Éviter les erreurs quand on fait un testament, et autres conseils

Il n’est pas facile de parler de planification successorale; en effet, qui a envie de penser à ce qui pourrait arriver après son décès? Il s’agit aussi d’un sujet complexe, qui concerne à la fois les placements, la fiscalité et l’immobilier, sans parler des épineux enjeux familiaux. Cela ne se limite pas au simple testament — découvrez en quoi consiste exactement la planification successorale. C’est pourquoi beaucoup de gens commettent des erreurs ou oublient des étapes importantes lorsqu’ils conçoivent leur plan successoral, ce qui peut causer des problèmes à leurs proches par la suite.

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Donc, avant de commencer à faire un plan, il est utile de connaître ces erreurs courantes dans la rédaction d’un testament ou la conception d’un plan successoral.

S’imaginer qu’on n’a pas besoin d’un testament ou d’un plan successoral

Beaucoup de gens pensent que seuls les gens extrêmement riches ont besoin d’un testament ou d’un plan successoral. Or après avoir tenu compte de votre maison et de vos autres biens, ainsi que de vos placements et de vos économies, vous pourriez réaliser que votre patrimoine est plus important que vous ne le pensiez. Vous devez vous assurer que tout sera distribué conformément à vos volontés. Si vous n’avez pas de testament, des conflits familiaux ou des litiges pourraient survenir après votre décès.

De plus, si vous n’avez pas de testament ni de mandat ou de procuration (pour les décisions en matière de finances ou de soins médicaux), vous risquez de causer beaucoup de stress ainsi que des dépenses supplémentaires aux membres de votre famille. Par ailleurs, si vous n’êtes plus en mesure de prendre vos propres décisions, vous n’aurez pas votre mot à dire dans le choix de la personne qui sera désignée pour prendre ces décisions pour vous. 

Vouloir tout faire soi-même

On peut facilement trouver des trousses de planification successorale en ligne, mais autant ces quelques formulaires à remplir en ligne peuvent sembler une solution pratique, autant la planification successorale qu’on fait soi-même peut s’avérer désastreuse. Une telle approche rapide et dépersonnalisée peut facilement causer des problèmes de fiscalité ou de répartition du patrimoine parmi les enfants, et même des litiges familiaux.

Il est grandement recommandé de faire affaire avec un ou une spécialiste (notaire ou avocat(e)) qui examinera vos biens, vos dettes et vos volontés et rédigera un plan personnalisé et complet qui ne laissera rien au hasard. Bien qu’aucun testament ne soit à toute épreuve, un(e) professionnel(le) peut évaluer soigneusement vos finances et les besoins de vos bénéficiaires afin de s’assurer que votre testament lègue les bons biens aux bonnes personnes.

Laisser son plan successoral devenir désuet

L’erreur qu’on fait souvent lorsqu’on rédige un testament ou un plan successoral, c’est de ne plus jamais le revoir par la suite. Vous devriez revoir souvent votre testament, surtout lorsqu’un changement survient au sein de votre famille, comme un divorce, un mariage ou une naissance.

Par exemple, en cas de séparation, vous devriez vous assurer de mettre à jour vos désignations de bénéficiaires et votre testament afin que vos documents tiennent compte de votre nouvelle situation. Il y a beaucoup d’autres cas complexes pour lesquels il faut mettre à jour le testament et établir les fiducies correctement, sans quoi des membres de la famille, comme les enfants d’un premier mariage, pourraient malencontreusement être laissés pour compte. Si cela devait arriver, vos enfants ou des membres de votre famille pourraient engager des poursuites contre votre succession.

Il est également essentiel de passer en revue d’autres aspects de votre succession, tels que les mandats ou procurations et la protection d’assurance vie, nous apprend Christine Van Cauwenberghe, cheffe de la planification financière à IG Gestion de patrimoine. Apprenez-en plus en lisant l’article Quatre occasions de revoir son testament.

