Créer une communauté de femmes entrepreneures

« Vous connaissez ce mème - j'ai l'impression qu'il a beaucoup circulé l'année dernière - selon lequel derrière chaque femme prospère, il y a une conversation de groupe qui jaillit à 2 heures du matin », demande Paulina Cameron, cheffe de la direction de l’organisme Le Forum.

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« C’est tellement vrai, insiste Paulina Cameron. Mes amies n’habitent pas toutes dans le même pays, voire dans le même fuseau horaire, ce qui est pratique dans le fond, parce qu’il y a toujours quelqu’un de disponible. Mais c’est pendant ces moments-là [le clavardage avec des amies] que je suis réellement confrontée à qui je suis, à mes forces et à mes valeurs. C’est là qu’on m’encourage à passer à l’action, à saisir les occasions. C'est là où je peux me réfugier dans les moments difficiles et elles sont là, elles me parlent de mille et une choses. Ce sont elles qui me gardent dans l’honnêteté, ce qui est très important. Elles me rappellent de ne pas trop en faire et me disent : « Hé, tu te souviens de la fois où tu... La dernière fois que tu as dit oui à toutes ces propositions et comment tu t’es sentie après coup? » Ce sont les meilleures personnes pour nous soutenir, celles qui disent : « Vas-y, fonce. Nous serons là et nous t’appuierons quoi qu'il arrive. » C'est extrêmement précieux parce qu'on peut être à la fois vulnérables et vues, et nous voulons toutes être vues et connues. Et c'est là que cela peut vraiment se produire. Et je pense que pour moi, le fait que ce soit un groupe de femmes ambitieuses, intelligentes et extraordinaires qui le fassent aussi est très puissant. »

Cameron décrit un clavardage avec ses amies, mais elle pourrait tout aussi bien avoir décrit le soutien et l’accompagnement que les femmes obtiennent auprès de l’organisme Le Forum – un organisme national qui forme, accompagne, valorise et met en relation les femmes entrepreneures.

En tant que cheffe de la direction du Forum, Paulina Cameron affirme que les mêmes principes guident l'organisme depuis sa création il y a 21 ans : faire confiance aux femmes, croire en leurs visions et avoir foi aux changements qu'elles peuvent apporter à leur famille, à leur communauté et à l'économie lorsqu'elles disposent des ressources et des relations dont elles ont besoin pour réussir.

Paulina Cameron se joint à l’animatrice Manjit Minhas dans le cadre du premier épisode de la troisième saison de la série de balados A Wealth of Women’s Stories, présentée par IG Gestion de patrimoine. Elle parle de leadership et de son rôle de cheffe de la direction de l’organisme Le Forum. Paulina Cameron a remporté de nombreux prix et son milieu lui a rendu hommage en la sélectionnant pour figurer sur la liste du « Business in Vancouver's top 40 under 40 ». Par ailleurs, elle a été nommée l’une des femmes les plus influentes de la Colombie-Britannique dans le domaine de la finance par BCBusiness.

Selon elle, il est très important de faire la promotion des femmes et de les soutenir.

« Les personnes qui font la promotion des femmes, ce sont celles-ci qui parlent de vous dans votre dos, mais en bien. Ce sont celles qui, devant une occasion qui se présente ou en réponse à une demande de recommandation, s’empressent de vanter vos qualités et vos compétences. »

Manjit opine et confie que, même pour elle, « il est difficile de se mettre en avant ».

Peu importe qui vous êtes, il est difficile de lever la main, souligne Manjit Minhas. « Oui, il est difficile, même pour moi, de lever la main et de dire que je voudrais m’asseoir à cette table ou participer à tel ou tel projet. »

Paulina Cameron abonde dans le même sens car, dit-elle, même une personne aussi accomplie que Manjit Minhas le ressent.

