Elles constituent également des actifs de choix pour ceux et celles qui comptent sur leurs placements pour leur procurer un revenu (à la retraite, par exemple). C’est pourquoi les obligations font partie d’une catégorie de placement aussi connue sous le nom de titres à revenu fixe.
Une obligation est ni plus ni moins un prêt qui est consenti à l’entité qui l’émet (l’émetteur de l’obligation). En contrepartie du montant prêté, l’émetteur verse des intérêts à intervalles réguliers pour toute la durée de l’obligation, et ce, jusqu’à la date d’échéance où il rembourse le montant prêté.
Les émetteurs d’obligations peuvent être des sociétés de divers secteurs, dont les communications (Bell Canada, par exemple), l’énergie (Enbridge), les services financiers (Sun Life), la vente au détail (Loblaw) et les infrastructures (Hydro One). Les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux sont également des émetteurs d’obligations.
La différence principale entre une obligation et une action vient du fait qu’une obligation constitue un prêt à une société (ou un gouvernement) tandis qu’une action représente une participation dans une société.
Quel est le mode de fonctionnement des obligations canadiennes?
Lorsque vous investissez dans des obligations, vous prêtez un montant donné à un émetteur pour une durée déterminée. En contrepartie, l’émetteur vous verse des intérêts à intervalles réguliers à un taux convenu, en plus de vous rembourser la totalité du montant prêté à la date d’échéance de l’obligation.
Le taux d’intérêt d’une obligation est établi en fonction de la cote de crédit qui lui a été attribuée. Les obligations gouvernementales sont généralement considérées comme étant des placements sûrs, contrairement aux obligations de pacotille ou à rendement élevé. Dans l’ensemble, le taux d’intérêt varie en fonction du risque. Il sera plus bas pour une obligation sûre et plus élevé dans le cas d’une obligation plus risquée.
Il existe plusieurs raisons d’inclure des obligations dans un portefeuille.
- De fait, elles sont une source de diversification et tendent à protéger les portefeuilles contre les effets d’un repli boursier.
- Elles sont habituellement moins risquées qu’un bon nombre d’autres placements, dont les actions.
- Vous recevez des versements d’intérêts à intervalles réguliers (appelés distributions) qui peuvent constituer une source de revenus.
Cependant, il est peu probable que vous ne vouliez investir que dans des obligations, surtout si vous avez l’intention de conserver vos placements longtemps. Habituellement, les obligations offrent des rendements à long terme nettement inférieurs à ceux des actions (titres de participation de sociétés) et d’autres options de placement. Si votre portefeuille est constitué uniquement d’obligations, votre actif pourrait ne pas croître au même rythme que l’inflation. Les obligations sont idéales pour vous procurer un revenu et équilibrer le risque dans votre portefeuille.
Comment investir dans des obligations
Voici quelques façons d’investir dans des obligations :
Obligations individuelles : Il est possible d’acheter une obligation directement auprès de son émetteur (gouvernement ou société) par l’entremise d’un service de conseils financiers ou de courtage. Vous pourriez devoir verser une commission à l’achat et si vous vendez l’obligation avant la date d’échéance.
Fonds communs de placement d’obligations : Un fonds commun de placement est un produit d’investissement composé d’un éventail de plusieurs titres qui permet de procurer une diversification immédiate au portefeuille de placements. Ces titres sont choisis et gérés par des spécialistes en gestion de placement. Les fonds communs de placement d’obligations (aussi connus sous le nom de fonds de titres à revenu fixe) peuvent être composés de centaines d’obligations, ce qui permet de répartir le risque lié à la propriété d’une obligation. Il est possible d’investir dans des fonds communs de placement d’obligations concentrés dans différents secteurs, thèmes et régions, comme des fonds d’obligations nord-américaines ou mondiales (sans contrainte régionale), d’obligations à rendement élevé ou d’obligations vertes.
