Les escroqueries qui visent des renseignements personnels et financiers sensibles sont de plus en plus répandues.
Les fraudeurs étant de plus en plus habiles, les experts estiment qu’il est bon de vérifier deux fois, voire trois fois, si la personne qui vous contacte par téléphone, texto ou courriel est bien celle qu’elle prétend être.
Il y a quelques mois, Colin White, gestionnaire de portefeuille à la tête d’une société de gestion de placements d’Halifax, a reçu un appel d’une personne prétendant travailler à l’Agence du revenu du Canada (ARC). Dès le départ, il s’est méfié.
« Je lui ai dit : "Je vais aller sur le site Web de l’ARC, appeler le numéro 1-800 pour demander à vous parler et, si je parviens à vous joindre, nous pourrons avoir une conversation." », dit-il.
« C’est ce que j’ai fait, car les appels frauduleux peuvent s’afficher sous un autre numéro de téléphone ».
En effet, même si un appel entrant est signalé comme provenant de l’ARC par le système téléphonique, il se peut que l’ARC ne soit pas à l’origine de l’appel.
En février, l’ARC a mis en garde la population canadienne contre des escrocs de plus en plus rusés. Par ailleurs, les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle (IA) générative, qui permet la reproduction des voix et des conversations, ont rendu la détection des fraudes encore plus difficile.
En 2023, le Centre antifraude du Canada (CAFC) a fait état de pertes de plus de 554 M$ au pays à cause de la fraude, soit une augmentation de 23 M$ par rapport à 2022.
Le site Web du gouvernement du Canada explique la marche à suivre si vous recevez un appel douteux d’une personne qui prétend être de l’ARC : prenez note de son nom, de son numéro de téléphone et de l’emplacement de son bureau afin de vérifier son identité, comme l’a fait Colin White.
Ensuite, vérifiez les renseignements qui vous ont été fournis en appelant le numéro 1-800 de l’ARC.
Si les renseignements sont véridiques, rappelez l’agent de l’ARC pour poursuivre la conversation.
Colin White conseille de se méfier si une personne prétendant être de l’ARC vous appelle et vous demande votre numéro d’assurance sociale, votre adresse ou votre date de naissance.
Généralement, si l’ARC veut valider votre identité, elle vous demandera le contenu d’une ligne en particulier de votre déclaration de revenus, par exemple : « Que contenait la ligne 50 de votre déclaration de revenus de 2023? ».
Si vous pensez avoir été victime d’une escroquerie, Colin White recommande d’appeler l’ARC pour vérifier si l’agence est à l’origine de l’appel.
Il est un peu plus facile de repérer les escroqueries par courriel, mais même celles-ci peuvent sembler authentiques, selon Kirk Simpson, PDG de l’entreprise d’identité numérique goConfirm.
C’est lorsqu’on clique sur des liens ou qu’on répond à des messages douteux que se concrétise le danger, souligne-t-il.
« Si vous avez des doutes sur un message particulier - qu’il provienne de l’ARC, de Bell, de Rogers, de FedEx ou d’UPS - ne cliquez pas sur le lien. Appelez l’entreprise et agissez en conséquence », conseille M. Simpson.
« Cela prendra un peu plus de temps, mais à long terme, ce temps sera bien investi s’il vous évite de perdre des milliers de dollars. »
Les escrocs vous transmettent souvent un sentiment d’urgence, prévient M. Simpson, vous incitant à prendre une décision dans les plus brefs délais; ils peuvent même utiliser des tactiques d’intimidation pour vous soutirer des renseignements ou de l’argent.
L’équipe de Kirk Simpson a récemment créé ScamSpotter by goConfirm, un outil de lutte contre les escroqueries qui utilise l’IA générative pour vérifier instantanément et facilement les textes, les courriels et les conversations en ligne douteux.
Pour les escrocs d’aujourd’hui, dit-il, tout est question de volume.
« C’est mathématique : l’IA générative permet de créer plus de messages et de les envoyer à plus de personnes beaucoup plus rapidement. »
Traduction d’un article de Srivindhya Kolluru (chroniqueuse invitée) publié dans The Toronto Star; sa diffusion a été autorisée par DiveMarketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, communiquez avec legal@industrydive.com.
