien sûr, les placements plus risqués (comme les actions) peuvent aussi vous faire perdre de l’argent.
Un héritage potentiellement plus important : avec une rente, les versements prennent en général fin au décès du conjoint survivant, alors qu’avec un FERR, les placements restant au décès du titulaire peuvent être partagés entre ses bénéficiaires (même s’il peut y avoir certaines obligations fiscales pour la succession).
Tirez le maximum de votre FERR
La plupart des gens ont plusieurs sources de revenus de retraite, et celles-ci ne sont pas nécessairement toutes accessibles au même moment (par ailleurs, vous pouvez avoir intérêt, d’un point de vue fiscal, à échelonner le plus possible le versement de vos revenus de retraite).
Par exemple, vous pourriez compter sur un revenu de retraite provenant d’un REER personnel que vous transférerez dans un FERR, ainsi que sur des revenus provenant du régime de retraite d’une entreprise, du Régime de pensions du Canada (RPC) ou, au Québec, du Régime de rentes du Québec (RRQ), et de la Sécurité de la vieillesse (SV).
Une stratégie pourrait être de commencer à retirer un revenu de votre FERR un peu avant de commencer à en recevoir des autres sources de revenu de retraite. Cela vous permettrait de retarder le versement des prestations du RPC ou du RRQ et de la SV, avec pour effet de bonifier les montants que vous recevrez durant le reste de votre vie. Apprenez-en plus sur le bon moment pour commencer à toucher des prestations du RPC ou du RRQ.
Les stratégies suivantes pourraient vous aider à tirer le maximum de votre FERR :
Vous pouvez faire durer votre épargne plus longtemps et réduire votre facture fiscale dans les premiers temps en fondant le montant minimal des retraits de votre FERR sur l’âge de votre conjoint ou conjointe, s’il ou elle est plus jeune que vous. Sachez toutefois que vous ne pourrez pas changer votre décision, une fois celle-ci prise.
Si vous nommez votre conjoint ou conjointe « rentier successeur » de votre FERR, celui-ci lui sera transféré à votre décès sans aucun impôt successoral, et les paiements pourront continuer sans interruption.
Si vous n’avez pas de conjoint ou de conjointe, nommez un bénéficiaire pour votre FERR, ce qui permettra de maintenir les placements qui y sont détenus en dehors de votre succession. Cette option présente plusieurs avantages, à commencer par celui d’éviter des frais d’homologation.
Les retraits d’un FERR sont admissibles au crédit d’impôt pour revenu de pension jusqu’à concurrence de 2 000 $, ce qui pourra contribuer à réduire le montant total de votre facture fiscale.
Vous pouvez choisir une fréquence de réception des versements adaptée à votre budget, par exemple, hebdomadaire, mensuelle ou trimestrielle.
Même si vous ne pouvez pas cotiser à un FERR (et devez cesser de cotiser à votre REER lorsque vous atteignez 71 ans), vous pouvez toujours cotiser au REER de votre conjoint ou conjointe.
Si vous n’avez pas besoin de la totalité du montant des retraits minimaux de votre FERR, vous pouvez réinvestir l’excédent dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).
Prévoyez la conversion de votre REER en FERR
Il est vraiment important de prévoir suffisamment tôt l’établissement d’un FERR. Posez-vous notamment les questions suivantes :
- Les retraits minimaux de mon FERR seront-ils suffisants pour m’aider à financer ma retraite?
- Comment les retraits du FERR s’inscriront-ils dans l’ensemble de mes sources de revenus de retraite?
- Vais-je rester avec la même institution financière ou la changer?
- Faudrait-il modifier la répartition des placements dans le portefeuille de mon FERR?
- Qui vais-je désigner comme bénéficiaire?
Votre conseiller ou conseillère IG saura vous aider à répondre à toutes ces questions; il ou elle pourra aussi veiller à ce que le moment choisi pour établir votre FERR et la répartition de vos placements dans celui-ci s’inscrivent bien dans votre plan financier global.
Si vous approchez de la retraite, appelez votre conseiller ou conseillère IG pour parler de l’établissement d’un FERR et de la manière d’en tirer le maximum. Si vous n’avez pas de conseiller ou conseillère IG, vous pouvez en trouver un ou une ici.
Ce contenu, rédigé et publié par IG Gestion de patrimoine, contient des renseignements de nature générale seulement. Son but n’est pas de vous inciter à acheter ou à vendre des produits de placement précis, ni de vous fournir des conseils juridiques, fiscaux ou de placement. Il convient d’obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle auprès d’un conseiller ou d’une conseillère d’IG Gestion de patrimoine.
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