Nous sommes nombreux à reconnaître la valeur du régime enregistré d’épargne-retraite (REER) : près de six millions de Canadiens y cotisent chaque année1. La plupart des gens connaissent les avantages fiscaux de cotiser à un REER et savent qu’il s’agit d’un outil de planification de la retraite efficace et extrêmement polyvalent.
Les REER servent habituellement d’instrument d’épargne à long terme, et les sommes qui y sont cotisées donnent droit à une déduction fiscale. Les montants cotisés peuvent aussi fructifier à l’abri de l’impôt jusqu’au moment où ils sont retirés à la retraite. Le retrait est alors imposé au taux d’imposition des particuliers qui s’applique pour l’année du retrait (à la retraite, ce taux est généralement plus bas qu’au moment où le titulaire du REER a cotisé et bénéficié de l’allègement fiscal). Le plafond de cotisation dépend du revenu gagné (jusqu’à 18 % du revenu gagné de l’année précédente, à concurrence de 30 780 $ pour 2023)2, et les droits de cotisation inutilisés sont reportés sur les années ultérieures. Ceux qui cotisent obtiennent habituellement un remboursement d’impôt grâce à la déduction fiscale qui leur est accordée.
Voici d’autres avantages moins bien connus des REER qui vous avaient peut-être échappé :
1. Vous pouvez (et devriez peut-être) reporter la déduction d’impôt liée au REER
Les gens sont portés à demander chaque année leur déduction REER pour bénéficier le plus tôt possible d’un remboursement d’impôt. Cependant, vous avez peut-être avantage à reporter ces déductions si vous prévoyez que votre taux d’imposition sera plus élevé dans les prochaines années. Votre épargne continuera de fructifier, mais vous demanderez votre déduction plus tard, lorsque votre revenu aura augmenté. Comme vous serez alors imposé à un taux plus élevé, vous obtiendrez un remboursement d’impôt plus important.
Par exemple, au Manitoba, un contribuable qui a un revenu de 30 000 $ et qui demande une déduction de 5 000 $ au titre du REER économisera 1 290 $ d’impôt (à un taux d’imposition de 25,80 %)3. S’il décide de reporter sa déduction quelques années plus tard, alors que son revenu est de 70 000 $, l’économie d’impôt sur la déduction de 5 000 $ sera de 1 662 $ (à un taux d’imposition de 33,25 %). Ces économies d’impôt supplémentaires découlent du fait que la déduction fiscale abaisse un revenu qui est imposé à un taux marginal d’imposition plus élevé par la suite.
2. Dans certains cas, les retraits précoces du REER sont possibles sans conséquences fiscales
Bien qu’un retrait précoce de votre REER entraîne normalement des conséquences fiscales immédiates, l’un des avantages du REER est qu’il vous permet de le faire sans subir de pénalité fiscale dans deux cas précis. Le Régime d’accession à la propriété (RAP) vous permet de retirer jusqu’à 35 000 $ de votre REER pour acquérir une propriété, sans payer d’impôt sur le montant retiré. Vous devrez cependant rembourser ce montant par versements sur une période de 15 ans.
Vous pouvez aussi retirer de l’argent du Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP), qui est conçu pour aider les adultes à payer leurs études à temps plein. Cependant, dans le cas du REEP, vous pouvez retirer un montant maximum de 20 000 $ et d’au plus 10 000 $ par année civile, somme qui devra ensuite être remboursée par versements sur une période de 10 ans.
3. Vous pouvez transférer des placements dans un REER
Un autre avantage important du REER est le large éventail de placements qui peuvent y être transférés. Si vous détenez des actions, des obligations, des CPG, des fonds communs de placement ou des FNB dans des comptes non enregistrés, vous pouvez les transférer dans un REER. Un compte non enregistré est un compte qui n’est pas enregistré auprès du gouvernement et qui ne procure donc aucun avantage fiscal.
Si vos placements se sont appréciés depuis que vous les détenez, vous pourriez devoir payer de l’impôt sur les gains en capital au moment de leur transfert dans votre REER. Lorsque vous transférez ces actifs dans un REER, ils sont réputés avoir été « vendus » à leur juste valeur marchande et ils sont donc imposables. À l’inverse, si les placements transférés dans votre REER ont perdu de la valeur, vous ne pourrez pas déduire votre perte en capital dans votre déclaration de revenus.
