Vu le caractère très progressif des symptômes de troubles neurocognitifs, il peut être difficile de savoir si vous ou l'un de vos proches en présentez les premiers signes ou si ces symptômes révèlent simplement une perte de mémoire normale liée à l'âge. Il peut également être difficile de savoir à quel moment commencer à prendre des décisions pour vos proches ou confier vos décisions à quelqu'un d'autre si vous notez les premiers signes de troubles neurocognitifs.
Nous examinons comment différencier les symptômes des troubles neurocognitifs de ceux de la perte de mémoire liée à l'âge, et comment protéger les finances d'une personne atteinte de cette affection.
Quelques signes précurseurs de troubles neurocognitifs
Perte de mémoire : plus grave que la perte de mémoire normale liée à l'âge, elle rend les activités quotidiennes et l'apprentissage de nouveaux faits ou de nouvelles compétences beaucoup plus difficiles.
Sentiment de désorientation : ne pas savoir comment rentrer chez soi à partir d'un endroit familier, ou avoir du mal à se rappeler quel jour on est.
Perte d'objets : nous pouvons tous perdre temporairement quelque chose, mais les personnes atteintes de troubles neurocognitifs peuvent commencer à mettre des objets dans des endroits incongrus, par exemple les clés de la voiture dans le congélateur.
Sautes d'humeur : passer de la joie à la tristesse ou à la colère, ou changer de comportement, sans raison apparente.
Perte d'intérêt : il peut s'agir d'un désintérêt soudain pour le travail, un passe-temps favori ou une activité sociale avec la famille et les amis.
Difficulté à accomplir les activités quotidiennes : se laver, s'habiller ou cuisiner.
Difficulté d'élocution : oublier les mots les plus simples ou utiliser des mots erronés, ce qui rend la personne difficile à comprendre.
Que faire en cas de signes de troubles neurocognitifs
Si vous ou un de vos proches commencez à présenter des symptômes de troubles neurocognitifs, vous devez consulter votre médecin. Un diagnostic précoce peut aider à gérer et à ralentir les symptômes, ainsi qu'à mieux vous préparer à ce qui vous attend.
Vous devriez également faire appel à la Société Alzheimer, qui offre de nombreuses ressources et du soutien pour aider les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leur famille à s'adapter à cette nouvelle situation.
Protéger ses finances après un diagnostic de troubles neurocognitifs
Votre conseiller ou conseillère IG peut vous orienter vers un certain nombre de spécialistes dans les domaines de la fiscalité et de la planification successorale qui ont l'habitude d'aider les personnes à gérer leurs finances après avoir reçu un diagnostic de troubles neurocognitifs. Vous devriez commencer à établir un plan d'invalidité et de succession (idéalement avec l'aide d'un avocat spécialisé en planification successorale, ou d'un notaire si vous êtes au Québec).
Il est très rare de passer d'une capacité totale à prendre ses propres décisions un jour à une incapacité totale le lendemain. Il s'agit habituellement d'un processus graduel. C'est pourquoi il est important d'agir dès l'apparition des premiers symptômes. Si l'on vous diagnostique des troubles neurocognitifs, il est important de prendre des décisions cruciales et juridiquement contraignantes pendant que vous en êtes encore apte.
Certaines personnes se mettent sur la défensive lorsqu'elles commencent à présenter des symptômes de troubles neurocognitifs et peuvent hésiter à en parler. Cependant, le fait de partager vos sentiments vous aidera à court et à long terme. Votre conseiller ou conseillère IG peut vous aider à simplifier votre portefeuille afin d’en faciliter la gestion, en particulier lorsque les choses deviennent un peu plus difficiles à comprendre.
Il est très important de faire rédiger des documents juridiques, comme un testament et une procuration relative aux biens (un mandat au Québec) et une procuration relative au soin de la personne (qui, selon votre lieu de résidence, peut être appelée mandat pour cause d’inaptitude ou mandat de protection).
Si vous vous y prenez trop tard, vous ne serez pas légalement apte à signer des documents, ce qui peut rendre beaucoup plus coûteuse et compliquée la prise de décisions en votre nom par votre famille. Découvrez pourquoi il est si important d'avoir une procuration.
Le stade de la prise de décisions accompagnée
Une fois que vous avez établi une procuration relative aux biens, vous devez présenter votre mandataire (la personne choisie pour prendre des décisions en votre nom) à vos conseillers professionnels, comme votre comptable, votre avocat/notaire et votre conseiller financier.
Il pourra ainsi mieux comprendre vos besoins et vos volontés et établir une relation avec les professionnels qui vous aident à gérer votre argent. À ce stade, votre mandataire peut commencer à vous aider à prendre des décisions.
Ensuite, à mesure que les symptômes de la démence s'aggravent et que la prise de décisions devient plus ardue, le mandataire peut progressivement les prendre en votre nom. Cette transition progressive facilitera le processus pour toutes les personnes concernées.
