L’effet Trump se fait sentir
Cette semaine, tous les yeux étaient tournés vers la continuation de l’effet Trump. Malgré un indice des prix à la consommation (IPC) qui laisse maintenant entrevoir une baisse des taux en décembre, l’indice du dollar américain a poursuivi sa trajectoire haussière pour une septième semaine consécutive, du jamais vu depuis avril 2022. Le Bitcoin a continué son ascension pour se négocier aux alentours de 91 000 $US, non loin de son récent sommet. Les produits de base ont souffert d’un recul généralisé, à l’exception du baril de West Texas Intermediate, qui est resté stable. Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une suroffre de plus d’un million de barils en 2025, attribuable à un affaiblissement de la demande chinoise.
Les investisseurs considèrent avec prudence les indices d’un ralentissement de l’inflation et de baisses de taux, compte tenu des changements de politique du président élu Trump, qui pourraient relancer l’inflation durant l’année à venir. En éliminant la plupart des obstacles politiques, la victoire complète des républicains aux élections a donné à Trump une grande latitude pour mettre en oeuvre ses politiques économiques. La Réserve fédérale américaine (la Fed) pourrait alors avoir de la difficulté à justifier d’autres baisses de taux. Les marchés monétaires tablent actuellement sur des baisses de taux d’environ 19 points de base (0,19 %) pour décembre. La gouverneure de la Fed Adriana Kugler se montre prudente, en indiquant que toute nouvelle baisse de taux dépendrait de progrès durables contre l’inflation.
En Asie, les marchés boursiers ont connu plusieurs séances baissières consécutives, qui s’expliquent essentiellement par les pressions à la vente d’actions technologiques chinoises et la croissance incertaine du secteur. À la bourse de Hong Kong, un indicateur des entreprises technologiques chinoises a cédé plus de 20 % par rapport à son récent sommet, tandis que les fabricants de puces, notamment SK Hynix, ont nettement décliné. En Chine continentale, la nervosité régnait sur les marchés pendant que les investisseurs jaugeaient les nouvelles mesures de Beijing pour relancer l’économie. Beijing a en effet réduit les impôts pour les acheteurs d’habitations et les promoteurs, et comme l’ont prévu de nombreux observateurs dubitatifs du rebond chinois, le pouvoir central semble davantage préoccupé par l’immobilier et les investisseurs immobiliers que par la bourse.
Le billet vert a poursuivi sa hausse en gagnant près de 3 % ce mois-ci, grâce aux propositions de politiques mettant l’Amérique au centre de tout. Divers actifs ont fait les frais de cette hausse, dont l’or, qui s’est retrouvé à un creux de près de deux mois, et le yen, qui est descendu à son plus bas depuis juillet, alors que certains facteurs ont fait pencher la balance. L’euro et les devises des marchés émergents n’ont pas non plus été épargnés, l’euro ayant touché son point le plus bas en plus d’un an.
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