De la même façon, en cas de changement dans la situation de votre liquidateur ou liquidatrice, vous pourriez devoir le ou la remplacer. Un déménagement à l’étranger, par exemple, compromettrait grandement sa capacité d’exécuter votre testament. Si le liquidateur ou la liquidatrice désigné(e) est votre ex-conjoint(e), un(e) ami(e) que vous ne fréquentez plus ou un enfant qui vit loin de vous, vous devriez nommer une autre personne pour remplir ce rôle.

Ne pas avoir de plan B

Si vous avez la chance de vivre longtemps, il se peut aussi que vous surviviez à une ou plusieurs des personnes nommées dans votre testament. Par conséquent, il est important d’inclure des dispositions dans votre testament au cas où une personne décéderait avant vous.

Par exemple, si vous avez réparti vos biens également entre vos bénéficiaires A, B et C, vous devriez ajouter dans votre testament qu’advenant le décès de l’un(e) des bénéficiaires, les biens seront soit attribués à ses enfants, soit répartis également entre les bénéficiaires survivant(e)s. 

Faire les mauvaises désignations de bénéficiaires

Désigner le ou la bénéficiaire d’un REER ou d’une police d’assurance est une décision importante, qui doit être mûrement réfléchie, selon Mme Van Cauwenberghe. Même si le fait de désigner les personnes auxquelles vous souhaitez léguer des biens après votre décès permettra de savoir qui recevra quoi, il y a des cas où la désignation d’un(e) bénéficiaire peut compliquer le transfert des biens (et au Québec, la désignation directe de bénéficiaires s’applique uniquement aux polices d’assurance).

Si vous désignez un enfant comme bénéficiaire, il se peut que la succession finisse par être administrée par l’État jusqu’à ce que cet enfant atteigne l’âge de la majorité, précise-t-elle. Pour empêcher cela, elle suggère de désigner votre succession à titre de bénéficiaire du régime. Vous constitueriez par la suite une fiducie testamentaire pour vous assurer que votre héritage sera transmis par étapes à vos enfants, par exemple lorsqu’ils auront 18, 25 et 30 ans. Autrement, vos enfants pourraient recevoir une grosse somme en une seule fois à l’âge de 18 ou 19 ans (selon la province).

Manquer de précision

Une erreur très fréquente est de ne pas dresser la liste de vos biens personnels (comme un bijou, une photo ou un meuble) ni préciser à qui vous souhaitez les léguer après votre décès. Lorsque le testament ne dit pas à qui ces biens doivent être distribués, on est souvent surpris de voir à quel point les héritiers et héritières peuvent s’entredéchirer pour des biens assez banals, mais qui ont une valeur sentimentale. 

De la même façon, les gens font souvent l’erreur d’être vagues lorsqu’ils rédigent leur testament  (par exemple en utilisant seulement le prénom de leurs bénéficiaires lorsqu’ils y font référence). Pour éviter ces problèmes, il est conseillé de faire une liste de vos biens et d’indiquer le nom complet de la personne à qui vous les destinez, ainsi que le lien qui vous unit à cette personne. Cela réduira les risques de malentendus ou de disputes entre vos proches.   

Choisir la mauvaise personne comme liquidateur ou mandataire

Le choix d’une personne inappropriée pour remplir la fonction de liquidateur est une erreur qu’on voit souvent dans les testaments. Idéalement, vous devriez choisir une personne qui :

  • vit à proximité de vous (ou au moins dans la même province);
  • devrait vous survivre;
  • a les connaissances financières nécessaires pour pouvoir exécuter vos volontés;
  • est digne de confiance;
  • a le temps de s’acquitter de son mandat de liquidateur (qui peut nécessiter beaucoup de temps);
  • est disposée à assumer cette fonction (prenez soin d’en discuter avec la personne au préalable).

