La saga des droits de douane crée des remous sur les marchés
La semaine a commencé de manière chaotique, la Maison-Blanche qualifiant d’abord la possibilité d’une pause tarifaire de 90 jours de « fausse nouvelle », pour ensuite confirmer celle-ci deux jours plus tard par la voix du président Trump lui-même. Ce dernier a exonéré les pays qui n’ont pas riposté, tout en augmentant les droits de douane sur les importations en provenance de la Chine à un taux astronomique de 125 %. Des droits de douane généralisés de 10 % restent en place, mais ce recul a donné aux marchés le soulagement qu’ils cherchaient désespérément. Cette succession d’événements a entraîné la fluctuation intrajournalière la plus importante des places boursières depuis la crise de Lehman Brothers en 2008, montrant à quel point les marchés réagissent de manière extrême dans un tel environnement.
En coulisses, le marché obligataire a discrètement signalé son inconfort, le taux des obligations du Trésor à 10 ans augmentant pendant que les actions chutaient en début de semaine. Certains ont pointé du doigt la Banque populaire de Chine ou l’influence du Parti communiste comme étant la source de ces mouvements inhabituels sur le marché obligataire. Ce récit est populaire et peut-être en partie vrai, mais il ne faut pas non plus sous-estimer la capacité de nos propres fonds spéculatifs bien connus à se créer eux-mêmes des ennuis. Quoi qu’il en soit, l’inconfort du marché obligataire américain a ajouté une couche de tension à un marché déjà instable.
Si la pause tarifaire de Trump a déclenché une réaction euphorique (les actions américaines ont enregistré leur troisième meilleur gain en une séance de l’histoire), les marchés se sont réveillés le lendemain matin avec la gueule de bois. L’anxiété liée aux droits de douane s’est apaisée dans l’immédiat, mais le point de mire s’est rapidement déplacé vers les incertitudes entourant la prochaine saison des bénéfices et le fait que la crise tarifaire n’est pas vraiment terminée. Heureusement, les données sur l’inflation de jeudi matin ont offert un certain répit : l’indice des prix à la consommation américain (une mesure de l’inflation) a enregistré -0,1 % sur un mois, au lieu de la hausse prévue de 0,1 %, ce qui a considérablement atténué les craintes de stagflation.
Il semble que la volatilité du marché soit loin d’être terminée. L’imprévisibilité notoire des politiques du président Trump a continué d’exacerber les mouvements de prix à court terme, maintenant les opérateurs sur le qui-vive. Cependant, sous ces turbulences de surface se cachent des opportunités : bien qu’à court terme, d’autres surprises soient possibles, les perspectives à long terme restent positives, surtout si des mesures de soutien comme des réductions d’impôts se concrétisent et que des ententes commerciales commencent à prendre forme.
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