Les actions européennes profitent des politiques américaines
L’Europe se prépare à une importante augmentation des dépenses militaires, dans un contexte où les États-Unis renouvellent leurs pressions pour résoudre le conflit en Ukraine, et devant les propos du vice-président J.D. Vance, qui ébranlent les vieilles alliances européennes. Les actions du secteur de la défense ont bondi, notamment celle de Rheinmetall, qui a franchi un nouveau record avant de se replier quelque peu dans le courant de la semaine. La remontée des actions européennes s’est ainsi poursuivie, et la plupart des grands indices du Vieux Continent affichent une hausse de 10 % depuis le début de l’année, ce qui est énorme. Cet optimisme s’explique aussi par la rencontre du président Xi Jinping avec des dirigeants d’entreprises, dont Jack Ma, qui fait espérer des allégements réglementaires en Chine, ce qui est de bon augure pour les exportateurs européens.
Entre-temps, le marché en général a subi des vents contraires sous la forme de bénéfices mitigés et d’inquiétudes persistantes quant à la politique tarifaire du président Trump. Une vague d’annonces de résultats de sociétés n’a rien fait pour dissiper l’incertitude, d’autant plus que Walmart a perdu près de 6 % après avoir révisé à la baisse ses prévisions de bénéfices, vu les perspectives économiques moins favorables. Les autres titres du commerce de détail n’ont pas non plus été épargnés par les tensions commerciales et l’évolution des politiques économiques mondiales.
L’or a poursuivi sa chevauchée fantastique et a même établi un nouveau record grâce aux investisseurs en quête de sécurité face aux risques géopolitiques et à l’incertitude économique. Les taux des titres du Trésor et le dollar ont reculé lorsque le compte-rendu de la Réserve fédérale américaine (la Fed) a révélé une prudence accrue de la part des décideurs. Ceux-ci ont en effet reconnu que des progrès avaient été réalisés contre l’inflation, mais qu’il leur fallait davantage de preuves pour s’engager dans de nouvelles baisses de taux. La Fed a aussi noté la nature inflationniste des déportations massives et des tarifs mis de l’avant par le président Trump. La Fed a par contre laissé entendre qu’elle pourrait ralentir le rythme d’allégement du bilan qu’elle s’était constitué durant la pandémie, afin de ne pas ajouter aux tensions économiques. Les marchés en ont été reconnaissants.
Toute cette incertitude, de même que les nombreuses annonces de l’administration Trump, incitent la Fed à adopter une posture attentiste. Notons par ailleurs que ces développements affaiblissent le dollar américain, et renforcent par le fait même le dollar canadien. Nous sommes maintenant revenus aux niveaux de décembre 2024.
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