La semi-retraite est-elle stressante? Bien sûr, mais voici comment s’adapter.

Diminuer le stress est parfois plus important que d’augmenter ses revenus.

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Comme semi-retraité, j’adhère à la théorie selon laquelle il est parfois plus important de diminuer le stress que de maximiser ses revenus. Si vous êtes en semi-retraite et travaillez à la pige, comme c’est mon cas, vous pouvez vous retrouver à devoir équilibrer une multitude de clients et de demandes avec une quantité limitée de temps et d’énergie.

En cette fin d’été où l’automne annonce déjà ses couleurs, la gestion du stress est devenue un sujet de discussion courant avec mes clients. Étant donné la nature sporadique du travail à la pige, la plupart des rédacteurs et autres pigistes savent à quel point il est difficile de refuser un travail payant. J’ai vécu cette situation à mes débuts dans les années 1980, bien avant de parvenir à une certaine indépendance financière.

Cette fois-ci, cependant, j’ai le privilège de pouvoir choisir parmi les projets qui me sont proposés. Bien sûr, si je multiplie les refus, je cours le risque de perdre définitivement des sources de travail au profit d’un concurrent plus motivé (et probablement plus jeune). Il m’arrive donc d’accepter plus de travail en hiver, mais l’été, c’est une autre paire de manches. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes qui redoutent le long hiver savent à quel point la période entre le printemps et le début de l’automne est précieuse. Étant donné que plus on génère de revenus imposables, plus on paie d’impôt sur le total, tant au niveau de l’entreprise que personnellement, il convient parfois de refuser un contrat supplémentaire, surtout s’il engendre plus de stress.

Travailler moins, c’est payer moins d’impôt

J’ai même osé dire à certains clients : « Mon objectif est dorénavant de diminuer le stress, pas de maximiser les revenus imposables. »

Selon les chercheurs universitaires et auteurs de l’article The power of saying no, publié en 2020 dans la revue scientifique EMBO Reports, il est bénéfique de dire non, notamment pour gérer notre stress. À leurs dires, « Refuser un travail est un outil d’intégrité et une arme contre l’exploitation. Le “oui” devient une marchandise. Il y aura toujours des occasions [...] ».

Une autre façon d’envisager la question est d’examiner le sempiternel dilemme du temps contre l’argent. Il y a des années que j’ai lu le classique sur l’indépendance financière, Your Money or Your Life de Vicki Robin et Joe Dominguez (Penguin, 2008). Or, je n’ai jamais oublié le message que véhicule ce livre, à savoir que « le temps est l’énergie de la vie ». Lorsqu’on gagne de l’argent, on le fait en échangeant du temps ou, en fait, en renonçant à une partie de notre énergie vitale.

Par conséquent, si le travail de toute une vie nous a permis d’épargner suffisamment d’argent pour accumuler un pécule de retraite suffisant, il peut être nécessaire, à un moment donné, de s’arrêter et de dire « ça suffit » lorsqu’on nous demande de dépenser encore plus de notre énergie vitale.

Envisager la retraite progressive comme première étape

Il est vrai que toutes les personnes semi-retraitées ne sont pas des pigistes et ne peuvent donc pas bénéficier de cette flexibilité. Peut-être pourraient-elles ne travailler que trois ou quatre jours par semaine. Et dans l’ère post-COVID-19, la popularité croissante du travail à domicile, ou des arrangements hybrides, confère encore plus de flexibilité à nos horaires et à nos exigences professionnelles.

Il est plus probable qu’une personne semi-retraitée soit son propre patron ou travaille à temps partiel dans le cadre d’un ou deux contrats, tout en bénéficiant d’une combinaison de prestations d’État, de pensions d’employeur et de revenus de placement. Plus ces sources passives de revenus sont sûres, moins on sent l’obligation d’accepter un travail qui exige temps et énergie.

