La Banque du Canada travaille sur la mise en place d’un système d’obligations vertes présenté par Ottawa dans son budget présenté le mois dernier. Le gouverneur de la banque du Canada, Tiff Macklem, a laissé entendre que l'institution pourrait faire l’acquisition de certaines de ces obligations, sous certaines conditions.
Alex Speers-Roesch, responsable des opérations antipétrolières chez Greenpeace Canada, a affirmé que la banque centrale devrait s’impliquer davantage dans le marché pour promouvoir les initiatives vertes, comme a décidé de le faire la banque centrale de l’Allemagne récemment.
Des initiatives comme les obligations vertes, par exemple.
«Les banques centrales ont un énorme pouvoir dans ces situations, a soutenu M. Speers-Roesch. Il est important de vérifier les investissements faits par les banques centrales pour s’assurer qu’elles financent des projets qui permettent d'accélérer notre transition écologique plutôt que de la ralentir.»
Greenpeace demande que la lutte aux changements climatiques soit inscrite dans le mandat de la Banque du Canada, lorsqu’elle définira ses nouvelles orientations avec le gouvernement fédéral plus tard cette année.
Ces orientations sont renouvelées chaque cinq ans et elles déterminent les objectifs de la banque. Depuis les années 1990, ces objectifs impliquent notamment la conservation d'un taux d’inflation annuel de deux pour cent.
Le gouvernement libéral prévoit rendre disponibles des obligations vertes jusqu’à concurrence de cinq milliards de dollars au cours de l’année fiscale en cours, qui s’est amorcée en avril.
M. Macklem a indiqué jeudi qu’il s’attend à un fort intérêt de la part des investisseurs.
Il a aussi laissé entendre que la Banque du Canada, qui émet les obligations fédérales, pourrait explorer la possibilité de s’en procurer, tout dépendant de son programme d’achat.
«Je peux concevoir que ces obligations pourraient faire partie de notre propre portefeuille lorsque le programme sera en place», a expliqué M. Macklem.
Les libéraux veulent également mettre en place des obligations sociales, dont les fonds iront à des causes précises, comme les services de garde et les programmes visant à réduire l’itinérance.
La popularité des obligations a explosé durant la pandémie, puisque le contexte économique a mis en lumière plusieurs inégalités sociales.
«Les gens ont pris connaissance de toutes les inégalités sociales présentes dans le monde et ont réalisé que nous devons mettre plus d’argent pour les réduire», a mentionné Alison Babbit, une associée de la firme Norton Rose Fulbright.
La clé pour les banques est de préciser où est utilisé l’argent amassé lors de la vente des obligations, d’expliquer quel sera le taux de rendement et de les séparer clairement d’autres investissements.
Jordan Press, La Presse Canadienne