Le réchauffement climatique coûtera plus cher au Canada que la pandémie

L’un des plus grands assureurs du monde affirme que le Canada sera plus pauvre de plus de 100 milliards $ d’ici 2050 si le monde ne travaille pas plus fort pour lutter contre les changements climatiques.

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Cette baisse prévue du PIB est beaucoup plus élevée que l’impact économique que la pandémie de COVID-19 devrait avoir sur le produit intérieur brut du pays, a déclaré Jérôme Haegeli, économiste en chef de Swiss Re, une multinationale qui assure les compagnies d’assurance, les grandes entreprises et les gouvernements.

« C’est énorme », a déclaré M. Haegeli, depuis Zurich jeudi.

Swiss Re a étudié la situation dans 48 pays, ainsi que l’Amérique du Nord et l’Union européenne dans son ensemble, pour tenter d’évaluer les impacts économiques du changement climatique selon différents scénarios.

Si les températures augmentent d’environ 2,6 degrés Celsius, le scénario le plus probable dans le cadre des politiques climatiques actuelles, l’économie mondiale peut s’attendre à une baisse du PIB de 10 % au cours des 30 prochaines années, selon l’étude.

Au Canada, la baisse serait d’environ 7 %. Compte tenu de la taille de l’économie, cela signifie que le pays serait plus pauvre d’environ 140 milliards $ de plus qu’il ne le serait s’il n’y avait pas de changement climatique.

C’est presque autant que le déficit fédéral prévu pour cet exercice, d’un peu moins de 155 milliards $.

Les coûts proviendraient de la réduction de la production agricole, des effets sur la santé humaine, de la baisse de la productivité du travail, des conséquences de l’élévation du niveau de la mer, des pertes touristiques et de l’augmentation de la demande énergétique des ménages.

Même si le monde est en mesure de ramener le réchauffement climatique à l’intérieur de la limite de deux degrés proposée par l’Accord de Paris, l’étude conclut que le recul économique serait toujours d’environ trois pour cent, soit environ 600 millions $, au Canada.

« (Le changement climatique) est le risque numéro un. Il n’y a aucun doute à ce sujet », a déclaré M. Haegeli.

La bonne nouvelle, c’est que Swiss Re conclut que le Canada est le cinquième meilleur pays au monde en matière de résilience. Cela est dû à la latitude nordique et à l’économie et aux infrastructures avancées du pays.

Le rapport de la multinationale intervient à l’occasion du jour de la Terre et de l’ouverture du sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le Canada augmentait son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à au moins 40 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. L’objectif précédent établissait la cible à 36 % de réduction.

Plus de transparence

Outre les mesures qui réduisent directement les émissions, les gouvernements et les entreprises doivent être beaucoup plus ouverts quant à leur exposition aux risques climatiques, a suggéré M. Haegeli. De nombreuses entreprises ont promis que leurs émissions nettes seraient réduites à zéro, mais peu ont expliqué comment elles y arriveraient.

« Il reste encore beaucoup à faire dans le secteur privé», a-t-il déclaré. Nous devons avoir des rapports plus réguliers sur la manière dont les entreprises privées vont atteindre leurs objectifs climatiques. »

Les entreprises doivent également publier plus d’informations sur la manière dont la lutte contre le changement climatique affectera leurs activités, a-t-il fait valoir. Le rapport conclut qu’une taxe sur le carbone de 125 $ la tonne réduirait de 60 % les revenus du secteur énergétique nord-américain.

M. Haegeli a affirmé que le monde devait s’habituer à prendre en compte le climat dans toutes ses décisions.

« Vous devez intégrer le changement climatique dans l’équilibre des finances publiques. »

La Presse Canadienne

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