Partout au pays, des parents se préparent à puiser dans leur régime enregistré d’épargne-études pour aider à financer les études postsecondaires de leurs enfants cet automne.
Après des années d’épargne, le moment est venu de commencer à dépenser ces économies.
Andrew Craig et sa femme ont ouvert un compte REEE pour leur fille aînée lorsqu’elle avait deux ans. L’an dernier, au moment de commencer à utiliser l’argent du REEE, il y avait environ 24 000 $ dans le compte.
Les factures se sont rapidement succédé alors que leur fille commençait à planifier son déménagement de Guelph, en Ontario, pour aller étudier la physique à l’Université d’Ottawa à l’automne.
« Elle voulait vraiment vivre en résidence universitaire et avec ce type de logement, vous n’avez pas beaucoup d’options », affirme M. Craig, qui est enseignant et artiste.
« Si vous logez en résidence, vous devez acheter leur forfait repas. Si vous achetez leur forfait repas, vous achetez un forfait de cinq, six ou sept jours, et les prix ne sont pas très différents d’une option à l’autre. Bref, en une année, tout l’argent que nous avions accumulé s’est envolé en un claquement de doigts. »
Christine Van Cauwenberghe, cheffe de la planification financière à IG Gestion de patrimoine, explique qu’avant de commencer à retirer l’argent d’un REEE, vous devriez réduire le niveau de risque de votre portefeuille, car vous ne voulez pas vous laisser surprendre par un effondrement du marché lorsque vous devrez commencer à dépenser cet argent.
« Je dirais même qu’il faut commencer à penser l’année d’avant à réduire le niveau de risque de votre portefeuille et à transférer au moins une partie des fonds dans un portefeuille plus prudent », soutient-elle.
Une fois que votre enfant étudiant est inscrit à un programme admissible à temps plein ou à temps partiel, vous pouvez commencer à retirer des fonds du compte.
Lorsqu’il fait un retrait d’un REEE, le titulaire du compte doit indiquer lequel des deux types de retrait suivants il s’agit : l’argent de vos cotisations initiales ou les paiements d’aide aux études, qui comprennent les revenus de placement ainsi que les subventions gouvernementales comme le Bon d’études canadien ou la Subvention canadienne pour l’épargne-études.
Il n’y a aucune restriction quant au retrait des montants que vous avez cotisés au régime. Toutefois, les paiements d’aide aux études sont limités pendant les 13 premières semaines d’études postsecondaires.
Ottawa a relevé cette année de 5 000 $ à 8 000 $ le plafond des paiements d’aide aux études pour les étudiants inscrits à un programme à temps plein. Le plafond pour les étudiants à temps partiel est passé de 2 500 $ à 4 000 $. Une fois les 13 premières semaines écoulées, il n’y a plus de limite quant aux retraits des paiements d’aide aux études que peut faire un étudiant ou une étudiante.
Mme Van Cauwenberghe affirme qu’il est important de garder à l’esprit la catégorie dans laquelle les retraits sont effectués en raison des incidences fiscales.
Les cotisations au régime ne sont pas imposées lorsqu’elles sont retirées, mais les paiements d’aide aux études sont imposés à titre de revenu à l’étudiant ou l’étudiante, et non au titulaire du compte REEE. Cependant, comme il est probable que l’étudiant ou l’étudiante se retrouvera dans une tranche d’imposition inférieure et bénéficiera de crédits d’impôt pour frais de scolarité, avec un peu de chance, il ou elle n’aura pas à payer beaucoup d’impôt, voire aucun, sur la partie imposable de ses retraits du REEE.
Toutefois, en travaillant pendant une année complète avant de commencer son programme ou en possédant d’autres sources de revenus, il ou elle pourrait devoir payer plus d’impôt.
« Selon l’ampleur [des paiements], il est possible que l’étudiant ou l’étudiante paie plus d’impôt si vous retirez d’importantes sommes globales en moins d’années au début », explique Christine Van Cauwenberghe.
Julie Sehl, vice-présidente régionale de BMO Groupe financier, souligne l’importance de parler tôt à son enfant de son REEE et de prévoir un budget avec lui ou elle pour l’aider à réussir.
En fin de compte, l’argent d’un REEE doit durer dans le temps à des fins très précises. Il est donc important de planifier en conséquence, affirme-t-elle.
« Quand vient le temps de donner à son enfant de 17 ans... 20 000 $, vous ne savez pas s’il va immédiatement tout gaspiller pour qu’au final, à la moitié de l’année, il ne lui reste plus rien. C’est une situation vraiment difficile avec laquelle composer ».
Mme Sehl explique que l’erreur la plus courante des parents est de sous-estimer le montant dont l’étudiant ou l’étudiante aura besoin.
« Lorsque j’allais à l’école, il y a plusieurs années de cela, le coût des études était beaucoup moins élevé qu’il ne l’est maintenant », indique-t-elle. Elle ajoute qu’il est important de commencer à parler d’épargne-études à ses enfants dès qu’ils atteignent l’âge de 13 ou 14 ans.
« Commencez à discuter avec eux du montant qui est en voie d’être épargné, de ce que cela représente, et si ces fonds leur permettront d’acquitter la totalité de leurs frais d’études plus tard. »
Le message d’Andrew Craig à tous les parents qui envisagent d’ouvrir un compte REEE pour leurs enfants est que, peu importe ce que vous pensez que cela va coûter, ce sera davantage.
« Le montant sera beaucoup plus élevé que ce que vous imaginiez d’ici à ce qu’ils atteignent l’âge auquel vous amorcerez le décaissement du REEE », dit-t-il enfin.
Cet article est tiré d'un article publié dans la Presse canadienne et distribué avec l'autorisation du réseau d'éditeurs Industry Dive Content Marketplace. Pour toute question concernant les droits d'auteur, veuillez contacter legal@industrydive.com