FNB d’obligations : Les fonds négociés en bourse (FNB) sont très similaires aux fonds communs de placement, en ce sens qu’ils se composent également d’un grand nombre de titres de placement. Cependant, ils se négocient en bourse, contrairement aux fonds communs de placement. Ils sont souvent conçus pour reproduire un indice donné, qui permet de mesurer le rendement d’un groupe d’actifs (par exemple, un indice des obligations canadiennes ou un indice des obligations de sociétés américaines à rendement élevé). C’est pourquoi les FNB d’obligations ne sont parfois pas gérés de façon professionnelle (sauf pour ce qui est du choix des actifs qui les composent) et que leurs frais de gestion sont souvent moins élevés que ceux des fonds communs de placement.
Il est possible de vendre des obligations avant leur date d’échéance, mais le montant remboursé pourrait être différent de celui qui a été investi au départ. Le montant reçu pourrait être supérieur ou inférieur, selon le cours de l’obligation sur le marché secondaire (le marché où les obligations se négocient).
Quels sont les risques d’investir dans les obligations?
Les obligations ne font pas exception et peuvent comporter des risques comme pour tout placement. L’émetteur d’une obligation pourrait se retrouver en défaut de paiement, auquel cas vous pourriez ne pas recevoir les versements d’intérêt, voire retrouver le montant que vous avez investi au départ.
Cependant, les probabilités qu’une telle situation se produise sont plutôt faibles, surtout si vous investissez dans des obligations gouvernementales de pays dont la cote de crédit est élevée (comme le Canada et les États-Unis) ou dans des obligations de sociétés de bonne qualité (obligations émises par de grandes entreprises bien cotées, de sorte qu’il est peu probable qu’elles tombent en défaut).
Par ailleurs, si vous optez pour des fonds communs de placement ou des FNB d’obligations, vous répartissez le risque parmi des douzaines, voire des centaines, d’obligations. Ainsi, si l’un des émetteurs fait défaut, vous en ressentiriez très peu les effets. Puisque les FNB d’obligations se négocient en bourse, leur valeur peut fluctuer (même si ces fluctuations sont habituellement moins fortes que celles des actions).
En somme, quand l’objectif est de préserver le montant investi au départ, les obligations sont considérées comme des placements peu risqués dans un portefeuille, tandis que les actions et les autres titres plus spéculatifs sont réputés plus risqués.
Or, les obligations peuvent poser un risque autre que celui de perdre votre investissement initial. Si vous choisissez d’investir dans des obligations très sûres, le taux d’intérêt que vous recevrez sera habituellement bas, de sorte que votre placement est susceptible de perdre de la valeur une fois que l’inflation est prise en compte. Chaque personne doit déterminer son appétit pour le risque et investir dans le type d’obligation dont le rendement répondra à ses besoins.
Comment les obligations génèrent-elles des revenus?
Les revenus des obligations proviennent des intérêts (appelés versements de coupons) qui sont habituellement versés chaque mois. Par exemple, si vous investissez 10 000 $ dans des obligations de sociétés qui versent un coupon de 5 %, vous recevrez 500 $ par année (ou 41,67 $ par mois). Ce montant vous sera versé jusqu’à la date d’échéance, moment auquel vous récupérez le montant que vous avez investi au départ.
La vente à profit de vos obligations avant la date d’échéance pourrait également vous procurer un revenu. La valeur des obligations évolue en direction opposée par rapport aux taux d’intérêt. Ainsi, leur valeur augmente lorsque les taux d’intérêt diminuent (lorsque les banques centrales prennent cette décision) et inversement. Si la valeur de vos obligations augmente, vous pourriez les vendre sur le marché secondaire.
Tout revenu que vous recevez est considéré comme étant un revenu d’intérêts ou comme un gain en capital (si vous vendez vos obligations à un prix supérieur au prix que vous avez payé à l’achat). Toutefois, si vous détenez vos obligations dans un compte enregistré comme un REER ou un CELI, votre revenu fructifiera à l’abri de l’impôt. Dans le cas d’un REER, tout retrait sera considéré comme un revenu imposable, ce qui n’est pas le cas d’un CELI dont les retraits sont libres d’impôt.
