Comment vaincre sa peur de l’avion

Des entreprises aident les voyageurs à gérer leur anxiété grâce à des ateliers et des séances dans un simulateur de vol.

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Je connais bien la statistique : j’ai plus de chance de mourir dans un accident de voiture que d’avion (les possibilités sont de 5000 contre 11 millions). Malgré cela, j’ai l’estomac à l’envers plusieurs jours, et même des semaines, avant de monter à bord d’un avion. Et si on s’écrase et que mes enfants deviennent orphelins ? Ou, pire encore, nous mourrons tous ensemble ? Durant le vol, j’ai inévitablement des sueurs froides lorsque la consigne indiquant qu’il faut boucler sa ceinture s’illumine. Même la plus légère des turbulences me fait agripper les accoudoirs.

Selon certaines estimations, 25 % des voyageurs sont anxieux à l’idée de prendre l’avion. « Ils ont surtout peur de faire une crise de panique : d’être submergé par une émotion et d’être incapable de la contrôler », soutient Ian Shulman, un psychologue d’Oakville, en Ontario, spécialiste des phobies et de l’anxiété.

Selon lui, comprendre le fonctionnement d’un appareil peut aider à gérer notre peur. C’est pourquoi j’ai décidé de faire l’essai du simulateur de vol de uFly Simulator, à Mississauga, en Ontario. Cette expérience a été conçue pour les amateurs d’aviation, mais lorsque son fondateur Claudio Teixeira a réalisé que beaucoup de gens étaient nerveux ou même terrifiés à l’idée de prendre l’avion, il a lancé un programme spécialement pour cette clientèle.

Par une journée exceptionnellement chaude de mars, je fais le trajet jusqu’à Mississauga pour rencontrer Luigi Salvi, l’un des pilotes de uFly, qui compte plus de 20 ans d’expérience. Nous avons passé deux heures dans le simulateur qui a l’apparence d’un véritable cockpit, pendant lesquelles il m’a expliqué patiemment chaque fonction des nombreuses poignées et boutons du poste de pilotage. Il m’a précisé que 99 % des vols s’effectuent sur pilote automatique et que rien n’est plus sécuritaire.

Mais ce qui m’intéressais vraiment, c’était de discuter des inquiétantes turbulences et des risques causés par les conditions météorologiques. Voici ses réponses à mes questions.

Lorsqu’on voyage à bord d’un engin métallique à une vitesse de 925 km/h, la moindre turbulence suffit à nous effrayer si on est anxieux. Mais il n’y a rien à craindre.

La turbulence n’est qu’un désagrément

Lorsqu’on voyage à bord d’un engin métallique à une vitesse de 925 km/h, la moindre turbulence suffit à nous effrayer si on est anxieux. Mais il n’y a rien à craindre, assure Luigi Salvi. Il compare la turbulence aux vagues qui se brisent sur un bateau ou à un chemin cahoteux lorsqu’on est en voiture. « Sur un lac ou sur une route, on peut voir les vagues ou les nids de poules et se préparer psychologiquement aux secousses », explique-t-il.

Différents types de turbulence

Certaines ont des noms plus poétiques, comme la turbulence de cisaillement, mais aucune n’est dangereuse. Même les plus fortes n’inquiètent pas Luigi Salvi : les avions sont conçus pour leur résister. Les pilotes consultent tout de même les rapports produits par d’autres appareils pour les éviter dans la mesure du possible.

La consigne lumineuse n’indique pas un danger

Ne paniquez pas si vous entendez le fameux « ding » ! La consigne lumineuse avise simplement les passagers de retourner à leur siège et de boucler leur ceinture pour éviter une chute en cas de turbulence.

Ne craignez pas les orages

En avion, j’ai peur qu’un éclair frappe l’appareil, mais Luigi Salvi insiste sur le fait qu’il n’y a aucune raison de redouter la foudre. Les appareils sont conçus pour conduire l’électricité sans risque pour la sécurité des passagers et de l’équipage.

Six semaines après ma visite chez uFly, j’ai pris l’avion de Toronto à Miami. Le voyage s’est déroulé sans heurt, à l’exception d’une légère turbulence à la fin du vol. Soudain, mes mains sont devenues moites et mon pouls s’est accéléré.

Au moment où je tentais de repérer l’issue de secours, je me suis imaginé par une belle journée rouler à travers la campagne sur une paisible route de gravier : le crépitement qui rappelle que nous approchons du chalet de Muskoka. Je me suis dit que c’était la même chose pour ma situation actuelle. La turbulence n’est rien de plus que le gravier de la route et cette pensée est parvenue à m’apaiser. Suis-je maintenant zen en avion ? Pas encore, mais avec un peu de visualisation, j’ai fait beaucoup de chemin.

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