Qui est admissible ?
Que vous soyez un employé à temps plein ou à temps partiel, vous pourriez être admissible aux déductions fiscales liées au télétravail si vous répondez à certains critères.
Pour cela, vos dépenses attribuables au télétravail ne doivent pas avoir été remboursées par votre employeur et vous devez avoir travaillé à la maison au moins 50 % du temps, durant au moins 4 semaines consécutives dans la dernière année en raison de la COVID-19.
Méthode simplifiée ou détaillée ?
Si vous êtes admissible aux déductions fiscales, deux options s’offrent à vous : la méthode à taux fixe temporaire et la méthode détaillée.
Si vous choisissez la première méthode, la plus simple, « vous pouvez déduire vos dépenses à hauteur de 2 $ par jour de travail à domicile, pour un maximum de 200 jours (donc jusqu’à 400 $) — et ce, sans devoir fournir un formulaire signé par votre employeur ou des reçus attestant vos dépenses », souligne Josée Cabral, spécialiste supérieure de l’impôt chez H&R Block.
Si vous optez plutôt pour la méthode détaillée, vous devez vous munir de plusieurs pièces justificatives, y compris les reçus de vos dépenses (par exemple, vos factures d’électricité et d’Internet) ainsi que les formulaires T2200S (fédéral) et TP-64.3 (provincial) dûment signés par votre employeur, note Mme Cabral. Il faudra ensuite calculer le montant que vous pouvez déduire sur les formulaires T777S (fédéral) et TP-59.S (provincial), en fonction de plusieurs renseignements, dont la superficie totale de votre résidence, celle de votre espace de travail et le nombre d’heures travaillées par semaine.
Il n’y a pas une méthode meilleure que l’autre, rappelle Mme Cabral. « La meilleure option dépend de la situation de chaque personne, selon que vous êtes colocataire, un enfant qui habite encore chez ses parents ou un propriétaire, par exemple », note la spécialiste.
L’outil en ligne de Revenu Québec vous permet de déterminer la méthode qui correspond le mieux à votre situation.
Si vous êtes en colocation…
Le télétravail en colocation est un cas de figure particulier, soulève Mme Cabral. « Si vous choisissez la méthode de calcul détaillée, et que vos factures d’Internet et d’électricité sont partagées entre les colocataires — et qu’elles ne sont pas à votre nom —, il faut alors qu’il y ait une entente écrite très explicite par rapport à combien paie chaque personne par mois », explique-t-elle.
Et l’important demeure que les dépenses déclarées soient raisonnables. Mme Cabral rappelle qu’il « ne faut pas que la somme des dépenses déclarées par chaque colocataire soit supérieure à la dépense réelle. C’est très important en cas de vérification fiscale. »
Locataire ou propriétaire ?
Les dépenses admissibles ne sont pas tout à fait les mêmes selon que vous êtes locataire ou propriétaire.
« Alors qu’un locataire a le droit de déduire une portion de son loyer payé, le propriétaire ne peut pas déduire son hypothèque ou son intérêt payé sur l’hypothèque, explique Mme Cabral. Le propriétaire (comme le locataire) qui choisit la méthode détaillée peut déduire d’autres dépenses, comme celles liées à l’Internet, à l’électricité, au téléphone ou aux fournitures de bureau. »
Pour connaître le détail des dépenses admissibles, vous pouvez consulter le site de l’Agence de revenu du Canada.
Le télétravail depuis un chalet
Certaines personnes ont profité du travail à distance pour le faire, tantôt depuis leur résidence principale, tantôt depuis une résidence secondaire — comme un chalet. « Dans ce cas, la déduction doit tenir compte du temps que vous avez passé dans les deux lieux. Il faut calculer, au prorata, la superficie des deux endroits et le temps qu’on y a passé », souligne Mme Cabral.
L’experte donne l’exemple d’une personne qui aurait fait du télétravail durant neuf mois dans un logement à Montréal, puis pendant trois mois dans un chalet à l’extérieur. Dans ce cas, on calcule séparément les dépenses à déduire (au prorata de l’espace et de la durée d’utilisation) pour chaque lieu, puis on les additionne.