Les différents types d’obligations offertes au Canada
Obligations gouvernementales : Elles comprennent les obligations du gouvernement du Canada (généralement considérées comme étant les obligations les plus sûres au Canada), les obligations provinciales et les obligations municipales.
Obligations de sociétés de bonne qualité : Elles sont émises par des sociétés dont la cote de crédit est très élevée. Elles sont considérées comme étant des placements plutôt sûrs (plus que les obligations de pacotille, mais moins que les obligations gouvernementales) et leur taux d’intérêt reflète leur niveau de risque.
Obligations à rendement élevé ou obligations de pacotille : Elles sont émises par des sociétés dont la cote de crédit est inférieure à BBB, ce qui en fait un choix plus risqué, mais qui offrent généralement un taux d’intérêt plus élevé.
Obligations à coupons détachés ou obligations résiduelles : Elles sont formées de deux parties, le capital (leur valeur nominale) et l’intérêt versé. Ces deux parties peuvent être séparées. Ainsi, le coupon détaché donne droit aux versements d’intérêt de l’obligation et l’obligation résiduelle donne droit au remboursement du montant en capital à la date d’échéance.
Nouvelles émissions d’obligations : Ces obligations peuvent être achetées directement auprès de leur émetteur (gouvernements ou sociétés).
Obligations du marché secondaire : Ces obligations sont vendues sur le marché secondaire par les personnes qui les détiennent déjà. Les obligations du marché secondaire peuvent se négocier à un cours supérieur ou inférieur à leur valeur nominale (originale).
Les taux d’intérêt des obligations
L’importance des versements d’intérêts (le taux de rendement) que vous obtiendrez dépendra d’un certain nombre de facteurs, dont :
- le risque perçu d’un investissement dans l’obligation (les obligations gouvernementales sont habituellement plus sûres que les obligations de pacotille, par exemple);
- la conjoncture économique;
- la durée jusqu’à la date d’échéance de l’obligation;
- le taux du financement à un jour en vigueur.
Par exemple, à la fin de 2024, le taux sur cinq ans des obligations du gouvernement fédéral du Canada était tout juste en dessous de 3 %, alors que celui des obligations de sociétés de bonne qualité était plus près de 5 %. En comparaison, le taux d’intérêt de certaines obligations de pacotille se situaient dans les deux chiffres.
FAQ sur les obligations
Qu’est-ce que le taux d’une obligation?
Le taux d’une obligation correspond au rendement que vous obtiendriez en investissant dans une obligation. Le taux est établi en fonction du prix d’achat de l’obligation auquel s’ajoutent les versements d’intérêts (ou de coupon) reçus chaque année. Le taux d’une obligation fluctuera si le titre se négocie à un cours qui diffère de sa valeur nominale.
Qu’est-ce que le coupon d’une obligation?
Le coupon ou le versement du coupon d’une obligation correspond au montant de l’intérêt versé annuellement jusqu’à la date d’échéance de l’obligation et est présenté en pourcentage de la valeur nominale de l’obligation. Le coupon ne varie pas même si l’obligation se négocie à un cours supérieur ou inférieur (auquel cas, ce sera le taux d’intérêt qui fluctuera).
Quel est le montant minimal pour investir dans des obligations?
Habituellement, il faut investir au moins 5 000 $ dans les obligations gouvernementales et de sociétés, mais vous pouvez acheter des fonds communs de placement d’obligations pour seulement 500 $, alors qu’il n’y a aucun minimum pour investir dans des FNB d’obligations.
Qu’est-ce que la date d’échéance d’une obligation?
Il s’agit de la date à laquelle le montant que vous avez investi au départ dans une obligation vous sera remboursé. Toutes les obligations comportent une date d’échéance qui correspond habituellement à une période d’un an à plus de 20 ans à partir de la date d’émission. Normalement, plus la durée de la période est longue, plus l’intérêt qui est versé est élevé.
Puis-je détenir des obligations dans mon REER?
Oui, les obligations gouvernementales et les obligations de sociétés peuvent être détenues dans tous les comptes enregistrés auprès du gouvernement, comme les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER), les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI), les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE), les régimes enregistrés d’épargne-invalidité (REEI) et les comptes d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP).