Aujourd’hui, mon activité principale, outre ma chronique Money Sense Retired Money, consiste à alimenter mon site web FindependenceHub.com. Si le « Hub », comme beaucoup de gens l’appellent, est une proposition commerciale, pour moi, il est aussi amusant et créatif et, j’aime à le penser, sert le public. En fait, j’écris parfois par pur plaisir plutôt qu’à des fins pécuniaires. C’est d’ailleurs ainsi que cette rubrique a vu le jour. En discutant avec un rédacteur en chef compréhensif, j’ai appris que nous partagions, en bonne partie, la philosophie de « diminuer le stress, ne pas maximiser les revenus ».

En toute spontanéité, j’ai rédigé une ébauche, juste pour le plaisir, afin de voir si le sujet pouvait faire l’objet d’une chronique. Ayant facilement atteint le nombre de mots alloués, même sans l’ajout habituel de commentaires de divers spécialistes, j’avais ma réponse.

Les adeptes du Hub savent que je m’efforce de publier un texte tous les jours ouvrables, 52 semaines par année. Je blogue sous mon propre nom une ou deux fois par semaine, et le reste du contenu provient d’auteurs invités ou de commanditaires. Cet été, j’ai commencé à me limiter à publier seulement quatre articles de blogue par semaine.

Mais ça ne ressemble pas tellement à une retraite, ni même à une semi-retraite, pourriez-vous penser.

Je suppose que c’est vrai, mais comme Mike Drak et moi-même l’avons écrit dans notre livre, Victory Lap Retirement (Milner, 2019), nous en sommes au stade où le travail est censé nous donner un sens et un but, et non plus générer des revenus. Il nous fournit une structure dépouillée sur laquelle nous pouvons accrocher toutes les autres activités de la semi-retraite.

L’artiste en herbe qui « s’achète du temps » pour peindre

Que la charge de travail consiste en des blogues ou des commandes de textes, il s’agit de gérer son flux de travail, son temps et son énergie. Dans notre livre, Drak et moi avons décrit un artiste qui utilisait l’expression « s’acheter du temps ». Cette personne, qui a jadis été mon voisin, avait un emploi de jour dans le domaine de la peinture commerciale, mais il aspirait également à devenir un peintre créatif, ce qu’il est finalement devenu à la retraite. Mais même pendant ses années de travail, il acceptait des projets commerciaux de plusieurs semaines bien rémunérés de manière à se constituer une épargne suffisante pour « arrêter » temporairement en vue de consacrer des mois à sa véritable passion, la peinture créative.

Dans mon cas, je prends rarement une semaine complète de congé, à moins de partir à l’étranger. Mais j’essaie de « m’acheter du temps » en me constituant une banque de blogues/chroniques, de sorte que j’ai rarement à travailler le soir ou le week-end. De cette façon, je ne ressens pas non plus le poids de l’échéance lorsque j’écris. C’est une question de rationner mon temps et mon énergie. En été, je m’efforce de terminer mon travail le vendredi à la mi-journée et ainsi avoir des week-ends de deux jours et demi.

Si on gère nos clients avec des échéances (les nôtres ou les leurs) suffisamment à l’avance, on devrait être en mesure d’équilibrer notre flux de travail et nos revenus, afin de pouvoir travailler une semaine de quatre jours (ou de quatre jours et demi).

Il peut arriver qu’un client offre un travail urgent à la dernière minute. Bien entendu, c’est à nous de décider si nous souhaitons l’accepter. L’avantage du travail à son compte, c’est qu’on peut toujours dire non et refuser de travailler plus. Vous vous souvenez que dire non, c’est gérer le stress?

Dans la mesure où on réduit notre stress et conserve un peu de notre énergie vitale, c’est une victoire. Dans la mesure où l’on a évité de payer des impôts sur des revenus supplémentaires qu’on n’a pas générés, c’est également une victoire. En tout cas, c’est une perte pour l’Agence du revenu du Canada.

Cet article a été rédigé par Jonathan Chevreau de MoneySense et sa diffusion a été autorisée par DiveMarketplace du réseau d’édition Industry Dive. Envoyez toute question sur les droits de reproduction à legal@industrydive.com.

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