La politique a déjà pris le devant de la scène
L’année 2025 commence à peine et la politique occupe déjà le devant de la scène. Au Canada, la démission du premier ministre, Justin Trudeau, a fait du bruit dans les médias, mais elle a eu peu d’effet sur les marchés financiers. Bien qu’il soit tentant de spéculer sur l’incidence des changements politiques, les mouvements du dollar canadien continuent de dépendre de forces plus concrètes, notamment de l’écart entre les taux d’intérêt de la Banque du Canada et ceux de la Réserve fédérale américaine. L’inflation et la croissance économique étant plus faibles au pays, il est probable que la Banque du Canada continuera de réduire les taux d’intérêt plus énergiquement que la Fed. En raison de cette divergence, des pressions baissières continuent de peser sur le dollar canadien, qui devrait atteindre un creux de 0,67 $ US à court terme.
Chez nos voisins du Sud, le président élu, Donald Trump, a multiplié les déclarations fracassantes durant sa conférence de presse, allant des investissements dans l’IA à des annonces déconcertantes comme son intention de changer le nom du Golfe du Mexique. Il est probable que la nature imprévisible de ses politiques continuera de dérouter les marchés au cours des quatre prochaines années. Il faudra s’y habituer.
Par ailleurs, les marchés obligataires ont continué de plonger. Le taux des obligations du Trésor américain de 10 ans a atteint 4,72 %, ce qui représente une forte hausse de 60 points de base (0,6 point de pourcentage) en 1 mois. Outre-Atlantique, les taux des obligations du R.-U. ont grimpé en flèche, notamment celui des obligations de 10 ans, qui a atteint un sommet inégalé depuis 2008, et celui des obligations de 30 ans indexées sur l’inflation, qui a dépassé 2 %. Les marchés craignent que les programmes de dépenses du premier ministre britannique, Keir Starmer, n’entraînent une crise budgétaire, ce qui serait préoccupant pour les investisseurs obligataires.
Les taux de rendement élevés des titres du Trésor commencent à inquiéter les marchés boursiers, d’autant plus que les spéculations entourant le programme de politiques de Donald Trump ajoutent à l’incertitude. La clé pour les marchés sera de voir si la hausse des taux obligataires reflète un affermissement de la croissance économique ou des pressions inflationnistes. À court terme, ce contexte sera défavorable aux actifs risqués, les investisseurs révisant leurs attentes.
Autre source d’inquiétude : l’ensemble des actions de l’informatique quantique ont décroché après que Jensen Huang, chef de la direction de Nvidia, a mentionné qu’il faudra attendre plusieurs décennies avant d’avoir des ordinateurs quantiques opérationnels. Les actions des chefs de file de ce segment ont dégringolé. L’optimisme de Nvidia quant à l’intelligence artificielle n’a pas pu protéger le secteur d’une bonne dose de réalisme.
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