Qu’est-ce que la valeur nominale d’une obligation?
La valeur nominale d’une obligation correspond à sa valeur au moment de son émission et au montant que l’émetteur remboursera à l’échéance. Une obligation peut se négocier à un cours supérieur ou inférieur à sa valeur nominale, mais la valeur nominale ne change pas.
Qui est l’émetteur d’une obligation?
L’émetteur est l’entité qui vend l’obligation pour mobiliser des capitaux. Au Canada, il peut s’agir du gouvernement fédéral, d’un gouvernement provincial ou municipal ou d’une société.
Qu’est-ce qu’une obligation de bonne qualité?
Ces obligations sont émises par des sociétés (ou des gouvernements) qui ont obtenu la cote de crédit la plus élevée possible (habituellement de BBB et plus, selon l’agence d’évaluation du crédit). Elles sont généralement considérées comme des placements sûrs, mais elles offrent des rendements inférieurs à ceux des obligations à rendement élevé (obligations de pacotille).
Qu’est-ce qu’une obligation de pacotille?
Aussi appelées obligations à rendement élevé, ces obligations ont obtenu une cote inférieure des agences d’évaluation du crédit (en général, car la probabilité de défaut de l’émetteur est plus élevée). Elles présentent donc un risque plus élevé que les obligations de bonne qualité, mais leur rendement est habituellement supérieur.
Quels sont les avantages d’intégrer les obligations à un portefeuille?
Les obligations peuvent procurer une certaine stabilité à l’ensemble de votre portefeuille, car leurs cours évoluent généralement en direction opposée de ceux des actions, et sont considérées comme plus sûres, dans l’ensemble. Les cours boursiers peuvent évoluer en dents de scie, mais vous pourrez toujours compter sur vos obligations pour vous procurer un revenu d’intérêts en plus de récupérer à l’échéance la totalité du montant que vous avez investi (à condition que l’émetteur ne tombe pas en défaut, ce qui est plutôt rare dans le cas des obligations gouvernementales et des obligations de bonne qualité).
Les obligations vous permettent de répartir le risque dans l’ensemble de votre portefeuille et d’atténuer les effets d’un repli boursier. Elles offrent également une meilleure protection contre l’inflation que les liquidités.
Par ailleurs, les obligations procurent un revenu stable, un élément qui peut être très important si vous êtes à la retraite. Une fois que vous avez cessé de cotiser à votre épargne-retraite et commencé à décaisser les fonds, le revenu provenant de vos obligations peut vous aider à couvrir vos dépenses mensuelles.
Le pourcentage d’obligations dans votre portefeuille variera selon votre tolérance au risque et votre horizon de placement (le temps qui s’écoulera avant que vous ayez besoin de retirer une partie de vos placements). Plus votre horizon de placement est lointain et plus votre tolérance au risque est grande, plus le pourcentage d’obligations de votre portefeuille sera faible.
Votre conseillère ou conseiller IG possède toutes les compétences requises pour bâtir un portefeuille qui tient compte de votre tolérance au risque et de votre horizon de placement et pour vous recommander les produits de placement en obligations qui vous conviennent et qui vous aideront à atteindre vos objectifs financiers, comme des fonds communs de placement d’obligations. Vous pouvez également lui faire confiance pour surveiller en tout temps votre portefeuille afin qu’il demeure arrimé à votre plan financier.
Consultez votre conseillère ou conseiller IG au sujet du rôle que les obligations jouent dans votre portefeuille. Si vous n’avez pas de conseillère ou conseiller IG, vous pouvez en trouver une ou un ici.
Ce contenu, rédigé et publié par IG Gestion de patrimoine, contient des renseignements de nature générale seulement. Son but n’est pas de vous inciter à acheter ou à vendre des produits de placement précis, ni de vous fournir des conseils juridiques, fiscaux ou de placement. Il convient d’obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle auprès d’un conseiller ou d’une conseillère d’IG Gestion de patrimoine.
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