Des erreurs financières courantes peuvent révéler des troubles cognitifs

Si une personne âgée autour de vous fait des choix financiers inhabituels, ce pourrait être le signe d’un début de perte de fonctions cognitives.

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Il est normal de ne pas nécessairement toujours être d'accord avec la façon dont vos proches vieillissants gèrent leur argent. Par contre, si votre mère flambe secrètement toute son épargne-retraite ou que votre père arrête de payer ses factures, vous ressentirez le besoin de savoir ce qui se passe au juste.

Les personnes aux premiers stades de troubles cognitifs peuvent faire des achats inusités, changer leurs habitudes de placement, commencer à stocker de l’argent comptant ou à accumuler des dettes, même si elles avaient sagement épargné toute leur vie.

Souvent, des comportements financiers étranges « seront bel et bien des signes avant-coureurs d’un trouble neurocognitif », confirme Gail Black-Elliott, cheffe du développement à la Société Alzheimer du Canada.

Bien entendu, ce ne sont pas tous les accrocs qui méritent notre attention (si la banque modifie son portail en ligne et que votre père ne s’y retrouve plus, il n’y a pas de quoi s’en faire). Cependant, s’il ne sait plus utiliser sa carte bancaire, il faut s’en soucier. « On parle ici de quelque chose que votre mère ou votre père savait faire couramment, et non de quelque chose qu’ils viennent tout juste d’apprendre », dit Mme Black-Elliott.

Avec près d’un demi-million de Canadiens qui souffrent d’un trouble neurocognitif, et plus de 930 000 autres cas prévus d’ici 2031, les proches ont un rôle important à jouer pour détecter la maladie à un stade précoce – et protéger les finances de leurs êtres chers. « Nous observons beaucoup plus de vulnérabilités financières chez les personnes âgées depuis 10 ans », souligne Christine Van Cauwenberghe, cheffe de la planification financière à IG Gestion de patrimoine.

Voici comment savoir si ces excentricités financières dénotent un problème de santé, et comment sécuriser les finances d’une personne âgée.

Finances et facultés cognitives

Gérer ses finances requiert de la mémoire et tout un éventail de compétences cognitives complexes, alors lorsque le cerveau présente des problèmes, certaines compétences simples que nous tenons pour acquises commencent à s’effriter. « Selon la forme que prend la maladie, différentes parties du cerveau seront affectées », précise Mme Black-Elliott.

La maladie d’Alzheimer touche la mémoire, de sorte que votre mère peut oublier ses mots de passe ou même comment se rendre à la banque. Une personne atteinte d’une autre forme de troubles neurocognitifs peut avoir de la difficulté à faire des calculs élémentaires ou à comprendre la taxe de vente. Certains troubles peuvent déclencher de la paranoïa ou de l’anxiété. On pourrait alors avoir affaire à une personne qui cache son argent ou l’entoure du plus grand secret.

Les personnes âgées sont également plus susceptibles d’être victimes d’escroquerie financière : les Canadiens de 60 à 70 ans ont perdu 94 millions de dollars par suite de ce type d’arnaque entre 2014 et 2017 seulement, selon le gouvernement du Canada. Un déclin cognitif peut les rendre très vulnérables, alors un être cher qui a été victime d’une fraude pourrait aussi être un signal d’alarme.

Parlez à votre conseiller financier familial

Heureusement, un conseiller fiable peut jouer un rôle dans la détection précoce d’un problème. Comme le conseiller connaît les moindres renseignements financiers de ses clients, il est souvent le premier à déceler des changements dans les habitudes de quelqu’un en matière d’argent.

Il est arrivé qu’un client âgé demande à son conseiller IG de procéder à un retrait important ou d’effectuer un placement risqué qui n’était pas dans son intérêt. « Nous refusons des instructions lorsqu’il est très clair que le client n’a plus toutes ses capacités, dit Mme Van Cauwenberghe. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’un billet du médecin pour déterminer si quelqu’un n’est plus apte à prendre des décisions. »

Le conseiller doit respecter les règles de confidentialité avec précaution, mais il peut appeler le mandataire désigné ou une personne à contacter en cas d’urgence s’il perçoit quelque chose a priori suspect. S’il croit qu’une personne âgée est peut-être victime d’une fraude financière, il peut demander au siège social d’en avertir les autorités.

Comment intervenir

Si vous soupçonnez les premiers stades d’un trouble neurocognitif, il est bon d’obtenir un diagnostic pour écarter d’autres causes (des médicaments et d’autres maladies peuvent causer des symptômes similaires à ceux des troubles cognitifs) et obtenir des soins et des conseils de santé afin de ralentir le déclin cognitif. Insistez auprès de l’être cher pour qu’il consulte son médecin de famille. S’il ne le fait pas, Mme Black-Elliott suggère d’en toucher un mot au médecin, qui peut alors encourager cette personne à venir le voir.

L’idéal serait d’avoir une procuration financière et de fixer des critères sur la façon de confier ses affaires financières à un tiers. Sinon, la personne âgée doit consulter un conseiller juridique et mettre en branle ce processus.

Si la maladie n’est pas découverte rapidement et que les erreurs financières – même involontaires – de votre proche continuent, son coussin de sécurité pourrait être compromis.

Quoi qu’il en soit, il est toujours avisé d’encourager vos êtres chers à mettre à jour leur testament et à prévoir une procuration bien avant que ne se présente un problème. Il est également bon de passer du temps avec eux pour suivre l'évolution de leur santé financière, physique, mentale et cognitive.

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