Si vous avez lu mon article précédent, vous connaissez déjà mon opinion sur l’épargne-retraite, qui devrait être la priorité des priorités. Or, selon une nouvelle étude menée par UNest, les parents d’enfants de 17 ans et moins auraient tendance, dans leurs décisions d’épargne, à donner la priorité aux besoins financiers de leur progéniture.
Premier constat : Les enfants avant tout
Sur l’ensemble des parents interrogés, 44 % disent que, s'ils ne pouvaient épargner que pour un seul objectif, l’avenir de leurs enfants serait en tête de liste. Seulement 18 % d’entre eux prioriseraient leur propre retraite. Si on examine uniquement les ménages à faible revenu, la proportion passe à 49 %, toujours en faveur des enfants, et ils ne sont plus que 9 % à faire de la retraite une priorité.
Deuxième constat : La confiance s’effrite (chez les mamans)
L’étude a aussi révélé que plus du quart des mères ne prévoient pas pouvoir payer les études de leurs enfants sans s'endetter, alors que seulement 13 % des pères font le même constat. Plus encore, 30 % des pères se disent extrêmement confiants de pouvoir financer les études postsecondaires sans faire d’emprunt, contre seulement 13 % du côté des mères.
Troisième constat : La COVID change nos priorités
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, 57 % des pères et 46 % des mères indiquent que la COVID-19 les a davantage incités à épargner pour l'avenir de leurs enfants.
De plus, 93 % des parents interrogés ont affirmé être prêts à se sacrifier pour offrir un meilleur avenir financier à leur descendance.
Les parents préfèrent maintenant offrir de l’argent plutôt que des jouets, des vêtements et d’autres cadeaux à leurs enfants à Noël, et près de la moitié estiment que les cotisations à un fonds d’études seraient vraiment un plus beau cadeau à leur offrir.
Conclusion générale : Les enfants sont au cœur de notre avenir
Il ressort de cette étude que la pandémie a entraîné un changement radical dans nos priorités financières, et a fait passer les enfants avant tout.
Mais est-ce une bonne chose?
Impossible d’emprunter pour vivre à la retraite
Bien sûr, nos enfants trônent au premier rang dans presque tous les aspects de notre vie. Mais doivent-ils pour autant prendre le dessus sur nos finances?
Il y a toujours moyen de faire des emprunts pour payer l'université, le mariage ou encore des rénovations de la maison. La seule exception : la retraite.
Favoriser l'avenir de vos enfants au détriment du vôtre revient à mettre de côté votre épargne-retraite, ce qui pourrait vous empêcher de parvenir à l’autonomie financière. Et vous devrez alors espérer que votre enfant, une fois diplômé et sans dette d’études, obtienne un bon emploi et s’achète une belle maison, car un jour vous n'aurez peut-être d'autre choix que de vous retrouver sous son toit.
S’inspirer des mesures de sécurité aérienne
Je martèle ces mots jusqu’à en perdre le souffle : suivez les consignes des agents de bord. Avant le décollage en avion, on vous explique qu'en cas de décompression, vous devrez mettre votre propre masque à oxygène avant d'aider les autres à mettre le leur.
La logique est la même pour votre avenir financier! Épargnez pour vous avant d’épargner pour votre progéniture.
Quand vous aurez atteint l’autonomie financière, remboursé vos dettes, et payé intégralement votre maison, et que vous vivrez une belle retraite, il sera toujours temps d’aider vos enfants à rembourser leurs prêts ou à contribuer à leur mise de fonds hypothécaire avec l’argent que vous aurez économisé.
L’idée est d’atteindre d’abord votre propre autonomie financière.
À retenir :
Ne laissez pas la peur et l'incertitude dicter vos plans financiers.
Cette étude révèle également que les personnes qui font appel aux services de conseillers font état d’une sécurité financière accrue, et se disent plus confiantes et ont une meilleure idée de leurs finances que les gens qui ne le font pas. Si vous travaillez avec un conseiller financier et avez mis en place un plan pour l’avenir, n’y dérogez pas. Si vous n’avez pas de plan, examinez les programmes qui vous permettent de faire une pierre deux coups, soit économiser pour les études de vos enfants et payer moins d’impôt. Et si vous avez des doutes sur votre avenir financier, il est peut-être temps de demander l’aide d’un conseiller financier ou d'obtenir un deuxième avis.
Cet article a été écrit par Eric Brotman de Forbes et a été légalement autorisé par le réseau des éditeurs Industry Dive. Si vous avez des questions sur les licences, écrivez à legal@industrydive.com.