Vous devriez appliquer les mêmes critères lorsque vous nommez une personne à titre de mandataire dans un mandat ou une procuration (pour prendre les décisions en matière de finances ou de soins de santé en votre nom). Apprenez-en plus sur les mandats et procurations et les raisons pour lesquelles vous en avez besoin

Ne pas tenir compte de l’impôt 

L’une des plus grandes erreurs commises dans la rédaction d’un testament ou la préparation d’un plan successoral est de ne pas tenir compte des répercussions de l’impôt sur les montants et les biens transmis par héritage. Dans bien des cas, il faudra payer de l’impôt sur les actifs détenus dans des REER ou des FERR. « L’intégralité de vos REER est imposable au moment du décès, à moins de les transférer à votre conjoint(e) avec report d’impôt », prévient Mme Van Cauwenberghe.

Le décès peut aussi entraîner la réalisation des gains en capital non réalisés sur les actifs autres qu’une résidence admissible à l’exemption pour résidence principale ou qui fait l’objet d’un transfert en franchise d’impôt au conjoint ou à la conjointe. Si vous négligez les impôts, vos enfants pourraient devoir vendre le chalet familial ou verser au fisc une plus grande part que prévu de l’héritage.

De nombreux experts suggèrent de recourir à l’assurance vie pour financer les impôts liés à la succession. Prenez rendez-vous avec un conseiller ou une conseillère pour estimer le montant d'impôt à payer, puis souscrivez une assurance pour la somme correspondante. À votre décès, vos enfants toucheront le produit de l’assurance et pourront s’en servir pour acquitter les impôts, explique Mme Van Cauwenberghe.

Négliger d’informer ses héritiers et héritières de ses intentions

Trop de gens gardent leur plan successoral pour eux, ce qui peut finir par devenir un problème. Si votre famille connaît vos volontés, elle sera mieux préparée au partage du patrimoine, en sachant d’avance ce qui pourrait ou non lui revenir.

Dans la plupart des cas, il vaut mieux faire connaître vos intentions; de cette façon, vos proches saisiront mieux les nuances et ils seront plus susceptibles d’accepter vos volontés.

Négliger de fournir le détail de ses comptes

L’une des lacunes fréquentes des testaments est le manque de détails sur les comptes et les placements. Sans une liste complète, votre liquidateur ou liquidatrice devra faire de fastidieuses recherches pour retrouver vos actifs et vos économies, ce qui pourrait retarder considérablement le processus (et faire perdre beaucoup de temps).

Il se pourrait aussi que des comptes ou des placements ne soient jamais retrouvés, si bien qu’une partie de votre patrimoine sera perdue à jamais (ce qui est plus probable dans le cas d’actifs numériques comme de la cryptomonnaie). En fournissant une liste à votre liquidateur ou liquidatrice (et en la mettant à jour au besoin), vous vous assurerez que votre succession restera intacte et sera plus facile à administrer. 

Faites-vous aider pour éviter les erreurs dans la rédaction de votre testament et de votre plan successoral

À IG, les spécialistes de notre équipe de la planification fiscale et successorale (qui comprend des avocats et avocates, des notaires et des spécialistes en fiducies et en successions) aident nos clients et clientes à concevoir un plan successoral complet et à le tenir à jour. Les membres de cette équipe ont l’expérience nécessaire pour vous aider à éviter les erreurs courantes mentionnées ci-dessus et pour s’assurer que vos proches ne manqueront de rien et que vos volontés seront respectées. 

Prenez rendez-vous avec votre conseiller ou conseillère IG dès aujourd’hui pour un examen de votre plan successoral; notre équipe de la planification fiscale et successorale pourra être mise à contribution pour répondre à vos questions ou à vos préoccupations. Si vous n’avez pas de conseiller ou conseillère IG, vous pouvez en trouver un ou une ici

 

 

Ce document, rédigé et publié par IG Gestion de patrimoine, contient des renseignements de nature générale seulement. Son but n’est pas de vous inciter à acheter ou à vendre des produits de placement précis ni de fournir des conseils juridiques, fiscaux ou de placement. Il convient d’obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle auprès d’un conseiller ou d’une conseillère d’IG Gestion de patrimoine.

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