« Même Manjit a parfois l’impression de ne pouvoir lever la main dans certains cas. Et c’est pourquoi il y a tant à faire pour se soutenir mutuellement. Et je pense que même si cela peut paraître un peu bête, il faut s’encourager en demandant : “Y avez-vous pensé ? Avez-vous pensé de lever la main dans cette situation?” »

Lorsqu’il est question de partage d’inspiration et de soutien mutuel, Paulina Cameron fait preuve d'un réel savoir-faire. Son livre, Canada's 150 Women : Conversations with Champions, Leaders and Luminaries, fait honneur aux récits et aux parcours des femmes et fait suite à des entretiens avec des rectrices, des cheffes d'entreprise, des athlètes de renom et d'anciennes premières ministres fédérale et provinciales.

« J'ai vraiment cherché à poser des questions différentes de celles que l'on se pose habituellement, déclare Mme Cameron. Je voulais exposer la complexité et la plénitude qui nous habitent en tant qu'êtres humains et donner aux femmes l'occasion de le faire. »

Paulina Cameron indique que le livre était un moyen de s'assurer que les parcours de ces femmes fassent partie de notre histoire.

« Les femmes ont choisi de partager tant d'histoires qui m'ont semblé révélatrices », explique-t-elle.

Elle ajoute penser souvent à un récit en particulier, raconté par l’ancienne première ministre de l’Alberta, Alison Redford, la toute première femme à occuper ce poste.

« Avant qu'Alison Redford se lance en politique, elle adorait porter des cardigans et des blazers très colorés. Il en avait toujours été ainsi et cela était vraiment important pour elle, explique Mme Cameron. Or, le monde politique privilégie surtout le gris et le noir. En réfléchissant à son expérience, Alison nous a confié qu'elle se demandait à quel moment elle aurait pu porter de nouveau ces blazers colorés. »

Paulina Cameron estime que cette anecdote témoigne éloquemment de nos tentatives pour naviguer dans ces systèmes qui n'ont pas été bâtis ou conçus pour nous.

« Nous essayons de trouver un équilibre entre jouer le jeu pour y arriver et tout abandonner pour créer de nouveaux mondes et de nouvelles façons de faire, et nous nous retrouvons entre les deux, explique Mme Cameron. Il est difficile de trouver cet équilibre tout en restant vraies et authentiques », ajoute-t-elle.

Elle espère que les femmes seront inspirées et se reconnaîtront en partie dans les parcours présentés dans le livre.

« La lectrice va peut-être se dire : si cette femme a été capable de le faire, ou a pu vouloir le faire, je pourrais peut-être en tirer un peu plus de courage et de force pour le faire aussi », souligne Paulina Cameron.

Manjit avoue qu'elle s'identifie totalement à l'histoire du blazer, parce qu'elle a été confrontée à une situation semblable à l’émission Dragon's Den.

« J'ai dû me battre aussi à ce sujet, reconnaît Manjit. Comme à toutes celles qui m'avaient précédée au cours des 10 années antérieures, on m’a demandé de porter des tons neutres de noir, de blanc et de gris, et j'ai dit : “Non, je vais porter du rouge”. Et vous auriez dû voir leur tête! C'est intéressant de constater à quel point une chose qui peut sembler anodine ne l’est plus du tout quand y est soi-même confrontée. »

En toutes circonstances - dans son livre, dans le cadre des activités du Forum, et dans ses paroles – Paulina Cameron met l'accent sur la création d'une communauté et le soutien aux femmes.

« J'ai l'impression que nous avons vraiment créé une classe de maître pour rappeler aux femmes qu'elles n'ont pas à être seules pour résoudre ces problèmes, déclare Paulina Cameron. Et votre priorité, c’est de vous entourer des bonnes personnes. Trouvez vos alliés. Commencez quelque part. »

Vous pouvez écouter cet épisode ici ou sur votre appli de balados préférée.

Pour en savoir plus : ig.ca/femmes

*À noter : ces balados sont uniquement diffusés en anglais.

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