Comment se protéger des abus financiers
Lorsqu’une procuration relative aux biens est établie, des restrictions limitent les décisions que le mandataire peut prendre en votre nom. Par exemple, il ne peut habituellement pas déléguer sa fonction de mandataire à quelqu’un d’autre, changer les bénéficiaires de vos comptes ou de vos polices d’assurance, ni utiliser votre argent pour financer ses propres activités (comme s’offrir des vacances ou payer les rénovations de sa maison).
Vous pouvez aussi ajouter vos propres dispositions dans la procuration pour restreindre la façon dont votre mandataire peut utiliser votre argent.
Souvenez-vous toutefois que comme cette personne devra prendre des décisions importantes pour vous, vous devez choisir quelqu’un en qui vous avez pleinement confiance et qui pourra ensuite prendre toutes les décisions que vous vous sentirez à l’aise de lui confier.
Les institutions financières, comme IG Gestion de patrimoine, vous permettent de désigner une personne-ressource pour vos comptes, autre que votre mandataire. Cette personne de confiance peut aider à prévenir les abus financiers, mais elle n’est pas autorisée à donner des instructions sur vos comptes.
La désignation de plusieurs mandataires peut également renforcer la protection contre les abus financiers, mais elle n’est recommandée que si les mandataires s’entendent bien (dans le cas contraire, ils risquent de ne pas pouvoir s’entendre sur les décisions à prendre).
Pourquoi la propriété conjointe ou les transferts de propriété peuvent être une mauvaise idée
Certaines personnes pensent que, lorsqu'elles commencent à présenter des troubles neurocognitifs, il est conseillé de transférer la propriété de leurs biens (comme leur maison ou leurs placements) à un ou plusieurs de leurs enfants ou d'en faire une propriété conjointe.
Un certain nombre de problèmes juridiques peuvent en découler. Par exemple :
- Si l'enfant divorce, son ex-conjoint peut réclamer une partie du bien.
- Si l'enfant fait faillite, ses créanciers peuvent mettre un privilège sur le bien commun.
- Vous pourriez devoir payer de l'impôt sur les gains en capital et accélérer le paiement de l'impôt sur le revenu, au lieu de le reporter.
Certaines personnes transfèrent la propriété de leurs biens, croyant ainsi réduire le coût de leur hébergement en maison de soins. Cependant, celui-ci est généralement basé sur vos revenus, plutôt que sur vos biens. À moins que vos biens ne génèrent des revenus importants, il est peu probable que le fait d'en conserver la propriété ait une incidence notable sur le coût de vos soins, alors que ce pourrait être le cas si vous en transférez la propriété et réalisez des gains de capital.
Avant de prendre toute décision concernant le transfert de biens ou leur mise en propriété commune, discutez-en avec votre conseiller ou conseillère. Il ou elle sera en mesure de faire les calculs et de déterminer si cette stratégie présente suffisamment d’avantages.
Au lieu de faire de ses enfants les propriétaires ou les copropriétaires de ses biens, il est généralement plus judicieux de les désigner comme mandataires dans la procuration relative aux biens (ils peuvent prendre des décisions financières pour le parent sans être propriétaires). Les risques de litiges seront atténués et le parent sera plus sûr d'avoir suffisamment d'argent pour subvenir à ses besoins de son vivant.
Les questions fiscales liées aux personnes atteintes de troubles neurocognitifs
Il existe plusieurs crédits d'impôt fédéraux qui peuvent être utiles aux personnes atteintes de troubles neurocognitifs et à leur famille, notamment :
- Crédit d’impôt pour personnes handicapées
- Crédit canadien pour aidant naturel
- Frais médicaux
- Crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire
Toutefois, il est très important de consulter un comptable qui connaît bien ce domaine avant de demander l'un ou l'autre de ces crédits. La demande d'un crédit peut vous empêcher de demander un autre crédit ou une autre déduction qui pourrait être plus intéressant(e).
Engagez une discussion financière
Si vous ou un membre de votre famille avez reçu un diagnostic de troubles neurocognitifs, il convient de prendre rendez-vous avec votre conseiller ou conseillère en gestion de patrimoine dès que possible. Il ou elle pourra vous aider à mettre en place un plan successoral qui vous permettra de protéger vos finances à court terme et à l'avenir. Si vous n'avez pas de conseiller ou conseillère IG, vous pouvez en trouver un ou une ici.
Ce document, rédigé et publié par IG Gestion de patrimoine, contient des renseignements de nature générale seulement. Son but n’est pas de vous inciter à acheter ou à vendre des produits de placement précis ni de fournir des conseils juridiques, fiscaux ou de placement. Il convient d’obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle auprès d’un conseiller ou d’une conseillère d’IG Gestion de patrimoine.