Il peut être plus avantageux de vendre vos placements, de déclarer une perte et d’acquérir de nouveaux placements avec les liquidités utilisées pour cotiser à votre REER. Renseignez-vous auprès de votre comptable sur les règles sur les pertes apparentes si vous envisagez de racheter le même placement à l’intérieur de votre REER.
4. Vous avez droit à une cotisation excédentaire
Verser le montant exact de cotisation REER auquel vous avez droit pour une année donnée peut être un peu compliqué. Or, un autre avantage du REER, c’est que l’ARC autorise une cotisation REER excédentaire de 2 000 $. Si vous dépassez cette limite, vous devrez payer une pénalité fiscale de 1 % par mois jusqu’à ce que vous ayez retiré l’excédent. La cotisation excédentaire est censée servir de marge de tolérance au cas où une personne cotiserait trop par mégarde, mais certains l’utilisent pour optimiser l’avantage fiscal.
La cotisation excédentaire de 2 000 $ n’est pas assujettie à la pénalité fiscale de 1 %, mais elle n’est pas déductible du revenu. Vous devriez discuter avec votre comptable des conséquences fiscales possibles d’une cotisation excédentaire.
5. Le REER/FERR offre des avantages aux conjoints
Pendant de nombreuses années, le REER de conjoint était la seule façon pour un couple qui détenait un régime enregistré de fractionner le revenu. Toutefois, en 2007, le gouvernement canadien a ajouté un autre avantage vraiment intéressant au REER : le fractionnement du revenu de retraite sur les paiements provenant d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) – le régime dans lequel le REER est converti à l’échéance – lorsque le bénéficiaire est âgé d’au moins 65 ans.
Ce changement visait à aider les ménages dont l’un des conjoints a un revenu largement inférieur à l’autre. Le REER de conjoint offre toujours des possibilités de fractionnement du revenu, et la totalité des retraits d’un REER de conjoint peut être déclarée dans la déclaration de revenus du conjoint qui a le revenu le plus faible. Par contre, une fois convertis en FERR, tous les REER permettent de fractionner le revenu après l’âge de 65 ans, jusqu’à concurrence de 50 % du montant du retrait.
6. Le REER peut être avantageusement combiné à un autre compte d’épargne
Même si les avantages du REER en font une solution facile pour de nombreux Canadiens, il est préférable de le combiner à un CELI pour couvrir les besoins d’épargne à court et à long terme. Alors que le REER est tout indiqué pour l’épargne à long terme, retirer des fonds du régime pour couvrir des dépenses inattendues peut être assez coûteux. Le REER n’est pas destiné à servir de fonds d’urgence et, par conséquent, si vous avez besoin de 10 000 $ rapidement, mieux vaut retirer le montant de votre CELI. Le retrait d’un CELI n’a pas de conséquences fiscales et, de plus, vos droits de cotisation au CELI sont majorés du montant retiré, l’année suivante.
Il est habituellement judicieux d’investir dans un REER lorsque votre revenu courant est imposé à un taux marginal d’imposition supérieur au taux d’imposition prévu à la retraite. Si votre taux d’imposition est moindre, il est préférable d’utiliser votre CELI comme principal compte d’épargne. Un conseiller financier peut vous aider à faire le meilleur choix pour vous, mais l’idéal, c’est d’avoir à la fois un REER et un CELI, qui peuvent être combinés pour financer vos besoins à la retraite.
Des façons d’optimiser votre REER
Votre conseiller IG peut vous aider à comprendre les principaux avantages du REER et à déterminer les façons d’y investir qui sont les plus avantageuses sur le plan fiscal et le genre de placements qui vous aideront à atteindre vos objectifs d’épargne-retraite. Communiquez avec votre conseiller IG dès maintenant pour prendre rendez-vous. Si vous n’avez pas de conseiller IG, vous pouvez en trouver un ici.
Sources :
1 Statistique Canada : Le Quotidien
2 Gouvernement du Canada : Plafonds de cotisation
3 D’après les taux d’imposition en vigueur au Manitoba en 2023